Présent lors du match entre Diables Rouges et FWI ce vendredi, Nicolas Bourdin, conseiller chargé des Outre-Mer au sein de la Fédération Française de Football, a aussi pu se pencher sur l’école de football à Saint Barthélemy. De quoi donner des axes d’évolution aux bénévoles de l’Ajoe pour le futur, alors que l’ensemble du football amateur est en pause en métropole.
Les U11 et les U13 sont près d’une quarantaine à l’entraînement en cette fin de semaine. En marge de cette séance et avant le match de la soirée, Nicolas Bourdin démarre une discussion constructive et détendue avec différents membres de l’Ajoe, notamment Alan Dagorn.
Très vite, cet échange tourne autour d’une difficulté inhérente à une île comme Saint-Barth : l’absence de championnat pour les plus jeunes, faute de déplacements entre autres. «Des complications que n’ont pas nos voisins, puisque plusieurs clubs y sont installés. Nous, nous n’avons que l’Ajoe en jeunes, alors on a le devoir de se montrer inventifs et généreux. On propose déjà des séances spécifiques supplémentaires pour nos gardiens de but chaque samedi matin. Nos efforts et le travail de notre Comité Territorial du Football ont permis à deux de nos jeunes footballeuses d’intégrer des stages avec la sélection en Guadeloupe. On a également organisé de grands tournois par le passé avec des équipes venues du vieux continent par exemple. Nous sommes en relation avec de grands clubs, la renommée de l’île nous permet cela », assure celui qui est en charge de l’école de football sur l’île. Son interlocuteur, fort de son expérience vis à vis de tels contextes, lui qui a pu observer ce qu’il se fait à Tahiti ou Saint-Pierre-et-Miquelon, ne tarde pas à soumettre certaines idées.
Diversifier les activités
Pour lui, l’évolution de l’école de football ici se fera par le biais d’une diversification des pratiques autour du ballon rond. « Ce qui paraît le plus évident c’est le beach soccer », commence-t-il, amusé. « Il y a également la possibilité de mettre en place des matchs de tennis-ballon, largement utilisés dans les centres de formation, ce n’est pas anodin. Il y a aussi le football en marchant qui peut être très intéressant pour comprendre le jeu et commencer à travailler la tactique, le cecifoot (pour les malvoyants) afin de développer l’aspect sensoriel des joueurs... toutes ces pratiques complémentaires forment un superbe facteur de progrès », assure le conseiller.
Autant de disciplines semblant aisément possibles à Saint-Barthélemy. Une volonté également de préserver un aspect ludique puisque, dans les outre-mer plus qu’ailleurs, le football se révèle être une deuxième école. Dans ce sens, il semble important de suivre un calendrier bien établi et incluant des week-ends d’animation pour les jeunes footballeurs locaux. « Il serait bon pour eux de préserver un rythme. Pas forcément pour de la compétition, surtout de la répétition afin de mettre en pratique ce qui a pu être étudié la semaine. Organiser des plateaux, des rencontres mixées avec les U11 qui ont un très bon niveau », insiste Nicolas Bourdin, convaincu des forces en présence à Saint-Barth. « La présence de nombreux membres formés est un plus indéniable, la venue de formateurs depuis la Guadeloupe grâce au Comité Territorial de l’île permet de bien travailler auprès des jeunes. Les infrastructures sont de qualité également, bien qu’il manque un terrain annexe à mon goût », finit-il, laissant cet objectif dans la tête des membres de l’Ajoe : celui de remplir les critères nécessaires à l’obtention des labels de formation de la FFF.
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