Saint-Barth -

Transat Paprec – Cap StBarth au contact des leaders !

En ce septième jour de course, les dix-neuf équipages de la transat Paprec en double mixte s’apprêtent à franchir le point de passage de La Palma. Certains s’élanceront bien évidemment avant les autres dans la traversée de l’Atlantique à destination de Saint-Barthélemy. Pour l’heure, ce sont Mathilde Géron et Martin Le Pape sur « Demain » qui occupe la tête de la course. Mais ils sont suivis de près par Pauline Courtois et Alexis Thomas sur Wings of the ocean ainsi que par Charlotte Yven et Hugo Dhallenne sur Skipper Macif, situés respectivement à 2,6 et 6,2 nautiques. Toutefois, c’est à une meute composée de six autres Figaro Bénéteau que les leaders doivent résister. Dont Cap StBarth sur lequel Cindy Brin et Thomas André s’accrochent fermement à la barre pour entamer leur traversée dans les meilleures conditions.

Dans la nuit puis ce samedi matin, les deux marins se sont davantage livrés sur la manière dont ils ont vécu les premiers jours de course. Particulièrement Cindy, malade pendant quatre jours mais qui a désormais retrouvé ses forces et son enthousiasme.

 

« J’en chie ! »

« Je ne sais pas trop par où commencer, dit Cindy. C’est très difficile. J’ai eu beaucoup de retour sur comment ça se passait mais, finalement, ça n’a rien à voir avec ce qu’on m’avait dit. Difficile, c’est un euphémisme. Pour le dire autrement, j’en chie ! Je suis dans le jus tout le temps. Ça commence à aller un peu mieux, mais le rythme à bord est assez intense. Ce n’est pas simple. »

D’autant moins simple que la météo n’a visiblement pas épargné la monitrice de l’école de voile du Saint-Barth Yacht Club. « Je pense que j’ai un souci avec la météo, s’amuse-t-elle. A chaque fois que je prends mon quart, il y a 14 à 15 nœuds, et quand je finis il y a 25 nœuds ! Quand Thomas prend son quart, ça redescend à 14 nœuds. C’est terrible. Du coup, j’ai quand même relativement vite peur quand le bateau. Parce que je n’ai pas le même toucher de barre que Thomas. Du coup, J’ai plus d’appréhension et je vais moins chercher les limites du bateau. Alors quand tu pars au tas avec 25 nœuds, tu as vite peur de casser quelque chose sur le bateau. J’ai fait une pointe à 19 nœuds, j’ai eu peur mais c’était trop bien ! » De fait, les appréhensions initiales de Cindy semblent s’effacer progressivement. Comme le confirme son coéquipier, Thomas André.

 

« Elle a allumé tout le monde ! »

« Cindy engrange de plus en plus de milles à la barre, ça va de mieux en mieux et elle rivalise de plus en plus avec les autres et c’est trop bien de la voir progresser et prendre confiance, constate-t-il. Au début ce n'était pas simple pour elle et là, on sort d’un quart où elle a allumé tout le monde ! » Reste désormais à maîtriser toutes les émotions qui assaillent le duo. « Ça va faire fleur bleue ou chochotte, mais toutes les émotions sont décuplées sur le bateau et ce n’est pas simple, confie Cindy. Avec Thomas on ne se connait pas beaucoup. C’est moins facile de se livrer à quelqu’un que l’on ne connait pas depuis longtemps, même si on s’entend vraiment bien. Quand on est dans les bons coups, on est content ! Dans l’idée, tout est bien, mais quand les émotions sont décuplées, c’est parfois compliqué. J’ai failli craquer plein de fois. Parce que je n’avançais pas assez vite ou qu’un bateau était collé à nous et finalement il nous prenait trois milles. Plein de choses comme ça qui, avec la fatigue… Mais tout va mieux ! » Ce que Thomas confirme.

 

« On n’a pas fait trop d’erreurs »

Le skipper breton assure : « Tous les deux, on prend le rythme doucement. On n’a pas fait beaucoup part de nos émotions. Le rythme a été hyper soutenu, on a mis une intensité de fou depuis le Portugal. On a loupé quelques coups et ce n’était pas simple. On était au contact et on savait qu’il ne fallait pas louper le train. Pour Cindy, c’était la première fois, mais ça nous a fait drôle à tous les deux. On était vraiment à fond et on n’avait pas trop le temps pour les émotions. On n’a pas fait trop d’erreurs, on est au contact des leaders et on revient de plus en plus. Là, c’est bord tout droit donc on kiffe et on fait de la vitesse. » Dans quelques heures, ce sera le début de la grande traversée. Et il faudra faire des choix !

 

« Arriver le plus vite possible ! »

« On se prépare à l’Atlantique et ça s’annonce compliqué, glisse Thomas. On essaye de voir où ça passe, on n’a pas trop d’idée pour l’instant. J’espère qu’on ne va pas trop s’arracher les cheveux ! Ce n’est pas le but. Le but, c’est d’arriver le plus vite possible à Saint-Barth ! » Où tous les deux sont d’ores et déjà très attendus. Quant aux références capillaires, Cindy Brin en a une des plus concrètes lorsqu’elle aborde les questions d’hygiène : « Le seul problème, ce sont les cheveux ! Ils sont tout le temps plein d’eau de mer, c’est l’enfer ! » Et comme l’eau est glacée (« A moins dix mille ! », exagère Cindy), il faudra attendre qu’elle se réchauffe ou tout simplement l’arrivée à Saint-Barth pour savourer un bon shampoing ! Une raison de plus pour accélérer le tempo.