Saint-Barth - Aéroport

L’aéroport révise ses enjeux de sécurité avec la DSAC

Si le port est indéniablement le cœur économique et touristique de Saint-Barthélemy, l’aéroport en est sans nul doute l’un de ses poumons. Par conséquent, s’assurer de manière régulière de son bon fonctionnement s’avère indispensable. C’est la raison pour laquelle Yves Tatibouet, directeur interrégional de la DSAC (Direction de la sécurité de l’aviation civile), est venu le 13 novembre à la rencontre du président de la Collectivité, Xavier Lédée, et du directeur de l’aéroport de Saint-Barthélemy, Fabrice Danet. Une réunion de suivi qui s’est déroulée en l’hôtel de la Collectivité en présence de la vice-présidente chargée des affaires aéroportuaires, Marie-Angèle Aubin. Au cours de cette rencontre, douze sujets prioritaires liés au maintien d’un niveau de sécurité optimal de la plateforme aéroportuaire ont été abordés.

Coordination régionale
Dans un premier temps, il s’est agi d’évoquer la mise à jour réglementaire de la définition de l’espace aérien délégué à Saint-Barthélemy. « Un travail qui permet de rattraper les nombreuses évolutions intervenues et donner une assise juridique pour des futures évolutions de fonctionnement », explique Fabrice Danet. Pour ce faire, la consultation régulière des textes de réglementation publiés ainsi que la mise à jour de l’information aéronautique sont indispensables.
L’un des objectifs de la DSAC est de renforcer son implication dans les instances de coordination de l’aéroport de Saint-Barth avec ses homologues de Sint Maarten, d’Anguilla et de Porto Rico (San Juan). Des actions sont menées en ce sens avec la participation à des réunions de coordination, dont deux annuelles qui permettent d’encadrer la haute saison touristique. Sur ce point, si la DSAC se positionne en observatrice, son rôle est également de s’assurer que les décisions prises sont compatibles avec ce que peuvent faire l'aéroport et le prestataire de service de navigation aérienne (PSNA AFIS), « y compris en termes de ressources », précise Fabrice Danet.

Des hélisurfaces en mer
Pour accompagner une volonté de « lisser la densité de trafic », une étude de capacité en cours de réalisation a été évoquée. Celle-ci ayant pour but de définir « le moyen le plus pertinent de coordination de l'aérodrome pour faire face à la densité du trafic et aux risques de congestion de l'infrastructure au sol et de l'espace aérien en vol ».
Par ailleurs, plus ambitieux, les intervenants ont échangé sur le processus de création des hélisurfaces en mer. Dans cette perspective, Fabrice Danet souligne « la nécessité de replacer la DSAC comme entité qui assure la consultation de toutes les autres et répond à la Préfecture maritime ». Il a été convenu que le modèle de création d’arrêté était à revoir, avec l’obligation de PPR (Prior Permission Request, soit en français Demande d’autorisation préalable) délivrée à la direction de l’aéroport.
Toujours en lien avec l’activité des hélicoptères, il a été rappelé qu’un appareil de ce type ne doit pas se mettre en «stationnaire » sur sa zone de stationnement en prévision d’un départ si un avion est en phase de décollage ou d’atterrissage. Une évidence qui méritait, manifestement, d’être précisée. En l’occurrence, la priorité des mouvements d'avions dans les phases de décollage/atterrissage vis-à-vis des mouvements hélicoptères.

Surveillance de la baie de Saint-Jean
Autre rappel, celui de la gestion des bateaux dans la baie de Saint-Jean. La Collectivité endosse la responsabilité de leur présence dans un rayon de 300 mètres. Un protocole qui unit le Stis (service territorial d’incendie et de secours) et l’aéroport permet l’utilisation d’un drone de surveillance. En revanche, il a été noté qu’un « moyen nautique » d’intervention dans la zone n’est pas disponible en permanence. Un travail de mutualisation entre la gendarmerie, le Stis et l’Agence territoriale de l’environnement reste à mener.
Outre le contrôle réalisé auprès de toutes les compagnies aériennes par la Direction de la sécurité de l’aviation civile avant l’ouverture de la haute saison touristique, notamment pour vérifier que les pilotes ont bénéficié de la formation requise et peuvent se prévaloir d’une expérience récente, la réunion a porté sur l’opportunité de réviser l’arrêté daté de 2017 qui fixe les conditions d’accès à Saint-Barthélemy pour les pilotes. Ainsi, une nouvelle exigence a été adoptée pour les pilotes d’hélicoptères. En plus d’une formation théorique au sol, ils doivent se soumettre à un vol de « familiarisation ».

Gestion des risques
La sécurité étant au cœur des préoccupations, l’élaboration d’une fiche Cash (Collaborative aerodrome safety highlights) par l’exploitant de l’aérodrome a été mentionnée. « Cash est une initiative de sécurité collective, qui vise à attirer l’attention des pilotes d’aviation commerciale et générale sur le contexte aéronautique et les principales menaces associées à un aérodrome, indique Fabrice Danet. L’identification de ces menaces est issue d’un travail collaboratif entre opérateurs de la plate-forme (exploitants aériens, exploitant de l’aérodrome, prestataire de service de navigation aérienne, aéroclubs, Météo-France...) en confrontant les éléments de leurs systèmes de gestion de la sécurité (SGS). Les membres des Local Safety Team (LST) de chaque plate-forme doivent valider ces informations. »
Par le biais d’une publication en ligne sur un réseau dit « “social”, Xavier Lédée a affirmé que le directeur interrégional de la DSAC, Yves Tatibouet, « a noté avec satisfaction les améliorations dues au travail de la DSAC mais aussi à la réactivité et à l’efficacité des services de la Collectivité ».