Fabienne Dulac, directrice exécutive d’Orange France, et Thierry Kergall, directeur général Antilles Guyane, sont venus faire un point de situation à Saint-Barthélemy mardi.
Le réseau mobile, la 3G et la 4G sont encore loin d’être solides sur l’île. Comment l’expliquez-vous ?
Thierry Kergall : Il nous manque un gros site, celui de Lurin. Certains pylônes ont été remontés très vite, mais ils sont plus bas en hauteur. Ils passent de 40 à 15 mètres. Forcément ce n’est pas la même couverture. L’île est vallonnée, donc les petites zones d’ombre qui avant passaient peuvent ne plus fonctionner.
Combien de temps avant de retrouver la qualité du réseau d’avant Irma ?
Thierry Kergall : Il y a deux phases dans la reprise : d’abord, restaurer rapidement de la connectivité. La deuxième phase est la reconstruction du réseau. On va repenser l’endroit où on met les pylônes. En attendant, on en a remonté, qu’on a fait venir de Guadeloupe.
Le souhait des collectivités locales, c’est évidemment que trois pylônes suffisent à eux seuls pour couvrir toute l’île en réseau mobile. Techniquement, c’est impossible. En revanche, on a proposé de travailler avec les autres opérateurs pour des installations communes.
Fabienne Dulac : Entre l’identification du site, l’obtention des autorisations… Le délai ne dépend pas que de nous. En France, l’installation d’une antenne, c’est en moyenne 18 mois. A titre de comparaison, en Allemagne, ils mettent quatre mois.
A plusieurs reprises, Orange a annoncé une couverture « voix » à 100%, alors que sur le terrain, ce n’était pas le cas. Pourquoi ?
Fabienne Dulac : On nous demande de communiquer rapidement, ce qui a été fait, et parfois il y a un décalage avec la réalité de ce que ressentent les gens.
Réaliser la réalité du terrain, cela prend du temps. On a besoin d’avoir les informations. Entre les mesures que l’on fait et la réalité, il y a un écart. Si la population nous informe, c’est ce qui nous permet de repenser les installations.
Concernant le réseau fixe, les connexions internet, la reconstruction est longue…
Fabienne Dulac : Nous avons recensé 307 clients pour qui la ligne téléphonique fixe ne sera pas reconstructible. On va trouver des solutions au cas par cas, comme tirer la fibre jusqu’à chez eux. C’est ce qui est en train d’être travaillé par les équipes techniques.
Certains habitants sont prélevés de leur abonnement internet, alors qu’ils ne sont toujours pas connectés. Un geste est-il envisagé ?
Thierry Kergall : Les mois de septembre et octobre ont été annulés. Orange redémarre la facturation quand le service fonctionne. Pour les clients qui sont prélevés quand même, il faut se signaler.
Que répondez-vous à l’accusation d’opérateurs locaux, qui se disent « pris en otage » car ils doivent attendre la reconstruction du réseau pour reconnecter leurs clients ?
Fabienne Dulac : Ce sont des guerres commerciales de bas niveau. L’énergie qu’on mis les équipes, avec ce qu’on a vécu ici… Entre Saint-Barth, Saint-Martin et la Guadeloupe, 137 techniciens de métropole sont venus prêter main forte. Avoir ce type de débat, ce n’est pas à la hauteur de l’événement.
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