La deuxième usine d’incinération des déchets du site de Ouanalao Environnement subit sa dernière phase d’essais avant d’être mise en service. Un nouvel équipement qui va permettre de doubler le rendement annuel du site de propreté de Public.
Encore quelques réglages et la machine sera activée. Depuis de nombreux mois, les agents de Ouanalao Environnement travaillent à l’assemblage de la deuxième unité de transformation des déchets du site de Public. Une structure imposante dont le coût avoisine les 15,5 millions d’euros. Sa mise en service est très attendue, pour plusieurs raisons. La principale étant que ce deuxième incinérateur va permettre de doubler la capacité annuelle du site, qui est de 10.000 tonnes de déchets. Toutefois, il va falloir patienter encore un peu. En effet, pour l’heure, les techniciens effectuent les derniers essais pour s’assurer que tout le dispositif est parfaitement opérationnel.
« Nous sommes dans la phase de test au niveau de la chaudière, explique le gérant de Ouanalao Environnement, Fred Questel. Nous procédons au traitement intérieur qui permet de garantir la longévité du système. Cela fait bientôt 21 ans que la première usine fonctionne quasiment sans arrêt, donc ça montre que tout ce process est viable dans le temps. » La nouvelle usine, qui a été construite dans le prolongement de la première, va permettre dans un premier temps de traiter 8.000 tonnes de déchets par an. « Notre objectif est d’être à la hauteur des besoins de l’île, insiste Fred Questel. Depuis Irma, il y a eu du stockage à Saint-Jean. A l’avenir, nous aurons sans doute la possibilité de traiter également les sargasses. Les encombrants et végétaux en surplus vont aussi être absorbés par la nouvelle usine. » Soit un grand nombre d’expéditions en moins à assurer vers la Guadeloupe.
Six nouvelles embauches
L’implantation de la nouvelle structure a nécessité un réaménagement d’une partie du site de Public. « Cela a été un vrai défi à relever, affirme Fred Questel. Comme pour tout le monde à Saint-Barth, la notion d’espace est compliquée. » Les deux usines dépendent du même centre de contrôle qui a été repensé et réaménagé. De plus, Ouanalao Environnement et son nouvel acquéreur (Paprec) ont procédé très en amont à des embauches, indispensables.
« On a commencé il y a plus d’un an à embaucher, explique Fred Questel. On a six emplois supplémentaires. Cette anticipation permet d’avoir des personnels déjà expérimentés lors de la mise en service. » Au total, le site de Ouanalao Environnement compte environ une cinquantaine de personnels.
Par ailleurs, au-delà de la capacité considérablement accrue dans le traitement des déchets, la mise en service de la nouvelle usine va accroître la production de vapeur à destination de la Sidem pour dessaler l’eau potable dans un évaporateur. Pour l’heure, avec une seule unité, Ouanalao Environnement assure un tiers de cette production.
Autre avantage de la deuxième unité d’incinération, le fait d’avoir la certitude qu’en cas de problème, même lors des deux semaines de maintenance technique annuelles, le site pourra continuer de fonctionner.
Enfin, pour mémoire, le bon fonctionnement de l’incinérateur, qui traite l’ensemble des ordures ménagères jetées à Saint-Barthélemy à l’exception du verre et du métal alimentaire, dépend aussi des comportements individuels. Des bouteilles de gaz, des bombes aérosol, des boîtes de conserve ou des pots de peinture métalliques continuent d’être négligemment - voire délibérément - jeté avec les ordures ménagères dans des sacs poubelles classiques. Ce qui peut entraîner la détérioration des incinérateurs ou même le déclenchement d’incendies.