Les problèmes d’eau de ville sont récurrents, principalement dans les quartiers du Vent de l’île qui souffrent de coupures fréquentes. La Collectivité informe de l’entrée en service de deux nouveaux équipements qui doivent améliorer les choses : un booster à Saint-Jean en cours de construction, et un réservoir à Public, bientôt terminé.
Un “local booster” est en cours de construction à Saint-Jean, sur le parking près du cimetière, et le nouveau réservoir de Public entrera en service mi-juillet. Ces deux investissements doivent permettre d’améliorer le problème de l’eau de ville, notamment pour les quartiers du Vent.
Les difficultés d’alimentation en eau de ces quartiers se sont accentuées ces dernières années, mais elles ne sont pas nouvelles. Plus de monde sur l’île, plus de constructions ? En tout cas, depuis le passage de l’ouragan Irma, le phénomène qui était ponctuel est devenu fréquent, et les habitants du Vent de l’île sont excédés. Avant que l’eau n’arrive dans le réservoir de Vitet, elle doit traverser tout Saint-Jean et Lorient, via une conduite sur laquelle les abonnés de ces quartiers denses se servent. Il n’y a déjà plus d’eau avant qu’elle n’atteigne le réservoir. La Collectivité a donc entrepris de poser une conduite différente, qui reliera le réservoir de Colombier à celui de Vitet, afin que ce dernier puisse être rempli.
« Il y a aussi un problème dû à la hauteur identique des deux réservoirs », complète Sophie Durand Olivaud, directrice des services techniques. « On a donc besoin de surpresser la conduite pour alimenter Vitet. » C’est l’objet de la construction en cours sur le parking de Saint-Jean, entre le cimetière et l’entrée de la plage. La Collectivité construit le local (un investissement de 100.000 euros), et la Saur, chargée de la distribution de l’eau sur l’île, y installera ses équipements. Ce petit bâtiment appelé “local booster” devra remettre sous pression l’eau pour qu’elle arrive plus facilement jusqu’à Vitet. « On aimerait que ce soit opérationnel au mois de novembre ».
Par ailleurs, le réservoir de Public, dont la construction débutée il y a plus d’un an a pris du retard en raison du mouvement des Gilets Jaunes puis du Covid-19, entrera bientôt en service. Ce gros bloc calé au chausse-pied entre la Sidem et le site de propreté a coûté près de 2,1 millions d’euros à la Collectivité. Il abritera un stock d’eau de 800 mètres cubes répartis en deux réservoirs, pour faciliter l’entretien des cuves.
Ce stock supplémentaire doit donner du souffle à la Sidem, entreprise en charge de la production de l’eau. Celle-ci travaille à flux tendu, avec une demande très variable (« elle peut passer de 3.500 à 2.900 mètres cubes du jour au lendemain », dixit Sophie Durand-Olivaud) mais surtout très forte. A tel point que l’équipe de l’usine ne trouve plus de moment pour mettre à l’arrêt une machine, afin d’en réaliser l’entretien indispensable. Elle maintient donc le matériel comme elle peut. De plus, quand les machines sont forcées de stopper, par exemple en cas de forte houle, le manque d’eau sur le réseau se fait immédiatement ressentir. Le nouveau réservoir doit permettre, en jouant avec ce stock supplémentaire, d’éviter les ruptures pour les consommateurs.
En novembre dernier, après une saison touristique marquée par de longues coupures d’eau en 2018-2019, la Collectivité annonçait l’achat d’une machine de dessalement provisoire pour la Sidem (JSB 1349), afin de répondre à l’urgence, la capacité de l’usine (4.200 m3 / jour maximum) étant insuffisante par rapport à la demande en haute saison. Cette machine achetée d’occasion à Saint-Martin est actuellement en train d’être réglée et ajustée. A plus long terme, quand un second incinérateur sera construit sur le site de propreté, une machine neuve devrait être installée pour produire l’eau grâce à la vapeur.