Saint-Barth -

Il y a dix ans, l’exploit et la liesse à Gustavia

Quel beau clin d’oeil : dix ans pile après leur première rencontre, Miguel Danet et Eric Péron remettent le couvert ensemble pour la Transat AG2R - La Mondiale 2018, sous les couleurs de Macaron French Pastries. En 2008, performance inoubliable pour les deux jeunes marins, qui terminent sur la troisième marche du podium, juste derrière un autre duo régional formé par Luc « Lucky » Poupon et le Saint-Martinois Ronan Guérin. «C’était la guerre », assure Lucky. « J’ai gagné ce duel, j’ai perdu l’autre. »

Avant le départ, à l’époque, Miguel et Eric ne se connaissaient pas, comme aujourd’hui le duo Renaud Nicot / Guillaume Farsy. Une décennie plus tard, le Saint-Barth et le Breton n’ont (presque) pas changé. Mieux, ils arrivent avec leur amitié solide et leur expérience commune forte. Vont-ils réitérer l’exploit ?

Fabuleux scenario que celui de 2008. Comme trois de leurs concurrents, ils choisissent la route sud, après les Canaries. Un risque calculé qui paiera en fin de course ; poussés par le vent pendant des jours, ce sont ces trois là qui entrent les premiers dans la rade de Gustavia, sous les hourras.

« Le père Noël à Saint-Barth »

Les quais bondés, les bateaux pleins, les cornes de brume, les klaxons, Gustavia était enflammée. « J’étais sur mon bateau, c’était pas facile tellement il y avait de monde sur l’eau ! » se souvient Dofy, qui souligne que dans la Transat AG2R, « le dernier est accueilli comme le premier ».

« C’était l’euphorie », renchérit Manu. « On suivait les infos tous les jours. On espérait tous, et ils étaient même en tête à un moment ; toute l’île ne parlait que de ça. Ils sont arrivés vers 11 heures du matin, pour l’apéro, et on a tous arrêté de travailler pour descendre sur les quais. C’était noir de monde. » « Je suis allé le chercher en bateau, à 30 milles », raconte Daniel. « Tous les jours, on écoutait la radio non-stop. » « C’est un gars de l’île, ça va encore être chaud cette année », prédit Dofy.

« C’était la surprise, tout le monde était là », se souvient Rosemond dit « Ooye ». «Lucky il avait déjà fait la Transat, mais c’était la première participation de Miguel. Les gens n’y croyaient pas de le voir sur le podium, c’était comme le père Noël à Saint-Barth ! Le père Miguel ! »

Josselin, lui, était parti assister au départ, à Concarneau. «L’ambiance est partie de là. Les marins sont allés se coucher, mais moi, j’ai fait la fête, et ensuite je suivais la course sur internet. Ils faisaient la mise à jour toutes les quatre heures. » Dès le classement des bateaux publié, Josselin partait pour le Régal, à Corossol, afin de punaiser sur la carte la position des concurrents. « On a cru à la victoire, à un moment », admet cet amoureux de la voile. « C’était chaud jusqu’à la fin. On est allés le chercher à quelques milles, le nombre de bateaux suiveurs, c’était incroyable ! Il y en avait partout. L’entrée à Gustavia, à la voile, c’était extraordinaire. Les voitures klaxonnaient, il y avait des gens partout sur la jetée, tous les écoliers étaient là, et tout ce monde criait… »

Josselin l’avait promis à Miguel : « Si tu y retournes, je serai présent une semaine à Concarneau, même si c’est juste pour se saluer une fois par jour. » Parole, son billet d’avion est déjà réservé. 

JSB 1271



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