La Collectivité est en conflit avec des propriétaires de l’Anse des Cayes pour quelques dizaines de mètres carrés de terrain, qui permettraient de créer une voie d’accès à la plage pour les véhicules de secours et les camions de ramassage des sargasses.
Surfeurs de l’Anse des Cayes, ce n’est pas le moment de vous blesser : aucun véhicule ne peut accéder à la plage pour vous récupérer. Il faudra parcourir la petite bande de sable, entre Le Manapany et la propriété privée d’une famille de Saint-Barth, pour être évacué. Debout, car un brancard aurait du mal à passer vu l’étroitesse du chemin.
Quand au ramassage des sargasses, impossible en période de fermeture de l’hôtel : jusque là, les véhicules chargés d’algues traversaient le Manapany pour les évacuer vers Saint-Jean. Et quand l’hôtel rouvrira pour la saison, il compte bien faire cesser ce ballet peu ragoûtant de camions, pas terrible pour la clientèle.
Conflit ancien
Ce chemin d’accès à la plage de l’Anse des Cayes fait l’objet d’un conflit entre la Collectivité et une famille de Saint-Barth.
Les propriétaires revendiquent une partie de cette bande de sable, et ont installé un grillage délimitant leur terrain. La Collectivité a fait un référé au tribunal administratif pour demander l’enlèvement de la clôture.
Mais la justice a tranché en faveur de la famille Saint-Barth, et a condamné l’institution à verser 3.000 euros aux propriétaires. La Collectivité a fait appel de cette décision.
En fait, la limite exacte de la propriété de la famille est sujette à conflits depuis des dizaines d’années, et aucun document ne permet de délimiter avec exactitude ce qui appartient à qui. Toutes les discussions pour aboutir à un accord ont échoué.
Vers une expropriation
Le président Bruno Magras veut lancer une procédure de DUP (déclaration d’utilité publique), « pour solder cette affaire ». C’est à dire une expropriation. Le projet sera soumis au vote du prochain conseil territorial, qui se réunira lundi 15 octobre.
En invoquant l’urgence de la situation, car en cas d’accident sur la plage ou en mer, la difficulté d’accès des services de secours pourrait avoir des conséquences graves. La salubrité publique est également citée, car si les sargasses ne sont pas ramassées, elles pourriront jusqu’à dégager des gaz toxiques pour la santé. D’autant plus que l’Anse des Cayes est l’une des baies les plus touchées. Si les élus valident la délibération, la Collectivité pourra lancer la procédure d’expropriation et racheter les 97 m2 nécessaires à la création d’un accès au prix de 116.400 euros, soit 1.200 euros du mètre carré.
Une partie de terrain appartenant au Manapany est aussi nécessaire pour garantir un accès de trois mètres jusqu’au sable. L’établissement l’a cédée à la Collectivité à titre gratuit.
JSB 1297