Les prérogatives de chacun nécessitent un éclaircissement, au vu des nombreux commentaires reçus. Nombreux sont les résidents de l’île qui imputent à la Collectivité l’entière gestion de la crise sanitaire et du confinement qui va avec, sans parler de la fermeture des écoles ou des restrictions sur le transport aérien.
La Collectivité est autonome sur bien des sujets, mais les domaines régaliens de la santé, l’éducation nationale ou la sécurité, c’est l’Etat qui est à la manette. L’Etat dans nos îles est d’abord représenté par le préfet de région de Guadeloupe, Philippe Gustin. Sylvie Feucher, elle, est préfète déléguée des Îles du Nord. Saint-Martin et Saint-Barth dépendent donc de la Guadeloupe. Ainsi, Philippe Gustin a toute latitude pour prendre un arrêté d’interdiction de baignade incluant Saint-Barthélemy. La préfecture déléguée des Îles du Nord peut y ajouter ses propres mesures, comme l’arrêté de fermeture des commerces à 18 heures, qui pour rappel ne vaut qu’à Saint-Martin.
La fermeture des frontières est une décision de l’Etat, et la gestion des rapatriements des saisonniers, par exemple, vers la métropole, est donc assurée par la préfecture. La Collectivité peut prendre des mesures complémentaires, comme elle l’a fait avec l’arrêté interdisant les bruits excessifs, pour que cessent les BRH et les marteaux-piqueurs sur l’île. Mais elle ne peut pas faire moins que l’Etat, c’est à dire qu’elle ne pourra pas décider d’elle-même d’assouplir le confinement décidé par le gouvernement, par exemple. En revanche la Collectivité peut le durcir, par exemple en ajoutant aux mesures nationales un couvre-feu, comme certaines communes de France l’ont décidé.
Enfin, l’ARS est également une antenne de l’Etat. Elle pilote les politiques de santé dans chaque territoire. Chaque région dispose de son Agence régionale de santé, qui travaille sous la houlette du directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, qui distille chaque jour le comptage des nouveaux cas de Covid-19 lors d’une conférence de presse. Celui-ci est directement rattaché au ministre de la Santé, Olivier Véran.
C’est donc l’ARS qui décline la stratégie de dépistage dans les territoires, et qui dénombre les cas de Covid-19, avant d’en informer la préfecture et la Collectivité, puis le grand public.