Comme cela a été confirmé au mois de janvier (JSB1407), la transat en double Concarneau- Saint-Barthélemy aura bien lieu en 2021. Les 16 équipages déjà inscrits étrenneront des Figaros 3, qui effectueront une Transat pour la première fois.
Nouveau nom, nouveaux bateaux, une transat en année impaire… Il y aura de l’innovation en mai, pour la 15e édition de ce qui a été la Transat AG2R pendant 28 ans. « La course avait le même sponsor depuis 28 ans, une page se tourne à ce niveau, c’est certain, mais il n’y a pas de révolution puisque le parcours restera identique », rassure Alex Picot, organisateur de ce qui est maintenant la transat en double.
Le 9 mai, le port de Concarneau verra la flotte –composée de 16 équipages pour le moment, mais qui pourrait s’étoffer de quelques embarcations puisque l’organisation n’a pas fixé de deadline d’inscriptions– prendre la mer, direction Saint-Barth, avec une année de retard. Cette 15e édition aurait dû se tenir un an plus tôt, mais la situation sanitaire a obligé les organisateurs à repousser. Peu importe, Miguel Danet y sera tout de même, accompagné par son acolyte Eric Péron. Les deux hommes voudront rééditer l’exploit de 2008, édition lors de laquelle ils sont montés sur le podium.
Petite nuance, cette fois, leur Egoïste-La Cantina ne sera pas un Figaro II, mais un Figaro III, un bateau plus récent, qu’utiliseront tous les skippers pour cette édition. C’est la grosse nouveauté de cette année. Pour le moment, les organisateurs ne savent pas précisément à quoi s’attendre au niveau des performances de ces embarcations. Ça sera la première transat du bateau, évidemment il y a des questions sur les vitesses cibles, le temps qui sera mis par les meilleurs pour réaliser la traversée. « Dans le milieu, on se demande aussi s’il y aura des options plus marquées, il y a une part d’inconnu, c’est sûr », continue Alex Picot.
Une chose est (presque) sûre, il n’y aura pas de révolution. Les temps s’approcheront normalement de ce qui a déjà été réalisé. Même pas certain que le record établi par les derniers vainqueurs, Adrien Hardy et Thomas Ruyant (qui a depuis joué la gagne sur le Vendée Globe) de 18 jours, 11 heures et 48 minutes, ne soit battu. Tout dépendra aussi du facteur prépondérant en voile : la météo. Et d’ici au 9 mai, les prévisions ont le temps de changer, un bon nombre de fois.
Niveau sargasse, pas de nouveau point sur la situation en mer : « Nous n’avons pas eu de rapport particulier sur les sargasses, on va se pencher sur la question dans les jours à venir. Nous avons tellement été préoccupés par les questions sanitaires, que la question des sargasses n’a pas été abordée pour le moment. De toute façon, elles seront là pour tout le monde, ça fait partie du jeu. La météo jouera plus, elle a été exceptionnelle en 2018 et si la Transat avait eu lieu l’an dernier, les conditions auraient également été idéales, on verra », prévient Alex Picot.
Il faudra aussi faire un nouveau point sanitaire d’ici quelques semaines. « Les protocoles sont définis par la Fédération française de voile et nous les suivront. Il y aura une bulle sanitaire imposée aux skippers entre leur test et le départ. L’arrivée à Saint-Barth se fera après minimum 15 ou 16 jours en mer. Les concurrents auront donc réalisé leur propre quarantaine. Il n’y aura donc pas de souci par rapport à eux, si la situation reste telle qu’elle est en ce moment. »
Le pari de repousser la Transat, malgré la situation financière délicate de certains sponsors et toutes les contraintes sanitaires, est en passe d’être réussi. « On sait en plus au vue de la qualité des skippers, qu’au moins la moitié prendront le départ pour jouer la gagne », termine Alex Picot. Ce qui ajoute un intérêt sportif énorme. Vivement le 9 mai.