Pendant trois jours, Justine Benin, coordinatrice interministérielle contre les violences faites aux femmes en outre-mer a fait escale dans les Iles du Nord. Après être allée à la rencontre les acteurs de la société civile dans le cadre de tables rondes à Saint-Martin, Justine Benin s’est rendue à Saint-Barth le lundi 18 septembre afin de s’entretenir avec les différents acteurs impliqués dans la lutte contre les violences faites aux femmes. « J’ai été missionnée pour faire un état des lieux et effectuer un diagnostic, pour travailler en lien avec les déléguées aux droits des femmes en outre-mer, piloter la mise en place d’un observatoire contre les violences faites aux femmes », explique la coordinatrice interministérielle, qui ajoute : « Les chiffres sont alarmants. Quand vous voyez qu’il y a une baisse significative de ces violences dans l’Hexagone mais qu’ils augmentent en outre-mer, il s’agit désormais de se projeter au cœur des territoires et d’être aux côtés des victimes et des associations. Il faut aller voir ce qui marche, car on ne part pas de zéro. Il faut porter des actions concrètes. Parler, des énièmes plans et rapports, ça suffit. Aujourd’hui, il faut faire des choses, répondre à toutes les demandes. »
De ses visites et rencontres à Saint-Martin, Justine Benin assure être sortie « enrichie ». Elle explique : « Savoir qu’il y a des hommes et des femmes qui sont là pour faire le boulot, avec courage et abnégation, c’est enrichissant. Mais il y a aujourd’hui nécessité de coordonner les actions pour que tout puisse bien fonctionner. » De l’intérêt de son passage à Saint-Barth. « Pour voir ce qu’il y existe, avec les travailleurs sociaux, la gendarmerie et la Collectivité, détaille-t-elle. Pour parler de sensibilisation, de prévention et d’anticipation. Parce que je sais qu’à Saint-Barth il y a des acteurs qui font un travail remarquable. »
Sur les dispositifs existants à Saint-Barth, Justine Benin évoque 28 cas de violences intra-familiales, qui ont été abordées lors de ses entretiens. « A Saint-Barth, il y a des problèmes de communication entre les personnes, des tapages nocturnes, des accidents de deux-roues, mais les travailleurs sociaux nous ont expliqués qu’ils n’ont pas été alertés par des violences faites aux femmes, rapporte la coordinatrice. Cependant, les dispositifs sont là avec le Centre social, la mise en place du CLSPD (Comité local de surveillance et de prévention de la délinquance), un appartement relai, une permanence de France Victime. Donc les dispositifs sont là, en prévention. Sur un petit territoire, il y a parfois moins de liberté de parole. Mais sur les chiffres que l’on m’a montrés, je n’ai pas vu de femme en difficulté. Je reste donc factuelle. » Mardi, Justine Bénin a pu rencontrer le procureur de la République, Xavier Sicot. Celui-ci avait déclaré, lors de l’audience du tribunal correctionnel qui s’est tenue à Saint-Barthélemy le jeudi 7 septembre, que le nombre de dossiers qui concernent des violences intra-familiales à Saint-Barth est « préoccupant ».