Mardi 2 février Chucho Nonnot a mis 1h 52 minutes pour relier Saint-Barth à Saint-Martin en Surf-foil.
Comme pour braver les motifs impérieux, un jeune homme de 16 ans, Chucho Nonnot, s’est lancé le défi de traverser la trentaine de kilomètres séparant Saint-Barthélemy et Saint-Martin. Un périple effectué mardi 2 février en surf-foil, sorte de surf monté sur une quille, bien plus rapide qu’un surf classique et assisté d’une pagaie.
Comment t’es venue l’idée de cette traversée ?
J’avais déjà pu observer ce genre de navigation avec Kai Lenny, une idole dans le milieu des sports nautiques, qui a effectué la jonction entre deux îles hawaiiennes il y a quatre ou cinq ans. Ici, entre Saint-Barth et Saint-Martin, les conditions sont semblables et certains ont déjà fait le voyage en paddle notamment. Le lien s’est fait naturellement, étant un grand fan de surf et de foil je me suis lancé. Cette sensation de voler au-dessus de l’eau puisqu’il n’y a pas de frictions, c’est inégalable.
Comment as-tu choisi ce jour en particulier (mercredi 3 février) ?
Il a fallu attendre les bonnes conditions, de vent bien entendu, et éviter les précipitations. Ce jour-là le vent Sud-Est était « down-wind » ce qui veut dire qu’il reste en surface et permet d’atteindre de bonnes vitesses sans avoir de trop grosses vagues qui gênent la progression. Le départ s’effectuant depuis Frégate (île située en face de Saint-Jean), je savais que la première demi-heure serait difficile du fait que les vents sont très changeants dans cette zone. Mais comme escompté, la houle était beaucoup plus claire une fois passé l’île de Fourchue.
Comment t’es-tu préparé pour cette performance sportive ?
Comme je le disais, le surf, la glisse, c’est avant tout une passion. Maintenant il est vrai que le simple plaisir et le côté aventureux ne suffisent pas puisqu’il s’agit là d’un défi physique et mental. C’est plus un marathon, et un marathonien se prépare en courant. Moi je me suis donc préparé en surfant à vrai dire. Il a fallu manger léger avant le départ (10 heures), et surtout beaucoup s’hydrater avec de l’eau minéralisée car on sue énormément dans ce genre de pratique ! Il faut savoir que j’ai parcouru une trentaine de kilomètres, du fait des vents, en 1 heure et 52 minutes. Dans une telle épreuve le corps bloque toutes fonctions inutiles au bout de 25 kilomètres comme l’estomac ou le foie, d’où l’intérêt de peu manger avant.
As-tu fait des rencontres impromptues durant ce voyage ?
Juste une raie qui a fait un joli saut derrière moi peu après Fourchue, mais si on veut parler des requins, non, aucun. Même si la quille du foil peut faire penser à un poisson en fuite, ce qui a le don d’attirer les ailerons, je n’avais aucune crainte. Le danger est infime selon moi, le lendemain de l’attaque à Orient Bay, j’étais déjà à l’eau après avoir consulté certaines personnes avisées.