Saint-Barth -

Alexis Wozniak, 32 ans, tente ce samedi 2 décembre un tour de l’île à la nage, en partenariat avec l’Ajoe et avec l’aval sécurité de la Collectivité territoriale.

Tour de l’île à la nage : le défi d'Alexis Wozniak

Le pari paraît un peu fou. Mais si tel n’était pas le cas, il ne relèverait pas du défi. A tout le moins, pas pour Alexis Wozniak. Car le jeune homme de 32 ans, qui vit et travaille à Saint-Barthélemy depuis six ans, a décidé de tenter un tour de l’île à la nage. Une performance qu’il estime pouvoir réaliser en moins de dix heures. Si tout se passe comme il l’espère, « sans problème ». Début décembre, Alexis avait été contraint de reporter puis d'annuler sa tentative (JSB 1543) en raison d'une météo aussi capricieuse que défavorable.
Cette fois, Alexis Wozniak devrait prendre son départ ce dimanche 10 mars à 6h45 depuis la plage de Lorient. Plus précisément, devant la cabane de surf. «Comme je me suis lancé ce défi en partenariat avec l’Ajoe et que Cécile (Coudreau, ndlr) m’a beaucoup aidé, il me paraît normal de partir de là », expliquait Alexis en décembre dernier. De plus, les raisons qui l’ont poussé à se lancer dans cette aventure se conjuguent à merveille avec un partenariat associatif.

« Avec de la volonté, tout est possible »
« Je veux sortir de ma zone de confort, assure le jeune homme. Je considère que pour évoluer, quel que soit le domaine, il faut le faire. Je veux montrer qu’avec de la volonté, de la détermination et de l’envie, tout est possible. Du moment que vous en êtes convaincu et que vous mettez en place les moyens pour y arriver alors vous n’avez pas de raison d’échouer. Et si vous devez échouer, alors vous apprenez pour pouvoir retenter mais ne surtout pas abandonner ou renoncer. » Un état d’esprit qui, sans nul doute, saura inspirer les jeunes adhérents des différentes sections sportives de l’Ajoe. Et particulièrement les surfers qui participent ce week-end au Saint-Barth International Surf à Lorient.
L’idée de ce défi, qui consiste donc à nager environ sur 26 kilomètres sans palmes aux pieds ni plaquettes aux mains, avec seulement un maillot, un bonnet de bain et des lunettes, Alexis l’a eu il y a maintenant deux ans. Il raconte : « Je devais participer à un swim & run (nage et course) avec mon meilleur ami. Mais je me suis fait une rupture des ligaments croisés en jouant au foot. Donc j’ai dû annuler. J’ai fait du water-polo pendant 15 ans et je pense que le fait d’avoir repris la natation pour mon entraînement a créé de la frustration. En plus de ne pas pouvoir faire cette course avec mon meilleur ami. Donc je lui ai parlé de cette idée du tour de l’île. Depuis un an, c’est lui qui m’entraîne à distance. » Le défi aurait pu être relevé plus tôt mais deux autres événements, moins douloureux que la « rupture des croisés », ont quelque peu ralenti la préparation du nageur. « Je me suis marié et j’ai changé de boulot, sourit-il. Mais depuis mon retour cet été, j’ai intensifié ma charge de travail. Ces deux derniers mois, j’ai nagé cinq fois par semaine. Beaucoup en mer. » Une question reste toutefois en suspens : comment un adepte du water-polo, amateur des efforts brefs et violents dans une eau calme, a-t-il bien pu avoir l’envie de se lancer dans une épreuve de nage au long cours en eau libre ? « Je sais, c’est un comble, surtout pour moi qui n’ai jamais aimé les longues distances et encore moins en eau libre, confesse-t-il. Mais mes envies ont changé et, comme je le répète, j’ai eu envie de sortir de ma zone de confort. »

Des soutiens lors de la traversée
Il va sans dire qu’Alexis ne sera pas seul pendant les huit, neuf ou dix heures de nage qui l’attendent demain (si les conditions sont réunies). Il sera suivi tout au long de sa traversée par un bateau de sécurité. A bord, des personnes qui surveilleront sa bonne évolution (avec du matériel de premier secours prêté par la société NIS) mais qui lui permettront aussi de se ravitailler à l’aide d’une perche. « Car je ne dois pas toucher le bateau, m’y accrocher et encore moins y monter », souligne Alexis. «Dans ma tête, je me vois à l’arrivée, assure Alexis. Je ne garde que des images positives, rien qui pourrait ressembler à un problème. Je sais que je ne serai pas tout seul. Mentalement, je suis prêt. Comme je le dis souvent, tant que la lumière ne s’éteint pas, on peut avancer. »
Le rendez-vous est donc pris pour demain, dimanche. A l'aube, Alexis Wozniak pourra enfin se plonger dans son grand défi. Avec, c’est certain, de nombreux soutiens.    
 

 

Journal de Saint-Barth N°1543 du 30/11/2023

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