Vendredi 24 février à Mouilleron le Captif (Vendée), les portes du Vendéspace se sont ouvertes devant une nuée de jeunes archers de 11 à 21 ans qualifiés pour les championnats de France jeunes. Au cours du week-end, pas moins de 383 jeunes archers de toute la France vont s’affronter sur 18 mètres afin de déterminer les champions de la distance. Parmi ces archers, emmitouflé et visage fermé, Gabin Portier des Flèches de Saint Barth. Au cours d’une compétition de tir à 18 mètres en salle, les archers tirent 20 volées de 3 flèches chacune. Soit 60 flèches comptées.
Place à l’entraînement
Afin d’être plus à l’aise Gabin décide de venir dès l’ouverture des portes pour s’acclimater avec la salle et à l’ambiance régnante. Une fois passé le greffe (l’inscription), place à la consigne pour monter et stocker l’arc durant l’événement. « C’est toujours un moment très important pour l’archer, explique Romain Prosdocimi, président du club de tir à l’arc Les Flèches de Saint-Barth. A cet instant nous retrouvons notre âme sœur qui nous a emmené jusqu’ici. En effet, pour se qualifier à ce championnat de France, Gabin et son arc ont bataillé ensemble durant sept compétitions officielles où seuls les trois meilleurs scores sont retenus. » Une fois l’arc monté et contrôlé, place aux entraînements. Avant le début des hostilités, les compétiteurs ont la possibilité de s’entraîner s’ils le souhaitent. C’est cette option que Gabin a fait afin de gagner en confiance. « Gabin a profité au maximum de ce créneau, souligne Romain. En face de lui, ce sont 32 cibles alignées à 18 mètres. Habituellement Gabin en voit seulement 13 alignées sur un terrain en extérieur avec un joli soleil et notre brise côtière. ».
Premières volées comptées
La pression commence à monter après la pause repas et l’entretien avec son entraîneur. 14 heures, la compétition officielle commence. C’est au tour du jeune archer de Saint-Barth. Le moral au beau fixe, c’est plein d’espoir qu’il se place sur le pas de tir. Résultat de la première volée 23 points sur les 30 possibles. « Gabin espérait mieux, remarque Romain. Du coup le doute s’installe avec des petits parasites dans sa technique habituelle de tir, amplifiant encore plus les erreurs. Il termine sa première série de 30 flèches tirées avec 248 points sur les 300 possibles, loin de ses scores habituels mais identique aux championnats de France de l’an dernier. Il se classe ainsi à la 55e position à mi-parcours. » Rappelons que pour atteindre les phases finales Gabin doit se placer parmi les 32 premiers.
Après la pause et un entretien avec son Romain, son entraîneur, c’est reparti. Une superbe volée (28/30), s’ensuivent une série de volées entre 27 et 28, « soit le niveau habituel de Gabin, précise l’entraîneur. Voir même plus que son niveau. » Malheureusement Gabin commet une erreur fatale à la septième volée sur les 10. Explication de l’entraîneur : « La fameuse paille que tous les archers redoutent. Celle-ci a encore plus un goût amer car ce n’est pas une flèche hors cible qui aurait anéantit tout espoir à Gabin, mais une flèche marquante tirée dans un spot où malheureusement Gabin a déjà tiré, (le règlement est clair une seule flèche par spot) donc malgré le fait que toutes ses flèches soit en zone marquante la meilleure comptera 0. »
Malgré cette erreur, Gabin termine les dernières volées aussi bien qu’il a commencé. C’est avec 497 points qu’il termine ce championnat de France et se classe à la 54e place des moins de 15 ans.
Les yeux embués par la déception, Gabin Portier est rentré sur l’île. Avec les autres archers du club il préparera au mieux sa saison extérieur (40 mètres) et pourquoi pas se qualifier pour le championnat de France de cet été en Auvergne.
Mot du coach : « Je comprends la déception de Gabin. On souhaite toujours le meilleur pour nos archers. Personnellement je retiens déjà sa qualification à ce championnat qui est la discipline la plus compliquée déjà dans le tir à l’arc mais aussi pour nous, en outre-mer. Nous ne tirons pas du tout dans les mêmes conditions que dans l’hexagone. Donc, déjà chapeau pour ta qualification, Gabin. Ensuite je retiens également le fait que Gabin n’a pas baissé les bras sous la pression comme l’an dernier. Il a su gérer un peu mieux le stress et surtout il s’est battu jusqu’au bout. Je suis fier du travail accompli depuis toutes ses années. »