Endosser le statut de favori pour une compétition n’est jamais chose facile. Mais au sortir de leur victoire aux championnats du monde de Formule 18 (les mêmes catamarans que ceux utilisés lors de la Cata Cup), en juillet dernier sur la Costa Brava (Espagne), Pablo Volkër et Federico Polimeni (Saint-Barth Assurances) n’avaient d’autre choix que celui d’assumer la stimulante angoisse que seuls les champions connaissent. Une sensation qui se mue en féroce détermination lorsque le goût de la victoire resurgit. Aussi, menés de trois petits points par Patrick Demesmaeker et Olivier Gagliani (Les Perles de St Barth – Bativrd) avant l’ultime régate de la 16e édition de la Saint-Barth Cata Cup, les Espagnols sont finalement parvenus à inverser la tendance. Ils succédent aux Étasuniens Ravi Parent et Nicolas Lovisa au palmarès de l’épreuve et privent Patrick Demesmaeker et Olivier Gagliani d’un troisième trophée, après ceux remportés en 2015 et 2018.
Un casier de pêche dans la dérive
Les champions du monde ont évidemment dû s’employer pour aller ravir le titre à leurs principaux adversaires. Ce qui n’a pas été de tout repos, notamment en raison d’une série de « petites galères », comme l’explique Pablo Volkër. « Au vent de l’île, l’un de nos trapèzes a cédé et Federico s’est retrouvé dans l’eau, ce qui nous a fait perdre 5-6 places, raconte le skipper. On a réussi à rapidement se remobiliser puis à revenir sur le groupe de tête mais on a de nouveau perdu du terrain après avoir pris un casier de pêche dans l’une de nos dérives. Heureusement, celui-ci a fini par s’ôter tout seul sans que l’on ait eu besoin de le couper, mais il nous a donné un petit coup de chaud. Celui-ci a d’ailleurs duré jusqu’au bout puisqu’une fois la ligne d’arrivée franchie, nous avons dû patienter quelques instants pour connaître le classement de Patrick et de Trois Pommes (surnom d’Olivier Gagliani) et être assurés de notre première place. Cela a évidemment été une grande satisfaction pour nous de les voir arriver seulement en 8e position ! » De quoi boucler dans la joie une année exceptionnelle. « Cette victoire sur la Cata Cup, c’est la cerise sur le gâteau », assure le champion qui, pour mémoire, avait déjà terminé sur le podium de l’épreuve en 2018 (3e) avec Sergio Mehl. Un bonheur qui est bien évidemment contrebalancé par la déception de l’équipage battu sur le fil.
« Un peu rageant »
« C’était tout près, mais ça n’a finalement pas voulu », a déploré Patrick Demesmaeker. « Le tour de l’île, que le comité de course nous avait réservé pour aujourd’hui, a plutôt bien démarré pour nous, constate pourtant le Belge. On se sentait franchement bien et on évoluait en quatrième position, devant nos adversaires directs, mais malheureusement, au portant, notre tackline de spi a cassé. Ça nous a coûté du temps pour essayer de réparer et on n’y est finalement jamais vraiment parvenus. » Un incident qui fait perdre quatre places à l’équipage dans la bataille pour finalement laisser échapper la victoire au classement général pour trois petits points. « Bien sûr qu’on aurait aimé réussir à conserver la première place mais on est contents malgré tout, souffle le barreur des Perles de St Barth – Bativdr. Avant le coup d’envoi de la compétition, on aurait signé tout de suite si on nous avait dit qu’on terminerait deuxièmes. C’est malgré tout un peu rageant parce qu’on est vraiment passé tout proche du triplé. »
Sans bébévoles, point de salut
Chaque année, la Cata Cup réunit à Saint-Barthélemy la crème des skippers sur catamaran Formule 18. Pas moins de 53 équipages ont pris le départ de la course le 21 novembre. Mais sans l’implication de tous les bénévoles engagés au sein de l’organisation, jamais l’événement ne pourrait se tenir. Une évidence, sans doute, mais qu’il est toujours utile de souligner.
La Cata Cup nécessite six mois de préparation. A la publication de l’avis de course, en mars, les équipes se mettent en action. Puis vient l’accélération, en septembre. Dès lors, les membres du bureau de St-Barth Multihull (Emilie Aubin, la présidente, Yanis Brin, Thierry Berry, Anthony Magras, Jonah Ravelosom et Elodie Ghezzi) ont l’esprit tourné vers l’événement. Ils sont épaulés dans leurs tâches par le Centre nautique de Saint-Barth (CNSB) avec, notamment, Hélène et Pierrick, mais aussi par une ribambelle de bénévoles qui constituent différentes équipes. Qu’elle soit technique (Hugo, Mickaël, Eddie, Greg), opérationnelle (Lisa, Véro et Claire) et dédiée à la sécurité en mer (Daniel Magras, des pêcheurs, Christophe, Stéphane ou encore David Blanchard).
Pour résumer, si la Saint-Barth Cata Cup est un événement sportif majeur, elle est avant tout le fruit d’un effort collectif. Auxquels se joignent bien évidemment les sponsors et partenaires locaux de la course.
Quatre soirs de fête
Après l’effort, le réconfort. Un adage qui sied à merveille à l’organisation de la Cata Cup. En effet, chaque journée de course, éprouvante, a été ponctuée par une soirée festive au restaurant de plage le GypSea, à Saint-Jean. Remise des prix conviviale, concerts et, pour clore l’événement, un spectacle proposé par les danseuses de la Coconuts Team de la section danse de l’Ajoe dirigée par Cécile Coudreau avec l’aide de Jérôme Liévin et Eddy Popotte.
Une dernière soirée de fête sur le thème « Pirates des Caraïbes » qui, pour certains, s’est achevée à plus de
4 heures du matin. Fort heureusement, il n’était plus question de repartir pour une nouvelle régate dans la matinée !