Depuis la fin de la première semaine de course, les skippers ont choisi l’une des trois options de navigation. À quelques encablures de Saint-Barth, les nordistes et les sudistes vont se rejoindre et sont encore sept à pouvoir rêver de victoire et de record absolu.
À peine 60 milles nautiques. La distance qui séparait Adrien Hardy et Thomas Ruyant, leaders de la transat aux tenants du titre Erwan Tabarly et Thierry Chabagny, septièmes, était encore dérisoire mardi à 500 milles du but. Et les options divergentes choisies par les skippers n’aidaient pas franchement à y voir plus clair. Dès le départ de Concarneau, les choix ont été faits. Certains ont préféré longer la côte française au plus proche, d’autres s’en sont détachés et ont privilégié le large. Mais c’est vraiment qu’au cinquième jour, à l’approche des Canaries, que les options diamétralement opposées se sont dessinées.
Trois bateaux ont décidé de passer à l’ouest des îles espagnoles et ont devenus des nordistes au fil des miles. Le reste de la flotte a préféré prendre le chemin à l’est de La Palma et longer la côte marocaine, exceptés Armor Lux piloté par les tenants du titre et le plus jeune équipage à la barre de Concarneau entreprendre, qui ont décidé de passer entre en plein milieu des Canaries. Eux ont donc pris l’option sud. Résultat, deux jours après, plus de 290 milles séparaient les concurrents les plus éloignés.
Les vainqueurs deviendront recordmen
Depuis cette fin de première semaine, Agir et Bretagne CMB Performance se partagent le leadership à quelques exceptions près (Groupe Royer et Breizh Cola ont pointé leurs coques en tête quelques minutes). Avant le grand rassemblement, les deux bateaux sont toujours au coude à coude, suivis de près par les cinq autres prétendants et mènent une flotte qui avance vite, très vite. À moins de 48 heures de l’arrivée il n’y a presque plus de doute, le record absolu de la transat (19 jours, 22 heures, 24 minutes et 30 secondes, en 2006), va être battu. « Il y a toujours eu une opposition nord sud depuis le départ, et Agir Recouvrement a toujours ouvert le jeu. Mais les bateaux qui sont plus au nord sont loin d’avoir donné leur dernier mot », prévient le directeur de course Francis Le Goff. « Il y a beaucoup de grains, c’est encore le cas pour Adrien Hardy et Sébastien Simon. Les bateaux vont se croiser à peine 24 heures avant l’arrivée des bateaux. C’est un vrai casse-tête ».
Moins de 100 kilomètres séparent tous ces candidats à la victoire finale. La traduction est simple, si l’un des duos prend seul un grain et le garde ne serait-ce que quelques heures, il peut le convertir en triomphe à Gustavia et en établissant un nouveau record absolu.
JDLT 2018-N°1