Joris, à chaque fois que vous revenez au « péyi », quelle est la première sensation que vous ressentez ?
C’est comme rentrer à la maison après une journée de travail, sauf que là c’est après 1 an ! C’est là où je me sens bien et où j’ai envie de vivre !
Quel est le programme de votre petit passage aux Antilles?
D’abord en Guadeloupe pour voir ma famille et ensuite ici, à Saint Barth, pour voir ma famille côté Choisy. Plages, restaurant, sorties et un peu de jardinage avec mon frère.
Que pensez-vous des structures sportives de Saint-Barthélemy ?
Il y a de belles structures, le stade de Saint Jean, sa piste, les terrains…c’est vraiment bien pour une petite île. Il y a aussi une petite piscine que forcément, j’aimerais voir plus exploitée (rires).
Ici, et plus généralement aux Antilles, les activités nautiques riment avec sports de vent ou sports mécaniques. Pourquoi n’y a-t-il pas plus d’engouement autour de la natation ?
Sous la houlette de Jean-Marc Outil, il y a eu quelques bons nageurs Saint Barth. Je me souviens de Théo Estasse qui a pu entraîner par la suite, Léo Jordil, Caroline Nicol et d’autres. Je pense que la natation est quand même un sport éreintant, chronophage et créer une dynamique de groupe dans cette discipline, c’est délicat. La voile, le surf, le jet-ski par exemple, peuvent paraître, de prime abord, plus sympathique à pratiquer.
Parlons natation, pourquoi en France, les qualifications pour les compétitions en petits bassins se font dans des grands bassins ?
C’était temporaire, de par la pandémie Covid, il y a eu des adaptations. Nous repasserons dès cette saison sur un système de qualification en petit bassin (25m) pour les échéances internationales en petit bassin et pareil pour le grand bassin (50m).
Avez-vous songé, à un moment de votre carrière, à devenir nageur de sprint ou nageur de fond ?
Ce sont des questions que l’on se pose sans vraiment chercher de réponses. J’ai décidé de moins m’intéresser aux 1500m et de me recentrer sur 400 et 800 mètres nage libre. J’ai été finaliste sur les deux épreuves au dernier championnat d’Europe à Rome. Je suis bien dans ce que je fais et je veux y rester en essayant d’aller le plus loin possible.
Vous avez raté les qualifications pour les derniers JO de très peu, et dans le même temps, vous avez amélioré votre record personnel ! Pensez-vous être arrivé au bout de votre évolution ou est-il encore possible de progresser pour aller chercher de meilleurs temps dans les années à venir ?
L’échec de la qualification n’est pas rédhibitoire. L’échec fait partie intégrante du sport et il faut l’accepter le mieux possible. Je progresse encore et j’espère pouvoir prendre part aux JO 2024 à Paris. Je m’entraîne pour et je sais que j’en ai le niveau (j’ai déjà réalisé les minimas de la Fédération Internationale). Il va falloir être performant au bon moment !
Quels sont vos objectifs pour la saison à venir en rentrant à Toulouse ?
Mes objectifs pour cette saison sont simples. Être le meilleur possible, progresser sur les chronos et tout faire pour monter sur un podium mondial.
Dans votre cas, vous aviez tout gagné au niveau régional et Caribéen avant de partir en métropole continuer votre carrière. Un jeune nageur aujourd’hui qui aurait le même profil que vous doit-il faire la même chose ou est-il préférable qu’il cherche une autre destination pour continuer la natation à haut niveau ?
L’Hexagone reste le choix le plus simple car les cultures se ressemblent et les sélections se font généralement là-bas. On constate également qu’aux USA et au Canada, il y a un savoir-faire et la proximité géographique joue aussi. Si l’adaptation peut se faire sur le continent nord-américain, pourquoi ne pas tenter ?
D’ailleurs, quels conseils donneriez-vous à un jeune qui a envie de réussir dans la natation comme vous ?
Ne pas brûler les étapes. Progresser techniquement avant de vouloir engranger des kilomètres. Surtout, aimer ce sport et sa pratique car ce n’est pas le plus ludique.
D’un point de vue plus personnel, en parallèle de votre carrière sportive de haut niveau, vous exercez dans l’audiovisuel. Comment avez-vous réussi à combiner ces deux vies ensemble, sportif et chef d’entreprise ?
J’avais besoin d’avoir d’autres objectifs que ceux d’un nageur. Je pense que découvrir un autre milieu était un exutoire sans pareil pour ma carrière sportive. Je travaille, je me repose un peu moins mais c’est enrichissant et motivant.
Pour finir, après votre carrière, est ce que vous vous voyez entrainer dans me monde de la natation aux Antilles ?
Avant tout, j’espère pouvoir être plus souvent sur l’île dans mon après carrière, pour pourquoi pas travailler dans l’audiovisuel ici, à Saint-Barthélemy, car honnêtement, je ne pense pas avoir la fibre de l’entraîneur, mais s’il faut apporter une certaine expérience voire expertise, ça sera sans problème.