English
Doucement mais sûrement, le déploiement du réseau de la fibre optique se poursuit à Saint-Barthélemy. Ce, malgré l’incendie qui a ravagé le local technique de l’Ehpad de Gustavia le 4 juin (JSB 1427). Un sinistre des plus dommageables puisque l’installation détruite par les flammes abritait un NRO (nœud de raccordement, lire encadré), une infrastructure qui permet d’effectuer le lien entre l’entrée de l’alimentation du réseau sur l’île et l’ensemble des abonnés. Néanmoins, cet incident n’empêche pas les fournisseurs d’accès de travailler au développement de leur offre. Notamment celle qui s’adresse aux professionnels.
La principale nouveauté est le fait de Saint-Barth Télécom. «Notre objectif n’est pas nécessairement d’avoir un grand nombre de clients mais de leur proposer systématiquement la plus haute qualité », assure Patrick Mili, responsable de la société. Pour ce faire, celle-ci a choisi d’exploiter une filière du réseau « smartfibre » qui n’est pas encore utilisée par ses concurrents directs que sont Dauphin Télécom et Orange.
Saint-Barth Télécom a choisi de proposer à sa clientèle «pro» d’être connectée par le biais du réseau FTTE (fiber to the enterprise, fibre jusqu’à l’entreprise). Un système qui permet d’offrir un service dédié au client. Pour résumer le plus simplement possible, le FTTE emprunte le réseau principal accessible au grand public (le FTTH, fiber to the home, fibre jusqu’à la maison) depuis le point d’arrivée de l’alimentation de la fibre (le NRO, nœud de raccordement) jusqu’au point de mutualisation, sorte de boitier à prises multiples.
A cette jonction, le réseau principal se répartit en câbles qui regroupent 32 à 64 brins pour alimenter les clients. Mais celui qui souscrit à un abonnement FTTE aura droit à son propre brin. Ce qui, bien entendu, lui garantit une qualité de service supérieur à celle d’une connexion mutualisée. «Nous voulons nous démarquer grâce à cette fibre dédiée, explique Patrick Milli. Mais on se veut également se distinguer par notre qualité de services, avec des techniciens présents sur l’île. On ne se contente pas de donner une box au client, c’est vraiment de l’informatique avec une sécurisation, un filtrage. »
Si, pour l’heure, Saint-Barth Télécom est le seul opérateur a proposer ce système, ses concurrents sont d’ores et déjà positionnés sur d’autres dispositifs. Dauphin Télécom, pour exemple, exploite évidemment le réseau FTTH, mais aussi le FTTO (fiber to the office, fibre jusqu’au bureau). Ce dernier existe depuis 2015 et permet une connexion de point à point.
Concrètement, le client qui souscrit à ce réseau bénéficie d’un brin entièrement dédié qui part du NRO et arrive directement sur le site de l’abonnement. Un système qui offre de nombreuses garanties de qualité et de maintien de connexion. « Plus d’une cinquantaine de clients ont adhéré à ce service », explique Maud Gréaux, responsable d’agence pour Dauphin. Des hôtels, des villas, des boutiques et d’autres professionnels utilisent ce réseau. Parallèlement, Dauphin compte déjà plus de 80 clients qui sont raccordés à la fibre.
Il va sans dire qu’Orange, opérateur historique, adapte également ses services à l’arrivée de la fibre. Propriétaire du réseau « cuivre » qui permet à l’île d’être connectée, Orange voit toutefois sont statut quelque peu modifié. En effet, c’est Saint-Barth Digital, marque commerciale de la Collectivité, qui est propriétaire du réseau fibre optique. A terme, Orange va donc devenir un fournisseur d’accès internet comme les autres à Saint-Barth. Sauf à considérer, bien entendu, l’expérience et la maîtrise technique de celui qui reste le premier opérateur aux Antilles.
Trois zones ouvertes à la fibre
Le déploiement de la fibre optique à Saint-Barth se fait sur trois zones géographiques elles-mêmes découpées en plusieurs secteurs. Cinq à Gustavia, cinq à Lorient et quatre à Saint-Jean. Trois secteurs sont déjà connectés dans la zone de Lorient. Pour les autres, il va falloir s’armer de patience. Particulièrement depuis l’incendie du NRO sous l’Ehpad.
1,5 million pour la reconstruction du NRO de Gustavia
La Collectivité a d’ores et déjà débloqué des fonds pour reconstruire un local NRO après l’incendie de l’Ehpad survenu en juin. Le montant des travaux est évalué à 400.000 euros auxquels s’ajoutent 1,1 million d’euros en équipement. La Collectivité envisage d’implanter le nouveau local sur un autre site, toujours sur les hauteurs de Gustavia. Pour l’installation d’un système de redondance des NRO à Lorient et Saint-Jean, l’investissement est estimé à 300.000 euros.
