La 15e édition de la Transat AG2R-La Mondiale s’élancera de Concarneau le 19 avril pour rallier Saint-Barthélemy début mai. Avec quelques nouveautés et un plateau très relevé, présentés mercredi à Paris.
La Transat AG2R attire toujours autant. Organisée tous les deux ans à la mi-avril depuis 1992, il s’agit de la seule épreuve de voile en double sans escale et à armes égales. « C’est aussi un trait d’union indéfectible entre la Bretagne et Saint-Barth », souligne le directeur de course Francis Le Goff.
22 équipages, soit trois de plus qu’il y a deux ans, ont relevé le défi de cette 15e édition. Parmi eux, quatre anciens vainqueurs et quelques grands noms du monde de la voile.
Une pléiade de navigateurs chevronnés
Après avoir remporté la transat en 2004 et 2010, Armel Le Cléac’h fera équipe avec Erwan Le Roux (Banque Populaire), triple lauréat de la Transat Jacques Vabre en classe multicoque de 50 pieds. Son ancien partenaire d’il y a 10 ans, Fabien Delahaye, s’élancera avec le champion de France en titre, Benjamin Schwartz (Hellowork).
Sacré avec Erwan Tabarly en 2016, Thierry Chabagny retrouvera sur Breizh Cola Gildas Mahé, battu de seulement quatre petites minutes cette année-là. Vainqueur en 2012 et deux fois deuxième, Gildas Morvan espère bien honorer sa onzième participation et faire équipe avec son fils, Gaston. À condition de trouver un nouveau sponsor, après avoir été lâché le mois dernier par l’entreprise Niji.
L’expérience de la victoire n’aura rien d’un gage de réussite, tant la liste de favoris semble longue cette année. À surveiller également, les autres cadors du championnat de France de course au large: Xavier Macaire, engagé avec Morgan Lagravière, deuxième de la dernière édition ; mais aussi Pierre Leboucher, Tom Laperche, Pierre Quiroga, Alexis Loison ou encore Martin Le Pape, associé à Yann Eliès, de retour dix ans après sa dernière participation.
« Cette nouvelle édition s’annonce palpitante et nous promet une arrivée serrée, et pourquoi pas de belles surprises », prédit Henry Bacchini, vice-président délégué de la Fédération française de voile. Surtout que près de la moitié de la flotte participera à sa première Transat. 21 bizuths seront au départ de Concarneau le 19 avril, sur les coups de 13 heures.
Quatre couples mixtes
Parmi les tandems partants figurent aussi quatre couples mixtes, départagés par un classement spécifique et dispensés des frais d’inscription. Pour encourager la participation féminine et susciter des vocations, à quatre ans des Jeux Olympiques de Paris, qui verront pour la première fois une épreuve mixte de course au large.
Dixième de la Transat il y a deux ans, la Suissesse Justine Mettraux sera cette fois-ci associée à son compatriote Nils Palmieri. Les novices Amélie Grassi et Estelle Greck navigueront respectivement avec le jeune Italien Ambrogio Beccaria et le plus expérimenté Laurent Givry.
La benjamine de cette 15e édition, Lou Berthomieu, formera un duo avec le Britannique Alan Roberts, six saisons de circuit Figaro au compteur. « L’envie et l’adrénaline gomment l’appréhension. Je suis pour que les femmes se réveillent et prennent la place qu’elles méritent », lance la régatière de 18 ans.
Miguel et Eric visent haut
Miguel Danet défendra pour la troisième fois les couleurs de Saint-Barthélémy, toujours aux côtés du skipper professionnel Eric Péron. Vainqueur de la dernière étape du tour de Bretagne en septembre, le binôme peut viser haut sur L’Egoïste.
« On se connaît très bien avec Miguel donc on espère que ça nous permettra d’être plus performants », juge Eric Péron. Un enthousiasme partagé par son coéquipier Saint-Barth. « Cela fait quinze à vingt ans que la population de Saint-Barth est derrière la Transat. Je souhaite donner envie aux jeunes de l’île de prendre ma place, un jour. »
Si le parcours n’a pas changé, 3.890 milles (7.205 kilomètres) avec une marque de passage à La Palma (Canaries), les concurrents devront apprivoiser définitivement le Figaro Bénéteau 3, un nouveau modèle de bateau à foils. « Il est taillé pour aller plus vite mais demande plus d’attention lors des manœuvres et sollicite davantage les marins sur le plan physique », explique le directeur de course, Francis Le Goff.
Le vainqueur de cette 15e Transat AG2R est attendu à Gustavia entre le 7 et 9 mai, pour tenter de battre le record d’Adrien Hardy et de Thomas Ruyant, vainqueurs il y a deux ans en 18 jours, 11 heures et 48 minutes.