Ce samedi 23 janvier, les champions locaux, Arawak FC, affrontaient leurs homologues Saint-Martinois, les Junior Stars. Dans un stade de Saint-Jean chauffé à blanc, la suprématie des îles du Nord était en jeu. Et sur leur terrain, les vert et blanc ont su se transcender afin de prendre place sur le trône.
Il est 19h30 ce samedi, et à une demi-heure du coup d’envoi, les travées du stade se remplissent peu à peu. Les deux équipes à l’échauffement sont assidues et concentrées. Ce soir l’une d’elle sera sacrée championne des îles du Nord. C’est une finale, la conclusion de six premiers mois de compétition qui se joue ce soir. L’occasion est belle pour les locaux, devant leur public, de rester invaincus et de rafler un second trophée en l’espace d’un mois. Le challenge est d’autant plus séduisant que les visiteurs se déplacent ici (en respectant un protocole strict vis-à-vis des mesures sanitaires) avec une belle équipe, mais également une vingtaine de supporters très bruyants dès les premiers instants. C’est dans cette belle ambiance que la partie débute après le coup de sifflet de Thiago Costa, assisté par Kevin Capet et Kerlens Châtelain (issu de Saint-Martin) pour arbitrer cette rencontre.
Comme pour honorer leurs fans les accompagnants, ce sont les visiteurs qui rentrent le mieux dans cette finale. Usant de ballons longs et très agressifs dans les duels ainsi que sur les deuxièmes ballons, les Junior Stars étouffent leurs hôtes dans leur moitié de terrain lors du premier quart d’heure. La défense de Arawak tient bon, de manière regroupée, mais peine à ressortir proprement. C’est presque contre le cours du jeu que ces derniers se procurent deux corners puis une franche occasion par le biais de Melvin Lassus, qui ne cadre cependant pas sa tentative (18e). Décrispés par ces quelques éclairs, les locaux parviennent à remonter leur bloc équipe tout en gardant un jeu très vertical, à l’image de leurs opposants. Sur une action typique de ce début de match, Alexandre Peyrondet remonte ainsi rapidement le ballon côté droit à la sortie d’un corner et envoie une merveille d’ouverture pour Melvin Lassus côté opposé. Le gardien hésite à sortir, l’attaquant y croit et s’y reprend à deux fois pour ouvrir le score (1-0, 24e). Loin de se laisser impressionner, Junior Stars repart à l’assaut du but adverse, continuant son jeu direct et parvient à se procurer une jolie situation sur le côté gauche grâce à son numéro 10 dont la frappe frôle le poteau de Nicolas Rossi.
A force de persévérer, les visiteurs se voient récompenser et font chavirer leurs supporters. Sur une touche côté opposé aux tribunes, l’ailier droit des noir et rouge voit son centre dévié. Le ballon traîne dans les six mètres et le numéro 10 Saint-Martinois se montre plus prompt que tout le monde pour fusiller le meilleur gardien du dernier Trophée DaSilva (1-1, 35e). Après cette égalisation, logique au vu de cette première demi-heure, on se dit que ce match commence réellement. On se remémore également le fait que, bien qu’étant invaincus, les Arawak n’ont pas survolé leur demi- finale, ni leur finale avant leur sacre. Cette équipe de Junior Stars peut-elle être LA tombeuse des Saint-Barth ? On glisse doucement vers la pause lorsque ceux-ci se permettent de répondre aux doutes semblant parcourir le stade, tout d’abord sur un coup de pied de coin, phase qui sourit bien aux vert et blanc. Après avoir marqué deux buts sur ce type de situation lors des trois derniers matchs (en finale face à Gustavia puis face à Concordia, à Saint-Martin), Quentin Viret se montre une nouvelle fois habile de la tête au second poteau pour remettre ses partenaires en tête (2-1, 44e). Euphoriques à l’image d’un speaker très énergique, les vert et blanc se donnent de l’air et assènent un véritable coup de massue à leurs adversaire quatre minutes plus tard. Sur la dernière occasion de ce premier acte, les Saint-Martinois n’arrivent pas à se dépêtrer du ballon suite à un coup franc joué dans leur surface de réparation. A la tombée d’une relance molle et plein axe, Quentin Viret s’adjuge le doublé d’une frappe parfaitement placée dans le petit filet depuis l’entrée des vingt mètres (3-1, 47e), grisant un peu plus l’audience.
