Le premier adjoint de Charles Querrard (1983 - 1989) et de Bruno Magras (1995 - 2001) et ancien marin professionnel, Edouard Magras est décédé jeudi 17 décembre à l’âge de 87 ans.
Après 41 ans dédiés à la mer et plus de vingt ans en tant qu’élu Edouard Magras est décédé jeudi 17 décembre 2020 à l’âge de 87 ans. C’est en janvier 2002 qu’Edouard Magras recevait des mains d'Oliver Mornet, administrateur des Affaires maritimes, la médaille de la Marine Marchande et celle, plus rare, de chevalier de l'Ordre du Mérite maritime. Cet honneur attribué à Edouard Magras par Jean-Claude Gayssot, ministre de l'Equipement (4 juin 1997 – 6 mai 2002) récompense le parcours maritime de celui qui fut mousse dès l'âge de 15 ans à une époque où les bâtiments à moteur n'avaient pas encore fait leur apparition.
A l’occasion de cette remise de médaille, son parcours maritime fut détaillé. Sur Ines II d'abord, un caboteur à voile qui faisait la navette entre Trinidad et Porto-Rico. Devenu "matelot léger", Edouard Magras travaille sur Ruby, le nouveau nom de l'Ines II, jusqu'à son échouement à l'endroit même de la nouvelle mairie lors du terrible cyclone de 1950. Avec les membres d'équipage, il prend sa revanche sur les éléments lors d'un cyclone suivant en sauvant de l'échouement le Notting War, des armateurs Charles Lédée et Théodore Danet sur lequel il s'était embarqué. Continuant son ascension, il suit en 1959 à Fort de France une formation de "patron haut bornage" pour commander un navire de pêche ou un navire marchand. Ce qui lui ouvre les portes de second sur l'Inno, un navire vapeur dont il devint finalement le patron. En 1967, il repart en Martinique suivre la formation de chef de quart et s'embarque sur Antifer, un caboteur transportant du ciment et du bétail jusqu'à Kourou. Jusqu'en 1976, Edouard Magras navigue, alternant les routes côtières et les caps au long cours. En 1985, plus par vocation que par nécessité, Edouard devient "pilote pratique", prodiguant de précieux conseils aux capitaines entrant au port de Gustavia. Un poste qu'il a tenu durant 16 ans avant de raccrocher en 2001.
Il revient à terre en 1976 et se tourne vers la politique pour défendre son sens de l'intérêt général. Elu de 1977 à 1995, il sera toujours au fait des affaires maritimes et portuaires, laissant à ses interlocuteurs en ce domaine le souvenir d'un homme bon, d'un marin, un vrai. Premier adjoint au maire Charles Querrard (1983 - 1989) et de Bruno Magras (1995 - 2001) ; Candidat au poste de maire en mars 2001 avec la liste “Tous pour Saint-Barth” face à Bruno Magras et Hervé Allix, il obtient un siège au conseil municipal avec un peu plus de 12% de vote qu’il cèdera à Hervé Linder numéro 2 de sa liste. Ne cachant pas son amertume à l'issue du scrutin « Je suis déçu. Je le vis comme un échec personnel. Je ne comprends pas la réaction des Saint-Barth et je suis certain qu'il ne se sont pas donnés la peine de me comprendre ni de lire mon programme en profondeur. » Cette déconvenue électorale signera la fin de sa carrière politique.