Plus que quelques jours avant l’ouverture de la 15e édition de la Saint-Barth Cata Cup. Cette année, pas moins de 55 équipages sont engagés dans l’épreuve au cours de laquelle ils vont batailler sportivement sur les eaux de Saint-Barth entre le jeudi 16 et le dimanche 19 novembre. Parmi eux, un duo sait déjà qu’il sera très attendu. Il s’agit des tenants du titre, Pierre-Yves Durand et Tim Mourniac. L’an dernier, ils ont réussi une performance historique en remportant toutes les régates inscrites au programme. Un exploit inédit qui va forcément attiser l’esprit de compétition de leurs adversaires. « On espère bien inscrire une nouvelle fois nos noms au palmarès mais on sait que l’on est attendu au tournant, s’amuse Pierre-Yves Durand. On a eu de la chance et on a bien navigué l’année dernière, alors beaucoup ont certainement envie de nous battre ! Donc on se prépare pour ça. »
« Le couteau entre
les dents »
Encore en phase de préparation dans le froid breton lorsque le JSB l’a contacté, Pierre-Yves Durand ne dissimule ni son impatience ni sa sérénité à retrouver les eaux de Saint-Barth pour la Cata Cup. « J’arrive Vendredi et Tim le 14 (mardi) parce qu’il participe actuellement aux championnats d’Europe au Portugal, explique le marin. Il va falloir se remettre dans le bain ! » Néanmoins, il ne s’inquiète pas véritablement à la pensée du temps d’adaptation. « La Cata Cup est très bien organisée, s’enthousiasme-t-il. On navigue dans des conditions qui sont supers sympas avec un gros niveau, donc c’est très plaisant. Et puis beaucoup de concurrents sont des copains. On navigue avec eux toute l’année. On va se retrouver mais ils auront sûrement le couteau entre les dents pour venir nous chercher ! »
De la position de chasseurs, Pierre-Yves Durand et Tim Mourniac vont se retrouver en situation de « chassés ». Une perspective qui stimule plus qu’elle n’effraie le skipper. « C’est vrai qu’il y a une petite pression supplémentaire, l’envie de bien faire et d’être présent au rendez-vous, admet Pierre-Yves Durand. Et puis il ne faut pas oublier qu’il suffit de pas grand-chose pour que la course bascule. Une casse du matériel ou une petite mésentente tactique et on est tout de suite dans le dur. Après, j’ai la chance de naviguer avec Tim qui est super entraîné et qui fait du cata toute l’année. Il a un feeling exceptionnel. On connait tous les deux nos rôles. » Il restera à intégrer la cruelle incertitude de la course et la détermination des adversaires. Avec des prétendants à la victoire on ne peut plus sérieux.
« Un plateau plus serré » qu’en 2022
Les premiers qui viennent à l’esprit de Pierre-Yves Durand sont Benjamin Amiot et Gurvan Bontemps. Un équipage qui a « échoué » sur la deuxième marche du podium à… quatre reprises en 2016, 2019, 2021 et 2022. « Ils souhaitent depuis longtemps gagner cette régate, donc ils ont fait des modifications sur leur bateau pour pouvoir être encore plus performants cette année, assure le skipper. Il y a aussi des petits jeunes comme Demesmaeker (Henri, fils de Patrick, qui concourra avec Jeroen Van Leewen) qui arrivent. Il va y avoir un plateau encore plus serré que l’année dernière. Il va falloir se dépatouiller de tout ça pour réussir à sortir en tête ! Il va falloir être malin. » Et pour ça, Pierre-Yves Durand entend mettre à profit l’expérience acquise en 2022. « On a pu constater pas mal de choses, sur le parcours et le plan d’eau, donc ça va nous aider », affirme-t-il. Même s’il se dit pleinement conscient des obstacles inattendus. « La mer des Caraïbes avec ses longues vagues, c’est un peu les montagnes russes, s’amuse-t-il. Nous, on fait beaucoup de bateau volant sur des spots plats. Là, il faut retravailler le côté un peu surf, sur un plan d’eau qui est solide et qui peut être haché. Et puis c’est super beau, donc il faut toujours rester concentré ! »
Au-delà de l’objectif sportif, Pierre-Yves Durand n’oublie pas les autres raisons qui l’attirent à Saint-Barth pour la Cata Cup avec Tim Mourniac. « C’est une régate de plaisir, lance-t-il. On vient aussi pour la qualité et la fête de l’organisation. Ils savent faire kiffer les gens ! » Et attirer les meilleurs, comme le Néerlandais Mitch Booth, double médaillé olympique en Tornado, mais aussi le Suédois Rasmus Rosengren, vainqueur du championnat du monde de la série en juillet dernier. La compétition promet d’être aussi féroce en mer que l’ambiance festive sur terre.