Depuis ce vendredi matin, l’entrée du chemin privé qui conduit à la plage de Colombier, à Petite Anse dans le quartier de Flamands, n’est plus accessible. Une barrière a été installée en travers du chemin par l'un des propriétaires, Laurent Gréaux (rien à voir avec celui du domaine Rockefeller, par conséquent), juste avant le rocher qui précède les panneaux indicateurs. Sur les trois larges pancartes fixées sur des plots en béton, il est inscrit : « Propriété privée, défense d’entrée sans autorisation du propriétaire » et « Zone verte ». A chaque fois en français et en anglais.
Contacté par le JSB, le directeur de l’Agence territoriale de l’environnement, Sébastien Gréaux, précise que l’ATE n’est pas à l’origine de l’installation de cette barrière. « Ce n’est pas l’ATE qui a procédé à la fermeture », affirme le directeur, qui précise : « Le propriétaire a déposé une demande préalable pour pouvoir grillager une parcelle située un peu plus loin car il voulait éviter que les animaux divagants y passent. L’ATE a donné son accord mais à la condition qu’il laisse un espace pour que les gens puissent passer. »
Le 24 juin dernier, le propriétaire de l'une des parcelles (Laurent Gréaux, donc) a soumis une demande à la Collectivité afin de clôturer son terrain. Une requête qui a ensuite été examinée par les élus membres du conseil exécutif. L'avis rendu par l'ATE ayant été favorable, Maxime Desouches, Bettina Cointre (absente lors du CE mais ayant donné procuration à Maxime Desouches), et Marie-Hélène Bernier ont voté pour. Romaric Magras et Alexandra se sont abstenus tandis que le président Xavier Lédée s'est prononcé contre l'obtention de cette autorisation de travaux. Marie-Angèle Aubin n'avait pas pris part au vote, assure Xavier Lédée. Le conseil exécutif a donc délivré une autorisation au propriétaire, celle-ci ayant été rendue exécutoire le 30 juillet dernier.
Joint par téléphone, le président de la Collectivité, Xavier Lédée, rappelle que des difficultés interviennent ponctuellement "depuis des années" au sujet de l'utilisation du chemin. "Les propriétaires menacent de fermer au gré des dossiers en cours avec la Collectivité", remarque l'élu, qui confirme avoir voté défavorablement la demande du propriétaire "quitte à partir en procédure". un propriétaire qu'il a déjà contacté. "Je suis en train de m'assurer qu'il respecte ce qui est inscrit dans la demande préalable, indique Xavier Lédée. J'imagine qu'il trouve que la procédure n'avance pas assez vite." De fait, le terrain ayant été mis en vente, notamment auprès de la Collectivité, précise le président, des évaluations par France Domaine seraient actuellement en cours, toujours selon Xavier Lédée.
Pour mémoire, le droit de clôturer relève du code civil. Le propriétaire ayant obtenu l'autorisation de la Collectivité de le faire, en respectant les préconisations de la demande préalable, il a toute légitimité à barrer l'accès à son terrain. Pour la Collectivité, deux solutions sont alors possibles : demander et obtenir une autorisation de passage auprès du propriétaire ou solliciter une même demande de droit de passage auprès du tribunal. Dans tous les cas, le propriétaire est chez lui et peut agir comme il l'entend, dans le respect du droit. Contacté par téléphone, le propriétaire qui a clôturé l'entrée du sentier dans la matinée n'a pas souhaité s'exprimer dans l'immédiat.
Quoi qu'il en soit, pour l’heure, l’accès au chemin est barré. Les personnes qui souhaitent se rendre à la plage de Colombier ne peuvent, par conséquent, plus emprunter le chemin qui part de Petite Anse mais doivent passer par les hauteurs de Colombier.
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• Par le biais d'une publication en ligne, ce vendredi peu après 14 heures, la Collectivité territoriale a diffusé le message suivant :
"Une vive inquiétude s’est exprimée aujourd’hui suite à l’obstruction du chemin permettant l’accès à la plage de Colombier. Cette initiative, entreprise par le propriétaire de la parcelle concernée, qui reste, rappelons-le, une propriété privée, a suscité de nombreuses interrogations et réactions parmi les habitants comme les visiteurs.
Il a obtenu l’autorisation de clôturer son terrain lors du CE (conseil exécutif). J’ai voté pour parce que le propriétaire a des droits et rien n’empêche à ce propriétaire de clôturer son terrain. En cas d’accident, il est responsable. En revanche il avait été question que la collectivité anticipe un autre accès en contre bas. Le propriétaire a également fait une offre d’achat à la collectivité et n’a pas reçu de réponse. Il aurait été utile que la collectivité prenne contact ou au minimum réponde à ce monsieur.
Quoi qu’il en soit les choses vont vite se dénouer et les réponses vont être obligatoires vu l’ampleur que cela prend."