Un représentant de notre petite île a pris part au défilé du 14 juillet à Paris, sous les yeux d’Emmanuel Macron, de la chancelière Angela Merkel, du vice-premier ministre britannique David Lidington, du président portugais Marcelo Rebelo de Sousa… Thierry Brin a descendu les Champs-Elysées avec les sapeurs pompiers de l’école nationale supérieure des officiers d’Aix-en-Provence.
Un peu de Saint-Barthélémy dans la foule militaire du 14 juillet, à Paris. Thierry Brin, actuellement en formation à l’école nationale supérieure des officiers sapeurs-pompiers d’Aix-en-Provence, a défilé au pas parmi une centaine de ses collègues de toute la France, devant les chefs d’Etat. «Chaque année, l’école présente des détachements à Paris et à Marseille pour défiler au 14 juillet. Nous avons suivi deux semaines de préparation à l’ordre serré, et une autre semaine sur une base militaire », raconte-t-il. « Quelques jours avant, il y a eu plusieurs répétitions, très tôt le matin sur les Champs-Elysées. On a aussi participé à la réanimation de la flamme du soldat inconnu, sous l’Arc de Triomphe. » Autant de symboles républicains auxquels la sécurité civile, donc les pompiers, est associée chaque année. « La préparation comme la cérémonie en elle-même reprenait vraiment les valeurs des pompiers, à savoir l’individuel au service du collectif. »
Concrètement, le détachement de l’école des officiers est parti à 8 heures du Fouquet’s, après une revue par le chef d’Etat-major des Armées et le Président de la République, suivi des chevaux de la Garde Républicaine. «C’est très impressionnant, il y a beaucoup de rigueur, chacun a sa responsabilité. Le dispositif de sécurité est ultra encadré. » Au top départ, marche en cadence et en musique jusqu’à la tribune ou plusieurs chefs d’Etat admirent le spectacle : Emmanuel Macron bien sûr, mais aussi l’Allemande Angela Merkel, le Britannique David Lidington, le Portugais Marcela Rebelo de Sousa, le président de la commission européenne Jean-Claude Juncker… Devant eux, la troupe des pompiers se divise en deux rangs qui bifurquent dans les rues adjacentes. « Là, on est davantage en contact avec la population. On a senti que les pompiers étaient particulièrement applaudis. Nous bénéficions d’une meilleure image que les policiers, par exemple, alors qu’ils font aussi du secours à la personne », commente Thierry Brin. Qui confie avoir beaucoup pensé, tout au long du défilé, à sa petite île et l’équipe de pompiers professionnels et volontaires qui y travaillent au quotidien. « Ça a été un honneur de les représenter. »
De retour sur l’île, l’adjoint du chef de centre Christophe Laurens poursuit sa formation pour être lieutenant, entre la théorie à l’école et les périodes d’immersion dans différents services de secours en métropole (prochaine affectation dans le Gard). «Saint-Barthélemy a des particularités du fait de l’insularité, mais quand vous changez de département en métropole, vous changez de pays », raconte-t-il. Chaque région, chaque Sdis (équivalent du Stis à Saint-Barth) compose avec les contraintes d’un territoire. Dans l’Hexagone, Thierry Brin se forme principalement à l’encadrement, «ce qui force à prendre du recul avec le terrain ». Sa carrière de pompier professionnel, entamée après six ans à travailler sur les machines de dessalement de l’eau de mer à Public, aura bien sûr été marquée par l’ouragan Irma, qu’il a passé confiné avec ses collègues à la caserne de Saint-Jean. « Une situation particulière, parce qu’outre notre mission de secours à la personne, nous étions nous-mêmes sinistrés. » Il en gardera surtout le souvenir «d’une forte solidarité dans le groupe. »
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