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Triathlon : l’exploit de Spencer Matthews

Un exploit sportif par an. Tel semble être le défi que s’est lancé Spencer Matthews depuis 2024. L’année dernière, l’entrepreneur et personnalité médiatique dont la famille détient l’Eden Rock depuis 1995 avait couru trente marathons en autant de jours dans le désert jordanien. En 2025, il a choisi d’élever un peu plus, s’il en était possible, le niveau de difficulté. Ainsi, en 21 jours, Spencer Matthews est parvenu à boucler sept Ironman, un par continent géographique. Une folle performance que l’homme âgé de 37 ans a notamment réalisé afin de lever des fonds au profit de l’association caritative James Place, qui œuvre pour la prévention du suicide chez les hommes.
« Project Se7en » est le nom que Spencer Matthews avait donné à son projet. Celui-ci a débuté à Rio de Janeiro, au Brésil, le 15 octobre. Il s’est poursuivi à Sacramento (Californie, Etats-Unis), à Londres (Angleterre), Dubaï, Perth (Australie), Le Cap (Afrique du Sud) pour s’achever en Antarctique. A chaque fois, Spencer Matthews a nagé 3,8 kilomètres, parcouru 180 km à vélo et couru 42,2 km.


Dans un entretien accordé à The Times et publié le 22 décembre, Spencer Matthews raconte : « J’ai vécu deux moments extrêmement difficiles pendant mon Ironman. Le premier, c’était dans l’eau au Cap, à environ un kilomètre de l’arrivée. Mon corps s’est paralysé et j’ai perdu le contrôle de mes bras et de mes jambes. J’ai eu l’impression de faire une crise cardiaque, avec des symptômes similaires à ceux d’une crise de panique. Je me sentais très vulnérable et en danger, mais un bateau était à côté de moi ; je savais donc que si je perdais connaissance, on me secourrait. Le second moment difficile, c’était la nuit précédant la dernière nage en Antarctique. Je remettais tout en question : est-ce que ça en vaut la peine ? Pourquoi est-ce que je fais ça ? Finalement, garder un état d’esprit positif et confiant le jour J fait toute la différence entre la réussite et l’échec. Il y a aussi eu de nombreux moments forts, comme en Arizona, aux États-Unis, lorsque j’ai gravi une colline pour repérer notre itinéraire pour les jours suivants. La montée était plus difficile que prévu, mais il s’est avéré que c’était un endroit où les gens se rassemblent pour admirer le coucher du soleil. Plusieurs habitants m’ont dit que c’était le coucher de soleil le plus spectaculaire qu’ils aient jamais vu. Je n’avais jamais rien vu de pareil : le ciel était entièrement rose et orange foncé. »

Cinq années d’enfance à Saint-Barth
Entre l’âge de 5 et 10 ans, Spencer Matthews a grandi à Saint-Barthélemy. Scolarisé à l’école de Gustavia, il a partagé le quotidien des enfants de l’île. Plus qu’un lieu de vacances, l’île est pour lui une véritable maison, un ancrage émotionnel durable. « Sa famille, historiquement investie à Saint Barth, a toujours participé à la vie économique et sociale locale, contribuant au rayonnement de l’île tout en respectant son identité et son esprit », confie l’Eden Rock dans un communiqué. Spencer Matthews évoque régulièrement son attachement et son amour profond pour l’île, son énergie unique et la simplicité de la vie locale qui continue de l’inspirer aujourd’hui. « Saint-Barthélemy est aujourd’hui une destination très prisée, mais c’était un joyau brut, parsemé de fast-foods et de cabanes de surfeurs lorsque nous y avons emménagé en 1995, a-t-il déclaré à The Times. Mes parents avaient d’abord acheté l’hôtel Eden Rock pour en faire leur résidence principale. Il était plutôt délabré, infesté de chats errants et de cafards. La semaine de notre arrivée, l’ouragan Luis a arraché une partie du toit. Je me souviens m’être réfugiée sous l’évier avec un bol sur la tête, persuadée que c’était une grande aventure, tandis que des iguanes et des pélicans s’étaient réfugiés dans notre salon. Lors de la reconstruction, mon père a décidé d’agrandir la propriété, tout en conservant l’activité d’hôtel (…) Aujourd’hui, j’y emmène ma famille, mais nous avons tendance à loger chez mon parrain, non loin de là. »
Avant qu’il n’accomplisse cet exploit hors norme, un seul homme était parvenu à terminer sept Ironman sur les sept continents : Connor Emeny. Mais il lui avait fallu près de quatre ans pour y parvenir en raison des restrictions liées à la crise sanitaire mondiale du Covid-19.
En 2023, Spencer Matthews a réalisé « Finding Michael », un documentaire sur les recherches du corps de son frère Michael sur l’Everest, 24 ans après sa mort. Michael était devenu le plus jeune Britannique à atteindre le sommet, à l’âge de 22 ans.

 

 

Journal de Saint-Barth N°1645 du 23/12/2025

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