Alors que les déplacements dans le cadre des compétitions se révèlent impossibles pour les judokas de l’île, le club de judo de Saint-Barthélemy organise son propre tournois, en interne, le dimanche 28 février, de 10 heures à midi. Un exemple montrant que cette discipline, avant le sport, est question de valeurs et d’entraide.
«La devise phare du judo, c’est entraide et prospérité mutuelle ». Par cette simple phrase, Sandrine Joly Berry résume parfaitement les valeurs morales chères à son art martial. Évoluant dans le milieu scolaire, elle est bien placée pour faire le parallèle entre l’école et le Dojo. «Ma première professeure de judo me parlait d’école de la vie lorsqu’elle évoquait l’apprentissage du judo. C’est tout à fait exact lorsque l’on a adhéré à cette fameuse mentalité, on se doit d’obéir à un code moral, une attitude citoyenne incluant le respect et le contrôle de soi, » se remémore-t-elle. Devenir le meilleur citoyen possible est affaire de tous les jours, il nécessite en premier lieu un accompagnement de l’enfant, un suivi possible dans et en dehors du Dojo: « On a de bonnes relations avec les parents concernant l’aspect scolaire, les attitudes, les tracas quotidiens... on doit faire confiance aux enfants afin de les responsabiliser. On a généralement deux types d’élèves : ceux qui sont timides et qui pourront se lâcher au judo plus que dans un sport collectif et ceux dont, à l’inverse, les parents vont chercher à canaliser leur trop plein d’énergie. Ces deux genres de profils réagissent de manière similaire à nos enseignements,” affirme la professeure.
En effet, le fait que les cours, les combats et l’arbitrage se font en japonais, dans un cadre sacré, participe certainement à créer une atmosphère toute particulière autour du judo. C’est un autre monde, une approche spirituelle de la vie que chaque judoka à travers le monde doit chercher à retranscrire en dehors du Dojo. « On peut croiser des élèves en dehors des cours qui ont des frustrations ou des craintes, notre rôle c’est aussi de leur rappeler qu’ils sont des judokas dans leur esprit et qu’ils doivent s’en servir dans leurs vies. On est judoka un jour, judoka toujours. Aucun Dojo n’est fermé à un pratiquant, où qu’il soit dans le monde. Adhérer à ces principes de partages et d’entraide c’est aussi vouloir les transmettre en dehors et à tous, d’où les réactions des uns et des autres qui convergent vers une mentalité de judoka,” professe Sandrine Joly Berry, bienveillante et convaincue.
Un état d’esprit qui séduit bon nombre d’enfants et d’adultes, prêts à aider et s’investir lors des rassemblements du club. Ainsi cinq à six professeurs titulaires du brevet d’État ont été formés ici, dans un club défini comme le meilleur en nombre de licenciés en 2019, aux Antilles.