La nouvelle présidence du Comité du Tourisme a révisé plusieurs facteurs afin d’établir son rapport annuel dans le cadre de l’Observatoire du Tourisme. Une méthodologie qui aboutit à un rapport de 59 pages offrant une vision plus claire de la situation de l’île au terme de la saison 2023-2024. Notamment en ayant changé la périodicité d’observation en la calant sur la période allant de septembre à août. Le document sera publié sur le site du Comité et sera, par conséquent, accessible à toutes et à tous. Pour la présidente du CTTSB, Alexandra Questel, cette transparence est indispensable. « Nous voulions donner plus de structure, de matière à cet observatoire », insiste celle qui occupe un siège de conseillère territoriale à la Collectivité.
Trafic aérien, fréquentation du port sous toutes ses formes (plaisance, croisière, inter-îles), enquête clientèle, tendances sur les recherches en ligne, analyse de l’offre d’hébergement et des performances de l’hôtellerie et des villas, étude des politiques tarifaires, portrait de la clientèle, données sur la restauration, retombées économiques… Le rapport dressé par l’Observatoire se révèle on ne peut plus complet. Même si, comme l’assure la présidente du Comité du tourisme, de nouveaux ajustements permettront de lui apporter davantage de profondeur analytique dans ses prochaines moutures.
Une clientèle fidèle
Si le JSB s’est longuement penché sur le bilan 2024 des activités du port (JSB 1600 et 1601) et de l’aéroport (JSB 1598), l’observatoire permet de glaner des données essentielles à la compréhension de l’environnement touristique de Saint-Barthélemy. Que 55,8% de la clientèle provienne des Etats-Unis ne surprendra personne, suivie par des Français (16%), du reste de l’Europe (12,6%) et de pays des Amériques (10%). Le pic de la clientèle américaine a été constaté en mars (73% des visiteurs), quand les Français sont les plus nombreux en août (47%). La clientèle est familiale à hauteur de 56,1%, ou en couple pour 20,8%, en groupe d’amis (15,4%) ou encore des personnes seules (7,7%). Il est à noter que si le marché européen est en léger recul, la clientèle venue du Brésil reste stable (5,8% des visiteurs).
Pour l’hébergement de location, ce sont les villas qui sont privilégiées (45,3%) devant les hôtels (32%), les parents et amis (16%) et le Airbnb (6,6%). Pour mémoire, l’île compte 26 établissements hôteliers et 1.113 villas déclarées. Le rapport souligne le fait que le taux d’occupation des hôtels a légèrement fléchi en 2023-2024 en passant à 64,6% contre 68,1% l’année précédente. Une donnée établie sur un échantillon d’hôtels interrogés, est-il précisé dans le rapport, qui souligne qu’aucun chiffre individuel ne sera divulgué.
Les 1.113 villas déclarées auprès de la Collectivité abritent 4.572 chambres pour une capacité d’accueil de 6.484 personnes. La majorité des villas peuvent accueillir entre quatre et six visiteurs, selon les données recueillies par l’Observatoire auprès de la Collectivité. Ce qui représente 60,4% des locations. De fait, les villas pour quatre personnes sont au nombre de 280, contre 185 pour deux personnes. Les grosses infrastructures sont évidemment moins nombreuses : 84 déclarations pour dix visiteurs, 43 pour douze personnes et 15 pour autant d’hébergés. En moyenne, les villas sont constituées de 4,2 pièces.
A propos des 65 restaurants de l’île, le taux de satisfaction relevé par l’Observatoire est élevé. 66,8% des clients consultés estiment ainsi que «l’expérience gastronomique est excellente », quand 20,4% la trouve « globalement positive », 4,5% moyenne et 7,3% décevante. Les restaurants comptent, en moyenne, 16 employés, dont 73% sont logés, « en particulier dans les plus gros établissements », précise le rapport.
Importantes retombées via les produits de luxe
« Les produits de luxe importés représentent un indicateur clef des retombées économiques générées par le tourisme », souligne l’Observatoire. Ainsi, ces produits de luxe (déclarés en douane) s’affichaient en 2023 à près de 34,8 millions d’euros pour l’horlogerie, plus de 19 millions en joaillerie et 8 millions en prêt-à-porter. L’année 2023 représentant un record dans ce secteur pour Saint-Barth, affirme le rapport. Lors de cet exercice, ils ont généré plus de 3,8 millions d’euros de revenus pour la Collectivité territoriale, grâce aux taxes perçues.
Dans le même ordre d’idée, il est à noter que les revenus issus de la perception de la taxe de séjour ont été, en 2023-2024 pour la Collectivité territoriale, supérieurs à 15,6 millions d’euros. Avec la répartition suivante : 57,5% pour les hôtels et 42,5% pour les villas. Les recettes liées à la taxe de séjour sont en constante augmentation depuis 2019, exception faite de l’année 2020, perturbée par la crise sanitaire du Covid.
« Tous ces éléments sont destinés à rassurer le marché du tourisme », explique la présidente du CTTSB. Cet observatoire est un outil stratégique pour guider les politiques touristiques », insiste Alexandra Questel qui souligne la principale tendance qui émerge du rapport : Saint-Barthélemy n’a jamais eu autant de visiteurs.