La Transat AG2R-La Mondiale s’élancera le 22 avril de Concarneau et s’inscrit pour la première fois de l’histoire dans le calendrier du championnat de France des courses au large. Cette 14e édition sera spéciale sur de nombreux points et évidemment placée sous le signe de la solidarité après Irma.
La solidarité. Réunis à Paris pour la présentation de la 14e édition de la transat AG2R, tous ses principaux acteurs l’ont évoqué. Chacun à sa manière. Un peu plus de trois mois après Irma et à près de cinq mois du départ, tous désirent que la course s’inscrive dans l’élan de solidarité post ouragan, à commencer par Yvon Breton, directeur du sponsoring sportif d’AG2R : « L’environnement est particulier pour cette édition, il y a trois mois, ça a frappé très fort. J’ai immédiatement sondé les partenaires et les politiques concernés par la course. Tous avaient envie de tout mettre en œuvre pour reconstruire l’île au plus vite et y remettre de la vie ».
Ce n’est pas la seule raison pour laquelle la course prendra le départ de Concarneau le 22 avril, mais la maintenir est un signe fort. Et le sénateur Michel Magras l’assure, « l’île sera prête à accueillir l’arrivée de la transat dans les meilleures conditions ».
L’attraction Peron-Danet
Niveau sportif, les conditions seront pleinement réunies pour offrir un spectacle à la hauteur de l’événement. Surtout que pour la première fois de son histoire, la course est inscrite au calendrier du championnat de France élite de course au large (lire par ailleurs).
Premier duo inscrit, Tabarly-Chabagny, tenants du titre, tenteront de réaliser une prouesse inédite, celle décrocher une deuxième couronne consécutive : « On ne va pas dire qu’on vient pour faire un top 5, ça serait mentir. On est au départ pour la gagne. Si c’est le cas, on réalisera le doublé, mais ça, c’est anecdotique », affirme Erwan Tabarly. Mais il le sait, la concurrence sera rude.
Le premier vainqueur au départ
Les vainqueurs de la dernière édition devront se frotter à l’équipage Peron-Danet. Dans les travées du salon nautique de Paris, ces deux noms attiraient d’ailleurs particulièrement l’attention. Encore incertains il y a quelques semaines, ils l’ont acté samedi dernier, ils constitueront bien l’une des embarcations Concarneau-Saint-Barth. Et même si les deux hommes ne sont « pas encore fixés sur leurs objectifs » d’après le Breton, certains spécialistes l’affirment, il faudra compter sur eux. Jacques Caraès, premier à inscrire son nom au palmarès de la transat en 1992 : « Ils seront des candidats très sérieux », affirme celui qui est maintenant directeur de course du Vendée Globe. Passé « de l’autre côté de la barrière », Caraès crée la surprise en s’alignant lui aussi au départ de la transat, 25 ans après sa victoire : « C’est important de rester sur le terrain, ça permet de parler le même langage que les skippers. Mais attention, je ne suis pas là pour gagner, je n’ai pas le niveau ».
Sans prétention, il fera bien parti des partants, déjà plus nombreux qu’il y a deux ans : « Il y a une nouvelle effervescence autour de la Transat. Lors de la dernière édition, ils étaient 15 au départ, cette fois, nous nous sommes fixés un objectif de 25, et déjà 17 duos ont quasi acté leur présence ». Déjà une victoire pour Yvon Breton.
De l’effervescence, un plateau de prestige, des marins locaux, des historiques et de la solidarité. Tout est réuni pour que cette 14e édition entre dans la légende de la transat.
Numéro 1256