Saint-Barth -

Championnats du monde d’Ironman à Hawai : Ils l’ont fait !

Fabien Husson, Stéphane Lenoir et Jean-Marc Outil, trois triathlètes du club St Barth Triathlon, ont participé à l’épreuve mythique d’Ironman : les championnats du monde, qui se déroulaient à Hawaï, là où tout a commencé en 1978 (JSB1487). Un parcours de 3,8 km de natation, 180 km de vélo pour se terminer par un marathon de 42km195.
Les trois triathlètes ont su se transcender en parvenant à franchir la ligne d’arrivée et ainsi recevoir la médaille de ”finisher”.
Ils ont eu la gentillesse de répondre à nos questions.

 

Stéphane Lenoir : Donner le meilleur de moi-même !

Tu as terminé en 10h01’02” ce parcours mythique. Qu’as-tu pensé du parcours ?
Parcours magnifique même si tu n’as pas trop le temps de regarder le paysage car il faut rester focus sur tes “watts“ à vélo. En course à pied, l’allée /retour dans Kona était juste magique surtout parce qu’il y avait du monde tout le long pour t’encourager !

Quels ont été les plus grosses difficultés ?
Je n’ai pas ressenti réellement de difficulté car je suis resté dans ma zone. C’est mon deuxième Ironman où je réussi mon objectif. Donc autant dire que j’étais un peu euphorique tout du long. Mais il y a eu quand même un moment où j’ai douté, c’est au départ de la section natation. Il y avait tellement de monde ! Il m’était impossible de nager, j’étais limite en panique car les gars me montaient dessus et pour un piètre nageur comme moi, il m’était impossible de m’extirper de la masse…

Une minute de plus que ton objectif (être en dessous de la barre de 10 heures) et dans les 100 meilleurs mondiaux (78e des M45-49). Satisfait ?
Oui bien sûr. Je suis ultra satisfait ! La minute qui me sépare de mon objectif n’est rien, pour moi c’est pareil ! J’avais dans ma tête ce temps et je savais que j’en étais capable au vu des entraînements réalisés en amont. Mais comme je le disais, il y a tellement de paramètres qui rentre en compte le jour J sur ce genre de distance que je suis d’autant plus satisfait.

Cela fait 13 ans que tu pratiques le triathlon, est ce qu’atteindre ce St Graal qu’est le championnat du monde à Hawaï signifie la fin de ta carrière de triathlète ? Ou t’es-tu fixé un autre objectif ?
Non pas du tout, cependant je vais mettre en parenthèse les Ironman pour le moment même si c’est la course que je préfère car c’est la plus dure ! Mais c’est tellement prenant quand tu commences une préparation d’un Ironman. Il n’y a que ça qui compte dans ta vie au quotidien et il est difficile de se concentrer sur autre chose (vie de famille, amis et travail). Heureusement que ma famille me soutient et que dans l’entreprise les gars sont au top, sans ça je n’aurai pas pu réaliser cet objectif…
Pour le moment je vais rester sur les half Ironman, mais je n’ai pas d’objectif particulier sur cette distance. Je vais juste me faire plaisir mais je me connais se sera toujours pour donner le meilleur de moi-même.

 

Jean-Marc Outil : En mode récupération avant le Championnat du Monde 70.3 Ironman du 29 octobre

Tu as terminé en 12h30’40” ce parcours mythique. Qu’as-tu pensé de cette course ?
Faire l’Ironman d’Hawaï est le rêve de tout triathlète. J’ai gagné ma qualification sur l’Ironman de Waco et un an après je me retrouve sur la ligne de départ de la course la plus incroyable qui existe. Les Américains sont très forts dans la mise en place d’une ambiance sur des courses comme l’Ironman, mais là … Cette fois, ils avaient mis le max. C’étaient vraiment encore plus fort. Juste avant le départ, la pression montait avec le tam-tam des tambours hawaïens.

Quels ont été les plus grosses difficultés ?
La natation a été vraiment génial puisque Je sors de l’eau en 54’44 avec le deuxième temps de ma catégorie d’âge. La difficulté de la section vélo était la succession des montées et des descentes, et le vent qui pouvait venir de tous les côtés. Pour finir, le parcours de la course à pied était plutôt facile mais très long et quand on a bouffé de l’énergie sur le vélo on est un peu en mode survie sur des longueurs où on est un peu seul. Nous savions tous que ça allait être difficile même en ayant eu des préparations avec des volumes d’entraînement important, la course est restée très dur.

Dans quelques jours tu t’envoleras pour St Georges (Utah) pour le championnat du monde 70,3 Ironman, dans quel état d’esprits pars tu ?
En effet dans moins de 10 jours c’est St Georges. Actuellement je suis en mode récupération avec des petits volumes d’entraînement vélo natation et course à pied. Mon objectif, en rentrant d’Hawaï, était de trouver en moins de trois semaines une deuxième forme afin de me faire plaisir sur ce deuxième championnat.

 

Fabien Husson : I did it !

Tu as terminé en 14h16’39” ce parcours mythique. Très loin de ton niveau. Qu’as-tu pensé de cette course ?
La plus dure journée sportive de ma vie… Ce n’était pas la course espérée, très loin de là, mais je suis quand même allé au bout avec beaucoup d’abnégation, on pourrait même dire d’introspection… Au bout de 3h de course je n’avais plus rien dans le moteur et je n’ai pas d’explication. Je me connais bien maintenant mais là ce n’était juste pas ma journée je crois.

Pourquoi cette course fait peur ?
Cette course me faisait peur par son côté très linaire où l’on voit les distances qui n’en finissent jamais, par le fait que le soleil tape très fort dans les champs de lave mais aussi par le niveau très relevé des athlètes.

Lorsque Jean-Marc Outil, s’est retrouvé en « border line » tu lui as dit « tu es à Hawaï, tu vas jusqu’au bout pour la médaille », est ce que c’est cela qui t’as fait tenir jusqu’à la ligne d’arrivée ?
C’est sûr que franchir la ligne d’arrivée représente vraiment un accomplissement dans une carrière de triathlète et c’est en partie ce qui m’a fait tenir. Ce type d’épreuve représente beaucoup de sacrifices au quotidien en termes de temps, d’organisation mais également financier. Mes enfants étaient du voyage et je voulais également leurs montrer de bonnes valeurs de dépassement de soi et de ne jamais abandonner même dans les difficultés.

Est-ce qu’atteindre ce St Graal qu’est ce championnat du monde à Hawaï signifie la fin de ta carrière de triathlète ?
Où t’es-tu fixé un autre objectif ?

Non je ne pense pas arrêter le triathlon après Hawaï mais il est certain qu’il va falloir du temps pour récupérer et retrouver d’autres objectifs à réaliser.

Journal de Saint-Barth N°1490 du 20/10/2022

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