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Air Antilles peine à trouver son rythme de croisière

La relance de la compagnie Air Antilles ne se déroule pas aussi bien que l’avaient prévu les repreneurs. En effet, neuf mois après la reprise de l’exploitation, la nouvelle direction constate que le seuil de rentabilité est encore loin d’être atteint. Un constat qui s’explique en partie par un taux de remplissage insuffisant des appareils qui volent sur les différentes lignes proposées par la compagnie. L’inquiétude est donc palpable.
Le président directeur général, Jérôme Arnaud, explique sur l’antenne de la 1ère qu’Air Antilles doit désormais « finaliser son développement commercial » mais qu’elle «ne peut pas le faire ». Selon Jérôme Arnaud, l’une des raisons est que les compagnies Corsair (qui a signé un partenariat avec la compagnie Air Inter Iles, ndlr) et Air France refusent de signer des accords interlignes . Par conséquent, le PDG interpelle l’État pour qu’il « fasse son travail d’organisateur du transport aérien ». Et Jérôme Arnaud d’ajouter, manifestement agacé : « Les actionnaires ont versé beaucoup d’argent, plus de 22 millions d’euros entre le public et le privé (la Collectivité de Saint-Martin a injecté 18 millions d’euros, ndlr), le service est là, maintenant il est grand temps que l’État siffle la fin de la récré dans cette zone. » mais le PDG ne s’arrête pas là.
En effet, s’il réclame une intervention de l’État, Jérôme Arnaud estime également que d’autres partenaires doivent se manifester pour épauler la compagnie Air Antilles. « Il est aussi grand temps que les autres collectivités territoriales qui bénéficient des retombées économiques directes, indirectes et sociales sur leur propre territoire, en Guadeloupe et en Martinique, entrent dans le projet. »
Pour mémoire, la compagnie Air Antilles a fait l’objet d’une reprise partielle de la part de la Collectivité de Saint-Martin associée à un partenaire privé, la société Edeis. Un partenariat qui a nécessité de lourds investissements dénoncés à maintes reprises par des élus de Saint-Martin. A commencer par l’ancien député, Daniel Gibbs. Mais la situation financière de la compagnie aérienne et son absence de rentabilité a également été soulevée dans le dernier rapport de la Chambre régionale des comptes consacré à la Collectivité de Saint-Martin.
Dans ce document, il est précisé que la Collectivité s’expose à un risque financier très important « d’autant que la rentabilité de cet investissement à court et moyen terme n’est pas vraiment assuré ».
Dans les colonnes de la 1ère, le président de la Collectivité de Saint-Martin, Louis Mussington, déclare : « La Collectivité a accordé un prêt rémunéré de quatre millions d'euros pour compenser ses pertes et permettre à Air Antilles de redémarrer son activité commerciale. Ce soutien était essentiel pour l'économie locale, malgré les critiques que nous pouvons entendre par-çi et par-là. [...] Je resterai ferme et déterminé. » Une détermination qui continue d’alimenter les inquiétudes et les critiques de la part de ses opposants politiques.

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Deux ans de prison et 100.000 euros d’amende requis
contre l’ancien patron d’Air Antilles

Éric Koury était le dirigeant de la Caire (Compagnie aérienne interrégionale express), ancêtre pas si lointain d’Air Antilles. La compagnie regroupait alors Air Antilles, Air Guyane et Guyane Aéroinvest avant d’être liquidée en septembre 2023. Mardi 18 mars, Éric Koury comparaissait devant le tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe. Il devait répondre de faits d’escroquerie et de travail dissimulé. Plus précisément, il lui était reproché d’avoir utilisé des manœuvres frauduleuses pour bénéficier des aides exceptionnelles de chômage partiel, durant la crise Covid, entre le 25 mars 2020 et le 30 septembre 2021. Pour un préjudice financier qui a été estimé à plus de 3,2 millions d’euros par l’État. Lors de l’audience, selon nos confrères de la 1ère, l’ancien patron a refusé d’endosser toute responsabilité dans la gestion de l’entreprise pendant la période de crise sanitaire. Le banc des parties civiles était garni par l'URSSAF (Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d'allocations familiales), la DEETS (Direction départementale de l'emploi, du travail et des solidarités) ou encore le Syndicat national des pilotes de ligne.
Le procureur de la République a requis une peine de deux années de prison, dont une ferme, assorties d’une amende de 100.000 euros et d’une interdiction de gérer une entreprise pendant trois ans. Le tribunal rendra son verdict le 20 mai.

 

Journal de Saint-Barth N°1608 du 20/03/2025

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