Saint-Barth - Bombonne Flamands

Un objet échoué non-identifié a été découvert dimanche 3 décembre sur la plage de Flamands.

L’étrange découverte sur la plage de Flamands

Les promeneurs de la plage de Flamands ont aperçu, dans la matinée du dimanche 3 décembre, un objet des plus étranges échoué sur le sable. Un long et imposant cylindre de couleur noire, sorte de bombonne, de tube ou de réservoir. Quoi qu’il en soit, la gendarmerie a été alertée de cette présence inhabituelle en fin de matinée.
Sur place, les gendarmes ont effectivement découvert l’objet sur la plage. Après de longues minutes passées à s’assurer de l’absence de dangerosité de l’engin, les militaires ont dressé un périmètre de sécurité afin que la poignée de promeneurs qui arpentait la plage ne puisse pas s’approcher de trop près pour assouvir leur curiosité.
Depuis dimanche, malgré des envois de photographies, l’objet n’a toujours pas pu être identifié officiellement. Ni sa provenance, ni sa fonction exacte n’ont pu être établies avec certitude. Il a été extrait de la plage dans la matinée de lundi par les services techniques de la Collectivité. Aucune information n’a été communiquée sur le lieu de son stockage.

Un élément de la fusée Starship de Space X ?
Après quelques recherches, il semble toutefois que cet objet échoué non-identifié corresponde à l’un des dispositifs utilisés sur la fusée Starship de SpaceX. Il s’agirait d’un COPV, soit en anglais un «composite overwrapped pressure vessels». En français, un « réservoir à pression enveloppés de composite ». Ces réservoirs haute pression sont principalement utilisés pour stocker des fluides dans un espace réduit. Comme leur nom l’indique, ils sont généralement constitués d'un matériau composite qui entoure un noyau en métal ou en plastique, permettant une résistance élevée tout en étant légers.
Dans le contexte de la fusée Starship, les COPV sont essentiels pour conserver des gaz sous haute pression, tels que de l'hélium ou de l'azote, utilisés pour diverses fonctions telles que le maintien de la pression dans les réservoirs de carburant principaux ou l'activation de certains systèmes de la fusée. Leur conception composite offre l'avantage d'une grande résistance avec un poids minimal, un facteur crucial dans la conception des véhicules spatiaux où la réduction de poids est essentielle. « Les COPV sont actuellement utilisés pour contenir des fluides à haute pression dans les applications de propulsion, d'expériences scientifiques et de survie, est-il expliqué que le site de la Nasa (agence étasunienne du programme spatial, ndlr). Ces COPV présentent un avantage de poids significatif par rapport aux contenants entièrement métalliques. » Ces quelques suppositions avancées, reste une question : comment ce supposé COPV a pu venir s’échouer sur une plage de Saint-Barthélemy.
Selon toute vraisemblance, il pourrait s’agir d’une pièce de la fusée Starship dont les deux étages ont explosé en vol au Nord de Porto Rico le 18 novembre dernier. Des explosions qui avaient été entendues depuis Saint-Barth, où de nombreux habitants s’étaient alors interrogés sur l’origine de ces détonations successives et distinctes, bien que lointaines.
Pour mémoire, après un décollage à 7h03 (le 18 novembre, donc) depuis la base de Boca Chica, au Texas, l’étage de propulsion de la fusée s’était séparé avec succès du vaisseau Starship, l’étage supérieur de la fusée. Toutefois, plutôt que d’aller amerrir dans le golfe du Mexique comme le prévoyait la mission, le propulseur a explosé et est retombé directement sur Terre. Quant au Starship qui semblait être en bonne voie pour aller jusqu’au bout de sa mission, qui consistait à effectuer un vol autour de la Terre en direction de l’Est pour amerrir dans l’océan Pacifique, au large des côtes d’Hawaï, il a explosé quelques minutes plus tard. L’engin arrivait alors dans l’espace, à 145.000 mètres de hauteur. Inutile de préciser que les débris de la fusée ont atterri et amerri de manière éparse et sur une zone de plusieurs dizaines, voire centaines, de kilomètres.
 

 

 

Journal de Saint-Barth N°1544 du 07/12/2023

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