Cindy Brin avait une crainte en s’inscrivant à la Transat : partager son quotidien avec un inconnu. Plus que découvrir un nouveau bateau ou même traverser l’Atlantique, la monitrice du Saint-Barth Yacht Club angoissait à l’idée de vivre sur un espace restreint avec quelqu’un qu’elle ne connaissait pas. La native de l’île le dit elle-même, elle n’a pas un caractère facile. Alors lui trouver un coéquipier n’était pas chose aisée.
« On fonctionne bien ensemble »
Le coordinateur du projet, Eric Péron a finalement opté pour le jeune navigateur Thomas André. Pour ses compétences mais également son état d’esprit pédagogue et bienveillant. Après un mois d’entraînement intense, comment se déroule cette collaboration ? « Dès le début, il y a eu un vrai feeling entre nous, confie Cindy. On fonctionne bien ensemble, sans prise de tête, même dans les moments où les choses pourraient être tendues. » Selon la monitrice, Thomas André conserve toujours son calme : « Par exemple, quand le bateau a pris 30 mètres en latéral en l’espace de 10 minutes à cause des conditions ou d’un mauvais réglage de ma part, il aurait pu s’énerver, mais ce n’est pas son style. »
Des caractères différents
Malgré leur caractère très différent, les deux skippeurs doivent apprendre à communiquer. « Je suis quelqu’un qui parle beaucoup et qui a besoin d’échanger en permanence, tandis qu’elle est peut-être plus réservée », partage Thomas André. Le jeune skippeur confie avoir ressenti quelques doutes. Non pas sur son entente avec Cindy, mais sur son positionnement au sein de ce projet. « C’est la première fois que je suis dans cette position de co-skipper tout en ayant aussi une part de responsabilité dans la formation de ma coéquipière, explique le Breton. Ce n’est pas évident de trouver ma posture, car jusque-là, j’ai toujours été dans des projets centrés autour de moi, que ce soit en solitaire ou en double. »
« Elle progresse à une vitesse impressionnante »
Âgé d’à peine 24 ans, Thomas André dispose d’une expérience importante dans le monde de la voile. En 2023, le Breton est arrivé à la 5e place de la Mini Transat, course qui rallie les Sables d'Olonne à Saint-François en Guadeloupe. Cindy aussi a grandi dans le milieu marin, mais la monitrice ne possède pas d’expérience sur une course transatlantique, ni sur les Figaro Beneteau 3. Une marge de progression qu’elle a parfois du mal à encaisser. « Mon principal défi, c’est d’accepter que je ne sois pas devant dès le départ, Je n’aime pas perdre, s’agace Cindy Brin. Mais je relativise en me disant que naviguer contre les meilleurs, c’est aussi la meilleure façon de progresser. » Pourtant, son coéquipier est bluffé par ses nouvelles compétences : « Ce qui m’a le plus surpris depuis le début du projet, c’est la capacité d’apprentissage de Cindy. Elle ne connaissait presque rien à la course au large au départ, et pourtant, elle progresse à une vitesse impressionnante ! » Les entraînements ont été mis en pause quelques semaines pour que Cindy puisse accompagner les jeunes du Saint-Barth Yacht Club lors d’une compétition, mais la préparation reprend de plus belle début mars pour la dernière ligne droite. Les deux coéquipiers ont un seul objectif : naviguer au maximum.