Juste après le Rallye Aïcha des Gazelles avec le buggy Irma’s Rebelle du binôme Fanny Marchesi - Laurence Belloeil, le désert Sahara Sud marocain accueillera du 1er au 11 octobre la 35e édition du Marathon Des Sables (MDS) avec 750 sportifs dont Axel Mozer, maître d’œuvre à Saint-Barthélemy. Cette course à pied, ouverte aux marcheurs, se compose en six étapes. Le tout en autosuffisance alimentaire avec obligation pour le concurrent de porter son équipement (nourriture et matériel obligatoires).
Inscrit en fin d’année 2019, Axel Mozer n’y croyait plus. Mais cette fois est la bonne. Après deux ans de report à cause de la propagation de la pandémie du coronavirus, cet amateur de Trail va enfin pouvoir rejoindre le 1er octobre les 749 autres coureurs représentant 41 nationalités dans l’exceptionnel paysage du désert marocain.
« Le plus important c’est
la préparation du sac »
Amateur de trail, Axel Mozer a participé à plusieurs trails dans la Caraïbe. Le Volcano Trail en Guadeloupe, ou encore le Trans Soualiga sur l’île voisine. Mais jamais un marathon de 250 kilomètres. « C’est une première pour moi, souligne Axel. Cela va m’ouvrir les portes à d’autres courses comme la Diagonale des Fous à la Réunion. Le plus important pour moi dans ce Marathon des Sables, c’est la préparation de mon sac. » Un sac très précieux puisqu’il doit contenir tout ce dont il aura besoin pendant cette course. Dans celui d’Axel vous y trouverez, en plus de son l’alimentation lyophilisé pour six jours, un matelas, un sac de couchage, un réchaud à pastille, une gamelle, crème solaire, une boussole, et tout le matériel de sécurité (couverture de survie, pharmacie, couteau, sifflet, lampe,….). « Les organisateurs fournissent uniquement l’eau. Nous avons droit à 12 litres par jour. Pour t’hydrater, cuisiner, et faire un brin de toilette. ». Rassurez-vous ils ne courent pas avec 12 litres sur le dos. Les participants reçoivent 3 litres le matin, 1 litre à chaque check-point et le reste le soir à l’arrivée.
Après plusieurs reports Axel Mozer, papa de deux jeunes enfants, a repris il y a trois mois son entraînement. Vous avez dû le croiser sur les plages de l’île avec son sac à dos rempli (10-12 kilos), ses chaussures, ses guêtres… en train de marcher ou de courir dans le sable chaud.
Une organisation au point.
La température du désert ne lui fait pas peur. « A Saint-Barth, nous sommes habitués à ses températures, par contre, ma seule peur c’est les blessures aux pieds. C’est pourquoi depuis trois mois en plus de mon entraînement physique je soigne mes pieds C'est très important pour une telle course. » Pas de soucis à avoir. Avec 35 ans d’expérience, les organisateurs sont prêts. En plus des Doctrotters, l’équipe médicale composée de 60 membres, qui sera aux petits soins de tous les concurrents pendant toute la durée de l’aventure, les sportifs seront équipés d’une balise qui permet de les suivre en temps réel, et de vérifier qu'aucun participant ne se perd. Tous les jours la caravane installera au point de ralliement les 515 tentes berbères et sahariennes sous lesquels les sportifs passeront la nuit. Le Marathon des Sables est composé de 3 étapes marathon, d’une longue et d’une solidaire, oscillant entre 35 et 70 kilomètres. Pour cela il faut de l’énergie. C’est pourquoi un minimum de « 2000 calories par repas est nécessaire, précise Axel Mozer qui portera le dossard 280. Mon objectif est de finir avec du plaisir et dans de bonnes conditions. »
La 34e édition (2019) a été gagné par le marocain Rachid El Morabity qui a signé sa 7e victoire. Côté féminin, c'est la Néerlandaise championne du Monde de trail Ragna Debats qui a remporté la médaille.
Comment suivre Axel
À partir du 02 octobre, sur le site https://www.marathondessables.com/fr vous pourrez découvrir l’étape du jour (carte + description), envoyer des messages qui lui seront distribués sur le bivouac après son étape. Et surtout suivre sa progression.
Une course solidaire
Il y a certes la performance physique, mais l’expérience du Marathon des Sables est avant tout une aventure humaine, une dizaine de jours dans le Sahara où le partage devient un moteur pour avancer toujours plus loin. Depuis le début plus de 22.000 sportifs ont marqué le désert de leurs foulées et de leur passion. Suivant une idée d'un concurrent Gilles Flamant, soutenu par Rolland Barthes et Patrick Bauer, a été mis en place en 1995 lors de la 10e édition, d'une pompe à eau pour les habitants du village De'Ighef n'Rifi (sud d'Er-Rachidia). Un succès qui a été réitéré.
Les dates clefs du Marathon
En 1984 Patrick Bauer a 28 ans lorsqu’il décide de rejoindre le Sahara afin de parcourir à pied, en solitaire, 350 km d'un désert inhabité où il ne rencontrera ni village, ni oasis, ni point d'eau. C'est en autonomie totale, avec un sac à dos de 35 kg contenant eau et nourriture, qu'il a pris le départ de cette traversée qui durera 12 jours. C'est le point de départ de ce qui va devenir le Marathon des Sables.
1986: Naissance du premier Marathon des Sables dans le Sahara marocain avec 23 concurrents.
1992: Un même et unique règlement pour tous. Mise en place des contrôles draconiens inopinés, pour s'assurer que chaque participant transporte bien tout son matériel d'un bout à l'autre de la course. Une charte de trente points est établie.
2001: Le seuil de 240 km est franchi puisque le 16e Marathon des Sables fera 243 km. Pour la 1ère fois il n'y a que des marocains sur le podium.
2002: Cette édition est marquée par une tempête de sable, vent de face, qui dure toute la semaine. Les médecins inventent un engin de « nettoyage basse pression » pour rincer les yeux des concurrents. Malgré les conditions difficiles on notera peu d'abandons car ce vent abaisse considérablement la température.
2009: Le Marathon des Sables est perturbé par des crues inédites au Maroc. La 1ère et la 6e étape ne peuvent avoir lieu. L'organisation, pour éviter les zones inondées, doit improviser au jour le jour de nouvelles étapes. C'est ainsi que cette édition entre dans la légende par sa 3e étape qui aura été la plus longue jamais disputée : 92 km de sable, de rocailles et de rochers... Lors de la remise des prix, les deux vainqueurs avoueront avoir disputé là leur plus dur MDS. C'était pourtant le plus court : 202 km.
2015 : 30e anniversaire de l’épreuve avec 1.330 concurrents au départ (record de participation).
2016 : 257 km, le nouveau record de distance