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Fruit de dissensions entre les élus, le projet de centre culturel est encore pointé du doigt. En cause : des imprévus sur le chantier qui pourraient causer de nouveaux retards.
Le débat n’est pas nouveau. Depuis la modification du projet de salle culturel et du parking par la nouvelle majorité, le groupe d’opposition Saint-Barth d’Abord s’est à plusieurs reprises montré agacé par le retard pris sur ce projet. Il y a tout juste deux ans, en février 2023, Romaric Magras s’exprimait déjà sur le sujet dans nos colonnes : « Après une volonté marquée par le président Xavier Lédée et sa majorité de mettre en pause le projet pour se donner un temps de réflexion supplémentaire, le coût global s’élève désormais à près de 32.000.000 d’euros alors qu’il était estimé à 22.695.000 en mars 2022. »
Une trêve hivernale
Avançons dans le temps. Le 7 février 2025 cette fois, le groupe Saint-Barth d’Abord s’est fendu d’un texte sur un réseau social pour fustiger le retard pris par ce chantier et donc les nouvelles dépenses qui en découlent. «Aujourd’hui, le chantier du centre culturel est à l’arrêt », avance même le groupe d’opposition, photographie à l’appui. Avec ce communiqué, les opposants entendent « réagir et répondre aux interrogations des habitants » sur l’avancée de ce projet et demandent au président de la Collectivité une « feuille de route claire» et le respect des engagements budgétaires.
Pourtant, le groupe d’opposition évoque comme en 2023 un coût global réévalué à 32 millions d’euros et une livraison en 2028. Alors, qu’est-ce qui a changé en deux ans ? Le président de la Collectivité assure que le chantier n’est pas à l’arrêt. Il a effectivement été stoppé pendant un mois en raison de la période des fêtes, où les travaux bruyants sont interdits dans Gustavia, précise Bettina Cointre. Mais depuis le début de la semaine, les travaux ont pu être relancés veut rassurer Xavier Lédée. Pourtant, ce mercredi matin à 8h45, il n’y avait aucune activité sur la parcelle (voir photo ci-dessous).
Si le président de la Collectivité assure que les travaux ont repris, ce mercredi 12 février, aucune activité n’était visible sur le chantier.
Des soucis de ruissellement
Toutefois, la Collectivité confirme que ce projet a fait les frais de retards. Pour commencer, les études archéologiques ont pris plusieurs mois. Ce n’est qu’au mois de septembre 2024 que les travaux de gros œuvre ont pu débuter. Cependant, une fois sur le chantier, les ouvriers ont constaté des éboulements sur la paroi rocheuse, ce qui a nécessité un renforcement général des talus. A la même période, l’île a vécu des épisodes pluvieux très importants qui ont notamment causé des éboulements à Vitet et à Gustavia. Le chantier situé en hauteur de Gustavia est très sensible au ruissellement des eaux, or le drain qui avait été installé n’était pas correctement dimensionné.
« Ce projet n’a pas été initialement bien monté et il y a des réajustements à faire, notamment la gestion des eaux de ruissèlement qui n’a pas été faite de manière optimisée et suffisante sur le projet », précise Xavier Lédée. Une étude d’hydrologie est donc en cours pour travailler sur le système de récupération des eaux pluviales. Il est donc envisagé de mettre en place un caniveau à la place du drain.
Un prestataire en difficulté
Un autre obstacle, d’ordre administratif cette fois, préoccupe les services techniques. Une entreprise qui s’est vue attribuée l’un des lots du marché, rencontre des difficultés à fournir les services pour lesquels elle s’est engagée. « On essaie de reclarifier les choses avec elle », déclare Xavier Lédée. Cependant, cette situation empêche l’avancée des plans pour les fondations qui doivent être posées au mois de mars. De plus, si l’entreprise se désiste, il faudra relancer des marchés pour attribuer ces lots à une autre entreprise. Ce qui induira forcément des retards. Pour le moment, le cout global est estimé à 31 millions d’euros, et la date de livraison prévue en 2029. Une chose est sûre, le projet de centre culturel risque encore d’animer les débats.