Des joueurs libérés
Assommés par ces deux buts coup sur coup juste avant la mi-temps, les visiteurs balbutient leur football et se montrent moins précis dans leurs longues passes au retour des vestiaires. A l’inverse, les joueurs d’Arawak semblent libérés à l’image de cette merveille de passe en profondeur à destination de Melvin Lassus qui résiste au retour du défenseur mais perd son duel face au gardien (49e). Nicolas Rossi se montre intraitable dans et en dehors de ses buts, comme l’attestent ses différentes sorties afin de couper les transmissions adverses dans l’espace. Et lorsque ce n’est pas le gardien, c’est un Matys Dussaule impériale qui dégoûte peu à peu les attaquants Saint-Martinois. Le jeune défenseur central est partout : que ce soit de la tête, en défendant debout, au sol... il passe un quart d’heure à colmater toutes les brèches derrière, ne laissant que quelques coups francs directs aux 51e et 54e minutes, non convertis par le capitaine opposé. L’exposition de sa charnière centrale pousse le coach, Paul Janvier, à réfléchir afin de densifier l’axe et garder les ballons plus haut, il décide alors de procéder à des changements à l’heure de jeu. Ainsi, Florian Ruellan et Marlon Lédée font leur entrée en jeu au milieu et sur le côté gauche de l’attaque pour un résultat sans appel. Les locaux remettent le pied sur le ballon et concèdent moins d’occasions si ce n’est un énième coup franc frappé au-dessus depuis l’axe du terrain, à 30 mètres. Il s’agissait là de la dernière véritable occasion pour les Junior Stars qui ne semblent plus trop y croire, laissant tout le loisir à Melvin Lassus de partir en quête de son doublé : tout d’abord à la 75e minute de jeu lorsque celui frappe dans le petit filet extérieur, côté gauche, puis à la 89e minute où, après un festival dans la surface, il se heurte de nouveau au gardien.
Il devra ainsi attendre les arrêts de jeu pour débouler côté droit et ajuster une frappe puissante au premier poteau (4-1, 92e) pour alourdir la marque et clore cette finale du Challenge des îles du Nord dont l’organisation est une véritable réussite, tout comme une fierté, pour Zouhir Boubakeur, président du Comité Territorial de Football de Saint-Barthélemy : « Une première édition réussie qui marque une nouvelle fois le rapprochement avec nos voisins venus avec un superbe état d’esprit. L’occasion pour nous de remercier nos partenaires tels que le service des sports de la Collectivité, Super U, Budget, le Christopher, Fresh West Indies, Sanidesign, Sibarth, la Villa Marie, Papa’s Pizza, PBS auto, l’ARC... tous les panneaux affichés tout autour du terrain, sans qui ni le championnat commençant le week-end prochain, ni ce challenge n’auraient été possibles. Un grand merci également à Pierre Samsonoff, le directeur de la Ligue de football amateur pour son écoute et ses précieux conseils. » Sentiment de fierté, concernant le résultat net de cette partie, partagé par les membres de Arawak dont la série de victoires continue de s’étendre et impose désormais naturellement cette équipe comme favori au titre en championnat, qui commencera le 6 février pour eux, face à Diables Rouges.
Le FC Arawak reste invaincus et rafle un second trophée en l’espace d’un mois.
La réaction d’après match : Quentin Viret, double buteur
« Tout d’abord, il faut souligner l’état d’esprit de notre équipe. On se répète mais c’est une bande de copains, qui font les efforts ensemble. On a un groupe homogène aussi bien techniquement que mentalement. Ce match était important pour nous, on avait à cœur de se mesurer à une équipe de haut niveau, puisque l’on parle ici du champion de Saint-Martin. C’est un test concluant pour nous dans un match assez équilibré, avec un jeu très vertical, un peu à l’anglaise en «box to box » qui nous a mis en difficulté, sous pression, pendant une vingtaine de minutes en début de match. Maintenant le scénario tourne en notre faveur avec ces deux buts en toute fin de première période, ce qui nous octroie la possibilité de jouer plus au sol et gérer en seconde notamment grâce aux entrées à partir de l’heure de jeu. On a des capacités évidentes à ne pas paniquer, quand bien même nous avons de jeunes joueurs qui se sont adaptés et sont à l’écoute des plus cadres. Je parle de jeu à l’anglaise sur ce match là et j’en profite pour faire un clin d’œil à Florian Ruellan qui disait que notre ambition, sans prétentions, c’est de rester invaincus comme Arsenal en 2004! »