Les triathlètes de Saint-Barth se déplacent à travers le monde pour participer à des courses. En moins de quinze jours, Pierre et Matthieu Chassaigne participent à deux triathlons, Jean-Edmond Amblard reçoit la médaille de Finisher de son premier Full Ironman et Philippe Masseglia atteint ses objectifs aux Etats-Unis.
Barcelone pour Jean-Edmond Amblard
Il y a un an (JSB1439) Jean-Edmond Amblard participait à son premier Half Ironman. Un peu plus de 365 jours plus tard, il double les distances. Dimanche dernier sur les terres hispaniques, Jean-Edmond Amblard s’est élancé, avec 1820 autres athlètes, pour le full Ironman de Barcelone composé de 3,8 km de natation dans la Méditerranée avec une sortie sur la plage de Calella. Suivi d’un parcours cycliste de 180,2 km le long de la côte entre Calella et Montgat et qui s’est terminé par 42,2 km de course à pied de Calella à Santa Susanna. « Depuis le début j'avais comme projet ce full, explique Jean-Edmond Amblard. Et les Half de l'an dernier étaient comme des étapes logiques et nécessaires afin d'accumuler de l'expérience et d’envisager un effort pareil. Comme pour le Half, j'ai suivi une préparation de 10 à 15h hebdomadaire. Mais je me suis blessé mi-août. J'ai eu des soucis aux deux genoux. De ce fait, j'avançais vraiment dans l'inconnu pour cette course. Je n'avais jamais nagé 3,8 km, jamais roulé plus de 150km, ni même couru plus de 30km lors de mes préparations. L'objectif était donc de le finir tout en savourant. » Après 12 heures 27 minutes et 56 secondes de course, Jean-Edmond Amblard franchit la ligne d’arrivée. Il raconte : « Ce fut compliqué. Mal de mer pendant la natation où j'ai dû m'arrêter trois fois pour vomir. J'ai pris du temps avant la section vélo pour me remettre la tête à l'endroit. Finalement, le vélo est la section qui s'est le mieux déroulé malgré le vent. Quant à la course à pied, j'ai réalisé les quinze premiers kilomètres à l'allure voulu avant de "sombrer", trahi par des crampes dans les jambes. Les 25 derniers kilomètres ont été faits au mental. On se souvient des séances d'entraînements, le soutien de ses proches sur place et à Saint-Barth et on met un pied devant l'autre, en gérant sa nutrition pour tenir. Je ne sais pas encore si je serai capable de réitérer ce genre de performance mais l'envie de continuer dans la discipline est là. »
Philippe Masseglia dans l’Indiana
Traversons l’atlantique pour retrouver Philippe Masseglia au Half Ironman de Muncie dans l’Indiana. C’est sur le plan d’eau du réservoir de Prairie Creek que les 946 athlètes se sont lancés samedi 1er octobre pour 1,9 kilomètres de natation. Puis place à la boucle de 90 kilomètres du parcours cycliste pour terminer par 21,1 kilomètres de course à pied. « La crise sanitaire m’a bloqué pendant deux ans. Je programme habituellement deux triathlons par an. J’ai commencé il y a trois mois les entraînements pour Muncie, avec en moyenne 2 heures par jours, 6 jours par semaine, » souligne Philippe Masseglia qui s’était fixé deux objectifs : « Finir la course entre 6h et 6h30 et me positionner dans le top 10 de ma catégorie. » Objectifs atteints, puisqu’il franchit la ligne d’arrivée après 6 heures et 9 minutes de course. Se positionnant ainsi à la 6e place de sa catégorie (M60-64). « La section la plus difficile pour moi est la course à pied et le vélo mon point fort. Comme pour beaucoup de triathlètes à Saint-Barth, j’ai un “home-trainer connecté”, les routes de Saint-Barth ne permettant pas de s’entraîner en sécurité. Je voudrais remercier ma famille qui m’encourage et me soutient dans mes courses et mes entraînements. »
Autriche et les Pyrénées pour Pierre et Matthieu Chassaigne
Pierre Chassaigne et son fils Matthieu ont participé début septembre au Ironman 70,3 en Autriche. Avec le lac de Zell dans les Alpes autrichienne comme point central et les glaciers comme toile de fond. C’est sous la pluie que les athlètes se sont élancés pour les trois sections du half Ironman : 1,9 kilomètres de natation, une boucle de 90 kilomètres de montées abruptes et des descentes rapides et 21,1 kilomètres de course à pied au cœur des Alpes autrichiennes. Pierre et Matthieu Chassaigne franchissent respectivement la ligne d’arrivée après 5h13min10sec et 5h24min12sec de course, se classant ainsi 27e dans la catégorie M50-54 et 36e dans celle de M18-24 pour Matthieu. « Le parcours vélo était splendide avec des spectateurs en feu, se remémore Matthieu Chassaigne. J'en garde un très beau souvenir d'autant plus que mon père et moi réalisons de très bons temps malgré des conditions très humides et très fraîches. » Un triathlon 111 “coup de tête” La 6e édition du BalnéaMan (17-18 septembre) est une course "coup de tête" pour Pierre et Matthieu Chassaigne. « De base, nous devions terminer la saison en Autriche mais quelques mois auparavant nous nous étions inscrits sur la liste d'attente pour participer au grand défi des cols pyrénéens. N'ayant pas de nouvelles après l'Autriche nous avions tout arrêté. Et trois jours avant l'échéance nous recevons un message de l'organisation nous informant que nous étions inscrits. » Donc direction la vallée du Louron dans les Hautes-Pyrénées pour un triathlon 111 composé d’un kilomètre de natation dans le lac Genos Loudenvielle, 100km de vélo avec un dénivelé positif de 2770m et pour finir 10 km de course à pied. « Au final et sans préparation pour cette compétition, nous avons tous deux réussi à être finisher le jour de l'anniversaire de mon père, » se souvient Matthieu qui franchit la ligne d’arrivée le premier avec le temps de 6h 13min 44sec et se classant à la 3e place de sa catégorie. Avec le temps de 6h 23 minutes Pierre Chassaigne se classe 13e des Vétéran3. « Le BalnéaMan est une compétition superbe, explique Matthieu qui analyse sa course. Je sors de l’eau dans le groupe de tête mais le manque de préparation se fait sentir. Sur la section cyclisme, le parcours nous fait passer par les plus beaux cols pyrénéens et surtout nous montions l’altiport 007 de Peyragudes. C'est inédit car celui-ci n'est jamais ouvert au public sauf pour cette course et le tour de France. Monter sur les traces des champions c'était exceptionnel. Et pour finir, une course pied splendide. A l'arrivée, c’est la grande surprise, je termine troisième de ma catégorie. Je ne m’y attendais pas. » « Dans les cols, précise Pierre, j’étais à 50 mètres derrière Matthieu quand des crampes sont apparues. Connaître le parcours est un avantage. Cela permet de gérer la course. Courir avec Matthieu, est une fierté mais aussi une émulation autant pour lui que pour moi. »
Mattieu Chassaigne