Les choses sérieuses commencent. Jeudi dernier, Cindy Brin a pris la route pour atteindre la commune de Roscoff, au nord de la Bretagne. Dans un hangar l’attend un bateau. Mais pas n’importe lequel. Celui avec lequel elle va naviguer pendant des semaines, pour être capable de traverser l’Atlantique à son bord lors de la Transat Paprec.
Depuis quelques jours, son co-skippeur Thomas André est déjà sur place pour initier l’inventaire du matériel de sécurité. L’objectif est de mettre le bateau à l’eau dès ce week-end, pour espérer lancer les premières navigations lundi 20 janvier. Et, enfin, reprendre les entraînements sur le Figaro Bénéteau 3 pour Cindy, bateau sur lequel elle n’a pas navigué depuis le mois d’octobre (JSB 1591). Les sessions de navigation se dérouleront principalement à Port-la-Forêt, au centre du pôle « Finistère course au large ».
« Le duo devra s’atteler à la tâche de bien faire fonctionner le bateau en toute sécurité, pour traverser l’Atlantique », précise Éric Péron, le superviseur du projet. Jusqu’au mois de février, l’enjeu sera d’apprendre les bases avant de se concentrer plutôt sur la performance à partir du mois de mars. « Il faut que Cindy se sente bien, qu’elle en bouffe un peu pour apprendre les raccourcis rapidement », ajoute le marin.
Un jeune coéquipier « ultra-motivé »
Tout au long de l’aventure, Cindy pourra bénéficier de l’expertise d’Éric Péron, comme superviseur, mais également de Damien Cloarec comme préparateur technique. Le skippeur professionnel montera à bord du Figaro Bénéteau 3 les premiers jours pour aider Cindy à reprendre ses aises sur le bateau. La monitrice de voile pourra aussi compter sur l’aide de son coéquipier. Malgré son jeune âge (24 ans), Thomas André dispose d’une expérience significative en transatlantique.
En 2023, le Breton est arrivé à la 5e place de la Mini Transat, course qui rallie les Sables d'Olonne à Saint-François en Guadeloupe. « C’est un jeune qu’on a repéré et qui a du talent, appuie Éric Péron. Je ne doute pas qu’il saura performer sur cette course. » Le coordinateur du projet a fait le choix de miser sur la motivation d’un skippeur novice plutôt qu’un marin rodé sur cet exercice pour accompagner Cindy. «L’expérience ne fait pas tout, insiste-t-il. Il a les crocs, il est ultra-motivé, ce sera plus que bénéfique. »
« Partager cette expérience à deux »
Le choix de ce duo tient également à la dynamique positive entre les deux sportifs. «Thomas est quelqu’un de bienveillant, il a la fibre pour ne pas faire cavalier seul », complète Éric Péron. Lors de sa participation à la Mini Transat, Thomas André se rendait régulièrement dans les écoles bretonnes pour expliquer son projet, et son choix de concourir sous les couleurs de Diwan, le réseau d’écoles en langues bretonnes au sein desquelles il a grandi. La pédagogie et le partage, il connait.
« Cette Transat, c’est aussi l’occasion de naviguer en double, de partager cette expérience à deux, de profiter de la vision et de l’expérience de ma coéquipière et de ressortir avec une expérience commune », a déclaré le bilingue breton-français. Peut-être que sur le bateau, entre deux manœuvres, Cindy en profitera pour apprendre quelques mots de breton.