Dans notre édition de la semaine dernière (JSB 1469), nous relations l’annulation du permis de construire préalablement accordé par le conseil exécutif de la Collectivité territorial à un projet de construction d’un restaurant-bar-hôtel au bord de la plage à Lorient. Le conseil exécutif ayant, dans un deuxième temps, pris la décision d’annuler la délivrance de ce permis.
Le collectif des habitants du quartier, qui a adressé un recours gracieux à la Collectivité en janvier afin de réclamer cette annulation, se félicite de cette décision. « Les initiateurs du recours tiennent à remercier les signataires qui n’ont pas hésité à se mobiliser pour sauvegarder la plage et le quartier de Lorient, explique un représentant du collectif de riverains dans un courriel. Nous tenons également à remercier les personnes qui ont permis la diffusion de la pétition. L’imprimer, la faire circuler, accueillir le public au sein de leurs établissements, recueillir les feuillets et remettre le tout à la Collectivité a nécessité une détermination sans faille qui a porté ses fruits. La pétition a en effet recueilli 640 signatures, renforçant ainsi le recours gracieux. Nous tenons bien évidemment à remercier aussi tous les gens qui se sont déplacés pour signer la pétition, prouvant ainsi que nous pouvons peser sur des décisions quand elles nous semblent totalement infondées et néfastes pour le bien-être de l’île. »
Le courriel rappelle également les points sur lesquels reposait le recours gracieux. « Ce permis était en contradiction avec de nombreux articles du règlement de la carte et du Code de l’urbanisme, est-il indiqué. Non-respect des articles 112-2 et 112-14 du Code de l’urbanisme, ainsi que des articles 113-21 et 113-23, manquement également à l’article 112-19 du même Code. Projet en contradiction avec les articles U-10-II , U-8 du règlement de la Carte… » Toutefois, la décision du conseil exécutif ne repose «que » sur une « fraude » détectée lors de l’analyse des documents fournis par le porteur du projet. Un motif qui ne satisfait pas le collectif. « Car il ne retient aucune des irrégularités mentionnées ci-dessus, favorisant ainsi une éventuelle réhabilitation de l'intégralité du permis de construire, assure le rédacteur du communiqué. Le combat n'est donc sans doute pas terminé et l'avenir nous obligera peut-être à agir de nouveau. Il incombera désormais à la nouvelle majorité de ne pas accepter des projets contraires aux règlements et de ne pas parier sur l’ignorance et l’inaction de la population pour « faire plaisir » à certains investisseurs qui n’ont que faire du bien-être et de la qualité environnementale de Saint-Barth. Nous devons tous rester vigilants et ne pas hésiter à nous renseigner, étudier les projets et les attaquer lorsqu’ils nous semblent malvenus. Les actions communes peuvent aboutir, le Tropical Beach en est la preuve. »
Une démarche collective qui n’est pas sans rappeler celle menée par l’association Saint-Barth Essentiel devant le tribunal administratif pour faire arrêter les travaux du projet d’hôtel de luxe baptisé L’Etoile, sur la plage de Saint-Jean. Une procédure gagnante, puisque le tribunal administratif a annulé les deux permis accordés à la SAS Saint-Jean Beach Real Estate Invest, qui a depuis interjeté appel de cette décision.