Trois habitants de Saint-Barth sont officiellement devenus français lors d’une cérémonie de naturalisation qui s’est tenue dans la résidence préfectorale de Gustavia, vendredi 2 juillet.
«C’est une cérémonie conviviale, presque familiale, mais qui a toujours son moment de solennité. » Avant même que le protocole ne soit véritablement entamé, le préfet Serge Gouteyron rappelle l’importance de l’instant. Particulièrement pour ses invités du soir. Car, en ce vendredi 2 juin dans la résidence préfectorale de Gustavia, trois habitants de Saint-Barth s’apprêtent à recevoir un nouveau passeport et, par le fait, à devenir officiellement citoyens français.
3 nouveaux bulletins de vote
Pour le représentant de l’Etat à Saint-Martin et à Saint-Barthélemy, il est indispensable de donner à cet événement toute son importance. « Peu importe la motivation, chacun a son histoire et l’essentiel est la certitude d’apporter quelque chose à la vie française, à la collectivité, discourt le préfet. Désormais, vous pourrez voter aux élections présidentielles, mais aussi aux territoriales (et aux législatives, ndlr). De manière générale, la France est accueillante et vous allez contribuer à écrire son Histoire avec vos parcours, vos enfants. »
Avant de recevoir des mains du préfet l’acte de naturalisation, les trois nouveaux citoyens français n’échappent pas à la diffusion d’un petit documentaire sur la France, ni à la traditionnelle prise de parole. Le premier à s’adonner à l’exercice est Simon Oulherz, qui s’exprime avec conviction. Arrivé du Maroc à l’âge de quatre ans, il explique : « La France est mon pays, depuis toujours. Je suis heureux d’avoir ce passeport et de pouvoir me séparer de celui du Maroc. Je n’ai rien contre ce pays, mais c’est la France qui m’a tout donné, où j’ai grandi, étudié. A Saint-Barth, j’ai retrouvé une France qui n’existe plus vraiment en métropole, attachée à ses valeurs et qui n’en a pas honte. »
Si Pierina Gréaux est devenue française et résidente de Saint-Barth, c’est par amour. « C’est allé très vite, moins de cinq ans, assure-t-elle. C’est un honneur pour moi de devenir française, parce que la France m’a donné beaucoup d’opportunités pour grandir personnellement et professionnellement. D’ailleurs, c’est grâce à la Collectivité que j’ai pu faire ma formation pour devenir aide maternelle. » La dernière récipiendaire n’est pas la moindre puisqu’il s’agit de Donna Cohen.
Saint-Barth depuis 1989
Elle quitte les Etats-Unis pour Saint-Martin en 1980, où son fils nait deux ans plus tard. Puis, en 1989, elle s’installe à Saint-Barthélemy. « L’égalité, la fraternité, je ne les ai pas sentis aux Etats-Unis, témoigne-t-elle. En France, j’ai eu le sentiment que je pouvais les embrasser. Et puis Saint-Barth m’a beaucoup donné. » Un don qu’elle n’a eu de cesse de rendre depuis plus de trente ans en s’investissant dans de nombreuses actions.
La cérémonie s’achève en chanson, puisque le préfet invite toute l’assemblée à entonner la Marseillaise. Tout le monde s’y colle, y compris Bruno Magras, le président de la Collectivité. Un effort vocal justement récompensé par une flûte de Champagne. Les joies du protocole.