Les coupures d’eau courante ne sont pas exceptionnelles à Saint-Barthélemy. Différents facteurs expliquent ces interruptions fréquemment annoncées par la Saur (Société d’aménagement urbain et rural) mais la principale est de réguler la consommation qui s’avère souvent supérieure à la production d’eau potable par l’usine de la Sidem.
Si la Saur remarque qu’en règle générale, la consommation est «assez équilibrée », elle s’avère toutefois de plus en plus « tendue». La hausse croissante de la population en est une des causes, au même titre que les activités des « gros consommateurs » que sont les hôtels, les villas et, à degrés moindre, les particuliers qui procèdent au remplissage de leur citerne.
Quoi qu’il en soit, l’alimentation en eau peut être perturbée par le plus petit incident. Comme ceux qui se sont succédés vendredi dernier, avec une panne au sein de la structure de la Sidem, puis lundi avec une autre courte panne sur l’un des incinérateurs de Ouanalao Environnement. Des incidents qui ont entraîné une réduction de la production, donc des coupures. Mais le message qui a été accueilli pour le moins froidement par la population est celui diffusé par la Saur, mardi 31 mai. « Suite à de fortes consommations et afin de préserver nos ressources en eau, nous demandons à chacun de limiter les usages au strict minimum. Un petit effort de chacun pour la satisfaction de tous. Soyons solidaires et éco-responsables, évitez les arrosages de jardin et privilégiez vos citernes. » Le communiqué de la Saur, diffusé sur Facebook, a entraîné une vague de commentaires agacés, ironiques et toujours acerbes.
« N'arrosons pas nos jardins pour que les énormes piscines puissent être bien remplies, c’est d’un ridicule », s’esclaffe un internaute. «C’est encore le petit travailleur qui doit faire des efforts ? Les hôtels, grosses villas de luxe et milliardaires s’en tapent le chignon ! Dans dix ans, Saint-Barth c’est Disneyland », renchérit Julien, soutenu par plusieurs commentateurs dont Aurore, qui lance : « Demandez aux hôtels en premier d’arrêter d’arroser leur jardin mais surtout le lavage intempestif de serviettes et draps à tour de bras et ensuite on en reparlera. » Mais les établissements hôteliers ne sont pas les seuls à tomber sous le feu des critiques. Pour Albert, «Il faut s’attaquer à ceux qui payent le plus et ne pas pénaliser les consommations normales ». De son côté, Etienne estime qu’il est « logique » que la consommation d’eau soit plus importante en cette période et écrit : « La saison cyclonique est commencée donc chacun remplit ses citernes ou fait des réserves. »
Après quelques jours marqués par des incidents inattendus, l’alimentation devrait toutefois être revenue à la normale en cette fin de semaine.