Initialement prévu ce dimanche 9 mai à 15h30, le départ de la Transat en Double Concarneau - Saint-Barth a été reporté en raison des conditions météorologiques. Prêts à prendre le large, les dix-huit duos de la Transat en Double vont devoir patienter un peu avant de mettre le cap sur Saint-Barth.
Depuis vendredi, les dix-huit Figaro 3 de la Transat en Double - Concarneau - Saint-Barthélemy sont arrivés dans le port de Concarneau. Pour sa 15e édition, en raison du contexte sanitaire, l’évènement se déroulera exceptionnellement à huis clos. Alors que la flotte restera au ponton, les marins eux, sont contraints à un confinement « fortement recommandé » tout en ajustant les derniers détails avant le grand départ, dimanche 9 mai.
Anciennement appelée Transat Ag2r-La Mondiale et Transat Lorient-Saint-Barth, la Transat en Double Concarneau - Saint-Barth est une course en double qui se dispute normalement tous les deux ans, en avril-mai, entre la Bretagne et Saint-Barthélemy. Normalement prévu en avril 2020, les organisateurs ont dû repoussé le départ d’un an suite à la pandémie. Cette course est la seule épreuve de voile en double sans escale et à armes égales.
C’est à bord des Figaro nouvelle génération que les trente-six skippers se disputeront la gagne, sur un parcours inchangé. 3.890 milles (7.205 kilomètres) avec une marque de passage à La Palma (Canaries). Le Figaro Bénéteau 3 est un monocoque à foils. La forme des foils des Figaro 3 est différente de celle des bateaux nouvelle génération du Vendée Globe. « Il est taillé pour aller plus vite mais demande plus d’attention lors des manœuvres et sollicite davantage les marins sur le plan physique », explique le directeur de course, Francis Le Goff.
Après s’être confinés, conformément aux recommandations de la Fédération française de voile, les marins devront se soumettre à deux tests : un PCR ce vendredi (7 mai) puis un test antigénique le dimanche matin, à quelques heures du départ. «Nous ne pouvons prendre aucun risque en la matière, ce serait trop dangereux pour leur santé de partir en étant positifs au Covid-19», confie le directeur de course, Francis Le Goff à France3 Bretagne. Il se veut rassurant : « Tous les skippers sont consciencieux et personne n’a envie de rester à quai. Je sais qu’ils feront tout pour prendre le moins de risques possibles. »
Une pléiade de navigateurs chevronnés
Parmi eux, quelques grands noms du monde de la voile, Gildas Mahé, Yann Eliès, ou encore Fabien Delahaye vainqueur en 2010 de la Transat Ag2r La Mondiale avec Armel Le Cléac’h. Sur les dix-huit équipages, douze ont une expérience du parcours.
Pour sa huitième transat en double Eric Peron sera en binôme avec l’enfant de Saint-Barth, Miguel Danet sur (L’Egoiste) La Cantina. Le duo se connait bien puisque, explique Eric Peron : « Ça sera notre troisième transat ensemble avec Miguel. On se fait mutuellement confiance et nous naviguons ensemble régulièrement, on se connaît à bord, il m’aide à construire un raisonnement stratégique et à faire les bons choix. Et comme il est de Saint-Barth, l’accueil est toujours formidable à l’arrivée. »
Du côté des Bretons, la Transat est une course qu’affectionne Gildas Mahé. « Car elle se court en double, raconte-t-il. En termes d’échanges, de progression technique et puis humainement surtout, elle m’apporte beaucoup. J’ai plein de très bons souvenirs sur cette course, mais si je devais n’en citer qu’un, ce serait nos blagues quotidiennes avec Jean Le Cam lors de l’édition 2014. Nous avions ri du premier au dernier jour et j’avais aussi appris plein de choses avec lui ! » Après une deuxième place en 2016 avec Nicolas Lunven et une troisième en 2018 avec Nicolas Troussel, Gildas Mahé montera-t-il sur le podium cette année avec son co-équipier un autre Concarnois, Tom Dolan ? « Moi je serais très content de faire un nouveau podium ! Je suis sur deux podiums d’affilée, il me manque une marche, la première. Après le niveau va encore une fois être élevé donc je ne m’avance pas trop, mais nous allons tout donner avec Tom pour décrocher la plus belle place possible ! »
Gildas Mahé va devoir garder l’œil sur le duo Yann Eliès / Martin Le Pape entre autres. Ce dernier est prêt à prendre sa revanche. En effet lors de la précédente édition Martin Le Pape, en lice avec Yoann Richomme, avait démâté au large du Portugal. De son côté le double détenteur du Trophée Jules Vernes (2002 et 2005) ne cache pas son désir de gagner. « J’ai participé deux fois à la course et elle ne m’a pas forcément réussi. (7e 2000 avec Ronan Guerin sur Groupe Generali Assurances, et 19e en 2010 avec Jérémie Beyou sur Générali Europ Assistance, ndlr) Moi aussi j’ai une revanche à prendre. Nous sommes là pour la gagne ! Depuis quelques années, je prends de plus en plus goût à la navigation en double : j’aimerais que ce plaisir se concrétise par une victoire ! »
Une transat et des inconnues
Mais tous les marins partent avec la même inconnue. Sortis début 2019, les Figaro Bénéteau 3 feront leur première transatlantique. «Nous avons encore des inconnues dans la gestion du gros temps avec ce bateau, explique Fabien Delahaye, car nous n’avons jamais vécu des situations avec beaucoup de vent et de mer au large. Mais nous avons bien progressé depuis deux ans donc nous sommes plutôt confiants ! »
«Plus ou moins 20 jours»
Le record de la course 18 jours 11 heures 48 minutes 22 secondes établi par Adrien Hardy et Thomas Ruyant sur Agir Recouvrement en 2018 peut-il être battu ? « Sur tous nos routages, nous avons vu que c’était possible de gagner 24 heures, parce que les pointes de vitesse du Figaro Bénéteau 3 sont supérieures à celles de son prédécesseur, développe Francis Le Goff. Mais si on prend les moyennes des dernières éditions, on est au-delà de 20 jours, donc j’aurais plus tendance à miser sur plus ou moins 20 jours. »
Embarquez dans l’aventure !
Vous ne serez pas dimanche à bord de votre Figaro 3 à Concarneau, soyez à bord de votre embarcation virtuel. En effet, vous pourrez vous engager sur la transat en ligne sur le site Virtual Regatta. L’an dernier plus de 58.000 bateaux fictifs avaient pris le départ virtuel de la Transat dimanche 19 avril, au lieu des vingt-deux Figaro qui auraient dû réellement s’élancer de Concarneau. Vous dirigez votre bateau selon la météo, choisissez votre trajectoire, vos voiles…A l’heure où nous bouclons, plus de 26.400 skippers sont inscris sur la plateforme.