Depuis trois ans, Anaïs Blanchard voyait le titre de championne de France lui échapper. Mais le jeudi 24 octobre, la jeune (18 ans) surfeuse a enfin réussi à évacuer toutes ses appréhensions pour décrocher le titre de championne de France junior sur les vagues d’Hossegor, à Capbreton, dans les Landes. « Anomalie réparée pour l'une des surfeuses les plus talentueuses de sa génération », écrit la Fédération française de surf sur son site, qui salue ainsi la victoire de celle qui fut à deux reprises la capitaine de l’équipe de France junior lors des dernières compétitions internationales.
« Ça faisait au moins trois ans que j’allais en finale mais avec la pression, je passais toujours à côté, raconte Anaïs. Je tombais, ma gestion en série, ce n’était vraiment pas ça. Donc cette année, j’étais vraiment concentrée, je voulais gagner le titre pour ma dernière année junior. J’ai réussi à mettre toutes les pensées négatives de côté, j’étais concentrée pour ne pas tomber, ne rien lâcher. Je suis super contente. Ça m’a fait beaucoup de bien au moral parce que perdre à chaque fois de très peu de points, c’était très dur. Je termine bien mon année de surf avec un super titre ! » Une victoire sans appel pour la championne qui a dominé de la tête et des épaules sa finale. Pourtant, l’entame de la compétition n’a pas été des plus simples.
L’émotion du père
« Pendant la première série, c’était compliqué de trouver des bonnes vagues mais je fais un bon score quand même pour passer au tour suivant, explique Anaïs. Après les équipes de France, en avoir été capitaine, je voulais finir sur une bonne note. Et puis c’est aussi bien de représenter l’île et toutes les aides qu’elle m’apporte, grâce à la Collectivité, mes sponsors, mes parents qui ont toujours été présents. Surtout mon papa en tant qu’entraîneur, mais sans jamais me mettre de la pression. C’est quand même rare aujourd’hui d’avoir derrière soi des parents qui nous poussent en restant toujours positifs. J’ai réussi à les rendre fier donc je suis hyper contente. » Et à leur procurer des émotions intenses.
Lorsque la représentante de l’Ajoe Reefer Surf Club termine sa finale et glisse jusqu’à la plage, elle ne sait plus vraiment quoi penser. Jusqu’à ce qu’elle aperçoive son père, David Blanchard, courir vers elle. « En sortant de l’eau je n’y croyais pas trop, j’avais du mal à réaliser, assure-t-elle. Et puis j’ai vu arriver mon père vers moi, en pleurs, c’était très émouvant. Je suis heureuse d’avoir enfin réussi à gagner. Mon objectif est atteint. J’espère que j’ai réussi à bien représenter l’île et à faire plaisir à mes proches. »
Louka Giraud, vice-champion en minime
Forte de ce dernier titre chez les juniors, Anaïs Blanchard va maintenant se tourner vers les compétitions séniors. Avec, bien entendu, l’espoir d’intégrer le circuit professionnel.
Lors des championnats de France à Hossegor, Anaïs Blanchard n’a pas été la seule représentante de Saint-Barth à briller. En effet, chez les minimes, Louka Giraud s’est, lui aussi, illustré. Certes, à la différence de son aînée, il n’est pas parvenu à s’imposer. La faute à une outrageante domination d’Ethan Fernandez qui a survolé toute la compétition. Mais Louka Giraud a bataillé pour se hisser jusqu’en finale. S’il doit se contenter de la médaille d’argent, le jeune représentant de Saint-Barth peut désormais inscrire une première mention d’excellence : vice-champion de France minime 2024. De quoi espérer de belles performances dans les années à venir.
Cheyenne, championne minime !
L’autre grande performance est venue de Cheyenne Patino Ubeda. A 12 ans, la licenciée de l’Ajoe Reefer Surf Club a su profiter de l’absence de la jeune star du surf français, Tia Zebrowski, pour s’imposer en minime. « Je n’arrive pas encore à le croire », s’est exclamée la jeune surfeuse sur Instagram.
En cette fin d’année 2024, Saint-Barthélemy peut donc se targuer de compter deux championnes de France !