Saint-Barth - transformation des produits de la pêche à l’étude

La Cem a réuni le Comité des pêches de Saint-Barth en Collectivité, mardi 31 octobre, afin d’évoquer le projet de création d’une fabrique de transformation des produits de la mer sur l’île.

Une fabrique de transformation des produits de la pêche à l’étude

Une partie des membres du Comité des pêches et de l’aquaculture de Saint-Barth s’est réunie mardi après-midi dans la salle des délibérations de la Collectivité. L’objectif de cette réunion, organisée par la Chambre économique multiprofessionnelle, était d’aborder le dossier de création d’une usine, ou plutôt d’une fabrique de transformation des produits de la mer à Saint-Barth. « Pour le moment, on se questionne sur l’opportunité de créer cette fabrique, des avantages qu’elle présentera pour les pêcheurs, mais aussi les difficultés liées au foncier », explique Vincent Touloumon, consultant extérieur spécialisé dans le domaine de la pêche et basé à Boulogne-sur-Mer. Il travaille sur le dossier depuis plus d’un an. « Dans la programmation, il faudra ensuite réfléchir à l’organisation qu’elle soit collective ou semi-collective », précise-t-il. De nombreux points plus ou moins techniques sont abordés lors de la présentation de Vincent Touloumon, avant que des échanges ne s’installent avec les huit pêcheurs présents.
« Avant d’arriver à une fabrique, qui est un beau projet, il y a encore beaucoup de chemin à faire », constate un pêcheur. L’un de ses confrères précise : « C’est un sujet dont on parle depuis 2007. Cette fabrique, il faudrait la spécialiser sur le poisson roche. Il faut le revaloriser. Aussi avec la restauration. » Le débat s’engage alors sur le poisson roche. De son exportation trop fréquente vers la Guadeloupe à la difficulté de s’en procurer à Saint-Barth. « Il y a 15-20 ans, on en vendait beaucoup, mais les restaurateurs le proposaient et le cuisinaient, remarque un pêcheur. Aujourd’hui c’est fini. » Son voisin ajoute : « Il ne faut pas oublier aussi que, parfois, quand on pêche des poissons roche, il n’y a pas moyen de l’écouler. Donc on l’envoie en Guadeloupe. L’île s’est européanisée, il y de moins en moins d’anciens donc de moins en moins de consommateurs. »
L’idée serait donc d’orienter la production de la fabrique de transformation sur le poisson roche. Ne serait-ce que pour éviter qu’il ne « s’envole » vers la Guadeloupe ou les îles environnantes. Le projet exposé par Vincent Touloumon présente de nombreuses solutions : verrines, en bocaux de rillettes, « tartinables », soupes, formules émiettées ou marinades. « A Boulogne-sur-Mer, il n’y a plus un déchet, on ne jette plus rien », affirme le consultant. Et le directeur de la Cem, Thierry Gréaux, d’affirmer : « A Saint-Barth, la pêche ne sera pas une force économique si elle ne se développe pas. Il faut faire en sorte que se crée une économie circulaire. Il n’est pas logique de nourrir l’extérieur. »
L’étude du dossier va se poursuivre dans les prochains mois.
 

 

Journal de Saint-Barth N°1539 du 02/11/2023

Pitea Day
Ministre
Exposition Ali Tur

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