Après un peu plus de six jours de course, 14 bateaux se tiennent en 50 miles (92km) alors la flotte a passé les îles Canaries, point de passage obligatoire. Miguel Danet et Eric Péron (L’Egoïste) Cantina St Barth ont choisi l’option la plus à l’ouest lors de cette première semaine, ils ont mené la course et sont maintenant 12e, à moins de 30 miles.
Une flotte resserrée, des conditions musclées au large du Portugal, un choix d’option à l’approche des Canaries… Finalement, cette transat n’a plus le même nom, mais le début de course est assez similaire à celui de 2018. Cette fois, pas de démâtage au large de la péninsule ibérique malgré une nuit compliquée. La flotte a pris 35 nœuds de vents dans la nuit de lundi à mardi, un peu moins dans celle de mardi à mercredi alors que 40 nœuds étaient annoncés. « Ça siffle depuis la quille quand ça va vite dans les surfs, c’est un bruit continue », soulignait tout de même Eric Péron il y a quelques jours.
Pas de tempête sur l’eau et surtout pas de casse déclarée à la direction de course. Ce sont plutôt les têtes qui ont fumé en début de semaine. Mardi, il fallait choisir pour passer les Canaries, seul point de passage obligatoire pour cette transat. Deux options s’offraient alors à la flotte : passer au nord-Ouest de La Palma, ou passer entre celle-ci et Tenerife.
Et assez étonnant, devant, ils ont tous fait le même choix : le passage au Nord-Ouest. Au sein de la direction de course, Yann Château décrypte : « Il y avait sans doute une appréhension à traverser le canal entre La Palma et Tenerife. Cela obligeait à davantage de manœuvres sans avoir la garantie d’un gain important».
A la sortie des Canaries mercredi et donc à l’amorce de la traversée de l’Atlantique, Alexis Loison et Guillaume Pirouelle (Région Normandie) menaient la flotte, talonnés par deux duo : celui de Bretagne – CMB performance et celui de Guyot environnement. Les trois bateaux se tenaient en 2,6 miles soit moins de 5 km.
Miguel Danet et Eric Péron, eux, ont pris un peu de retard après une début de course canon. Deux explications à cela : la décision de choisir la route la plus à l’Ouest pour la descente vers les Canaries et un problème de pilote automatique, depuis lundi. La première prise d’option, le choix de l’ouest donc, a pourtant permis à (L’Egoïste) Cantina St-Barth de pointer en tête de classement, pendant une quinzaine d’heures entre dimanche et lundi. Les autres sont ensuite revenus, pour leur passer devant et sortir des Canaries avec un peu moins de 30 miles d’avance sur le skipper de Saint-Barth et son acolyte. L’option ne s’avère donc pas avoir été la meilleure, mais rien d’irrémédiable pour autant.
Pour ne rien arranger donc, le pilote automatique fait des siennes depuis lundi sur leur embarcation. « On n’a toujours pas de pilote et avec ces conditions, c’est difficile de réparer, expliquait Eric Péron. Alors, on essaie de se relayer mais ça monopolise pas mal de temps à la barre ».
Un peu de retard pour le duo préféré de Saint-Barth donc mais rien d’irrémédiable. «Dans le groupe de tête, ils ont tous navigué pour rester au contact, décrypte Francis Le Goff, directeur de course. Certes, il n’y a pas d’écart conséquent – les 14 duos se tenaient en 40 milles au moment de l’interview – et personne n’a gagné. Mais personne n’a perdu non plus et le suspense est toujours au rendez-vous. »
Maintenant, les côtes, qu’elles soient françaises, espagnoles, portugaises ou encore marocaines ont été quittées et le gros morceau de la course est abordé : l’Atlantique. Si les conditions sont bonnes, les premiers bateaux devraient arriver dans le port de Gustavia le dernier jour de mai, ou le premier de juin. En attendant, la bagarre va faire rage sans compter les sargasses, qui pourraient une nouvelle fois jouer un rôle dans les eaux plus chaudes. Vivement les prochains jours !
Une transat virtuelle qui attire toujours plus
Il y a un an, après l’annulation de la transat en double Concarneau-Saint-Barth, une flotte de 60.000 skippers virtuels avaient pris la mer pour casser la morosité du confinement et s’aérer un peu l’esprit.
Ce n’était visiblement pas un effet confinement puisque pour cette édition, ils sont plus de 70.000 à se battre face à la flotte réelle. Pour le moment, les « véritables » embarcations sont devant et le resteront probablement. Reste à savoir quelle option s’avèrera payante, que ce soit pour les skippers virtuels ou même pour la flotte réelle.
Comparaison difficile, mais légèrement en retard sur la Transat 2018
6 jours et 2 heures. Voilà en quel temps le premier duo avait relié Concarneau du point de passage obligatoire de La Palma en 2018. Cette fois, Guyot environnement, menait la course à 6h38 mercredi, moment du franchissement de la ligne fictive, soit approximativement 6 jours et 11 heures après le départ.
Difficile cependant de comparer puisque cette fois, contrairement à 2018, la flotte est passée à l’Ouest de La Palma alors qu’elle était passée à l’Est il y a trois ans. Il va donc falloir attendre un peu pour savoir si les Figaro III sont plus rapide que les Figaro II.