Alors qu’ils ont entamé leur troisième journée en mer, les skippers ne lâchent rien, tous regroupés en moins de 25 milles. Si Camille Bertel et Pierre Leboucher (Cap Ingélec) tiennent bon en tête, leurs adversaires sont particulièrement à l'affût. Après avoir mis le cap vers l’ouest, la flotte a basculé plein sud en direction de La Palma (Canaries, Espagne). Sur l’eau, les skippers se livrent un combat de chaque instant, aussi exaltant à vivre que passionnant à suivre.
Un peu plus de trois jours après le départ de la Transat Paprec de Concarneau, la flotte de onze Figaro Beneteau 3, mené par Cap Ingélec, est très compacte. Arnaud Machado et Lucie Quérel, 11e n’étaient qu’à 21 milles après un peu plus de 72 heures de mer et avant d’aborder les côtes du Portugal, qui pourraient creuser les premiers écarts.
Il n’y a évidemment encore aucune conclusion à tirer puisqu’il reste encore au moins deux semaines de course, mais depuis le départ de Concarneau dimanche à 13 heures, il y a déjà de quoi s’enthousiasmer. Après le passage du Cap Finisterre (franchi dans la nuit du 2 au 3 mai), les onze duos se tiennent en seulement 21 milles ! De quoi réjouir Francis Le Goff, directeur de Course et son adjoint Yann Chateau, en veille sur les concurrents. «Je suis très heureux d’avoir une flotte aussi compacte », assure Francis Le Goff. La veille, seuls MonAtoutÉnergie.fr (Arthur Hubert-Colombe Julia) et Race for Science – Verder (Alicia De Pfyffer-Edouard Golbery) ont contourné le DST par l’Ouest, étirant légèrement la flotte. « Mais au final, ils ne s’en sortent pas si mal et restent dans le jeu à moins de 20 milles de la tête de course » dixit le directeur de course.
Depuis le départ, c’est Cap Ingélec qui s’en sort le mieux, sans se détacher, comme vous l’aurez compris, mais qui menait un très bon rythme en tête de la flotte après avoir pris les commandes de la course au milieu du Golfe de Gascogne, lundi, et qui les conserve depuis. « Ils ont un très bon rythme et parviennent à chaque fois à tirer leur épingle du jeu pour le moment », explique Francis Le Goff alors que se présentent les côtes portugaises, qui ne devraient pas jouer le même rôle qu’en 2018, une année lors de laquelle les casses avaient été nombreuses.
Camille Bertel et Pierre Leboucher savent bien que la Transat est encore longue et même s’ils sont parmi les noms les plus cités au moment d’énumérer les favoris, ils prennent le temps de profiter de ce début de course : « Ça se passe plutôt bien, on est dans le bon rythme et les conditions sont chouettes pour l’instant. On est forcément content de notre début de course, d’autant que ça se passe bien depuis le passage du Cap Finisterre. Ça fait plaisir d’être en tête mais on sait que rien n’est gagné, qu’il reste encore beaucoup de distance à parcourir et plein d’options à choisir. Pour l’instant, la météo ne correspond pas forcément aux fichiers qu’on a routé donc on essaie de faire au fur et à mesure, en essayant d’aller le plus vite possible dans toutes les conditions. On suit le reste de la flotte de près. Nous avons choisi de partir plus au Sud au moment où ça s’est regroupé, nous allons voir ce que ça donne au moment où on recroise. Avec Pierre, nous arrivons à trouver notre rythme. Encore une fois, les conditions sont chouettes. On a réussi à bien dormir depuis le début de la course et on est bien en forme pour la suite ! », se réjouissait Camille Bertel mercredi matin.
Un peu avant cela, vers 5 heures toujours ce mercredi, les concurrents ont tous mis le cap vers l’Ouest avant de revirer vers l’est en milieu d’après-midi (heure métropole) pour aller chercher un front relativement déstructuré. Une stratégie imposée par le vent d’Ouest. Après cela, il y a deux options : «Soit longer les côtes portugaises pour passer au sud de la dorsale, soit faire plus de sud et viser directement le waypoint de la Palma », détaille Yann Chateau. Les conditions sont encore trop instables pour savoir si des écarts seront plus conséquents à l’issue de ce choix. Les heures à venir le diront…