Depuis le 28 avril, la plupart des grandes villes de Colombie vivent au rythme de manifestations populaires. Une mobilisation sociale et politique puisqu’elle a pour objectif de contester les orientations prises par le gouvernement colombien et le président, Ivan Duque. Le mouvement, notamment constitué par des syndicats et des étudiants, a été violemment réprimé par la police. Le dernier bilan officiel fait état de 27 morts et de centaines de blessés. Les ONG (Organisations non gouvernementales) locales avancent le chiffres de 47 morts. Quoi qu’il en soit, la crise que traverse le pays d’Amérique du Sud ne laisse pas ses ressortissants de Saint-Barth indifférents. Ainsi, samedi 8 mai, une dizaine de femmes se sont rassemblées devant l’hôtel de la Collectivité pour exprimer leurs inquiétudes.
« Des morts alors que les manifestations sont pacifistes »
« On veut que l’on entende que l’on n’est pas d’accord avec ce qu’il se passe en Colombie, explique Diana. Des gosses se font tuer. Il y en a marre de la narco-politique. On veut un nouveau départ pour ce pays. La Colombie est riche et pourtant on est obligé de partir. » Comme les femmes qui l’entourent, Diana vit depuis de nombreuses années à Saint-Barth.
« On remercie la France qui nous permet de nous exprimer, assure Kelly. En Colombie, des nouvelles lois sont passées pendant la pandémie. Les gens ont voulu faire grève, manifester, et la réponse de l’Etat est de tuer des gens. Il y a des morts alors que les manifestations sont pacifistes. »
Pour Alexandra, la tristesse prévaut. « Nous sommes ici mais notre cœur est là-bas, sourit-elle. On est triste de voir ce qui s’y passe. Ça touche nos proches, nos familles. »
Pendant toute la fin de l’après-midi de samedi, ceintes dans des drapeaux de la Colombie, elles ont diffusé des musiques de leur pays d’origine par l’intermédiaire d’une grande baffle.
En 2019 puis en 2020, la Colombie a déjà été secouée par de larges mobilisations populaires. La crise actuelle est d’autant plus violente qu’elle est marquée par les conséquences économiques de la pandémie, qui a fait plus de 78.000 morts.