Si l’on peut déjà tirer une conclusion sur ce binôme, c’est qu’il ne navigue pas entre Concarneau et Saint-Barth pour faire du tourisme. Les deux skippers n’ont jamais embarqué ensemble, mais ils se connaissent très bien et surtout, ont prouvé par le passé qu’ils savaient gagner.
Pauline Courtois, 34 ans et prof d’EPS au Havre, a décroché en décembre dernier son deuxième titre mondial de match racing et a même fait partie des six nominés pour le prix du Marin de l’année quelques jours plus tard. Deux mois avant, c’est le titre européen qu’elle a décroché en Grèce, c’est dire si l’ADN de la victoire est ancré en elle. Pour la première fois le 30 avril, elle s’est lancée vers le large, un nouveau défi : « Je n’ai jamais fait de course au large. Je viens du match-race, ce qui est un peu l’opposé en termes de voile. C’est un peu la comparaison entre le sprint et le marathon. Mais il y a quand même de nombreux points communs, dont la nécessité simple de faire avancer un bateau. Quand Corentin m’a proposé d’être son binôme, j’ai trouvé que le challenge était vraiment génial ! », se réjouissait Pauline Courtois sur le site de la Transat.
Corentin Horeau, justement, a l’expérience du large. A 33 ans, le natif d’Auray (Morbihan) est tout simplement considéré comme l’un des meilleurs Figaristes du moment. En attestent ses victoires sur la récente Solo Maître Coq et sur le Spi Ouest France. A 24 ans, il avait déjà signé un coup d’éclat en terminant deuxième de la Solitaire du Figaro, ce qui laissait déjà présager de très belles choses. Septième lors de la dernière arrivée dans le port de Gustavia, Corentin Horeau avait pris énormément de plaisir sur la course et y revient donc tout naturellement : « J’avais fait la dernière édition avec Élodie Bonafous (7e) et j’avais vraiment apprécié l’expérience. J’avais à cœur de refaire une transatlantique et mon partenaire était d’accord alors on s’est dit qu’on allait foncer ! Participer à des transatlantiques, ce n’est pas vraiment ma spécialité, j’ai encore beaucoup de choses à apprendre. Mais je sais faire fonctionner le bateau ! » Et c’est bien là le principal.
Lors de la dernière édition, Corentin était également l’un des seuls à constituer un duo mixte et se réjouit de voir que cette année, ils seront (forcément) plus : « Je pense qu’on ne devrait même pas se poser la question. Pour moi, partir avec un homme ou une femme, ça m’indiffère complètement. On a composé ce binôme avec Pauline parce que je ne doute pas de notre complémentarité et de ses qualités. »
De l’autre côté de la barre, Pauline a conscience que cette règle l’a aidé à participer à la Transat : « Je me sens particulièrement chanceuse de participer à cette grande première. Bien sûr, le fait que ça soit imposé ne doit pas être une fin en soi. Mais je trouve que ça ouvre plein d’opportunités pour les filles. Il n’y aura jamais eu autant de navigatrices à participer à la Transat Paprec ! Ça ouvre les portes et il faut en profiter. »
Photos : Alexis Courcoux