Tout au long de la semaine dernière, les sapeurs-pompiers du Service territorial d’incendie et de secours (Stis) ont suivi une formation aux techniques de sauvetage en situation de catastrophes naturelles (séisme, tsunami, cyclone). Les personnels volontaires se sont ainsi pliés à des exercices, de jour comme de nuit, sous la supervision de l’unité de sauvetage appui et recherche (Usar) du Sdis (service départemental d’incendie et de secours) de l’Hérault spécialisée dans le sauvetage et déblaiement, et sous l’autorité du commandant Sébastien Nicelli, responsable de l’Usar.
« Nous sommes spécialisés dans tout ce qui concerne le secours en milieu urbain effondré ou instable, explique l’officier. Mais toutes nos techniques sont transposables au milieu naturel. On est capable de détecter, localiser et extraire une personne en difficulté. » Dans l’Hérault, l’Usar compte 70 personnes. L’objectif de cette semaine de formation est donc d’apporter la connaissance des techniques d’intervention à leurs collègues de Saint-Barthélemy. « Car c’est une spécialité nécessaire sur une île comme Saint-Barth qui peut subir des séismes, des ouragans, pourquoi pas des tsunamis, indique le commandant Nicelli. Mais ces techniques peuvent également être transposées en cas de feu urbain ou d’explosion. On apporte toutes nos connaissances qui pourront permettre d’extraire des personnes qui se retrouveraient bloquées sous des décombres. »
La formation n’a toutefois pas commencé lundi dernier mais il y a déjà trois mois. En effet, c’est par le biais d’échanges en réseau que les personnels du Stis de Saint-Barth ont débuté leur apprentissage. « On apporte la théorie par support informatique, on fait travailler nos collègues en contrôlant depuis la métropole, ce qui nous permet d’attaquer directement la formation en arrivant », souligne le commandant Nicelli. De fait, un quart d’heure après l’entame de la formation, les sapeurs-pompiers étaient déjà pendus à des cordes. « Grâce à cette formule, on peut entrer directement dans le vif du sujet et faire de la technique, de la technique, de la technique », sourit l’officier.
Ces exercices, qui sont des mises en situation, se décomposent en plusieurs étapes. Des réalisations à vitesse commentée, dans un premier temps, afin d’apprendre à maîtriser la bonne gestuelle, puis le rythme s’accélère. «On passe à des situations réelles, avec des victimes cachées, en donnant simplement quelques éléments aux collègues, explique le commandant. Logiquement, en fin de stage, ils seront totalement aptes à porter secours à une personne qui sera en difficulté en milieu urbain et en milieu naturel. »
La spécialisation est également l’occasion pour les personnels de se familiariser avec des matériels spécifiques. Certains permettent de localiser, par le biais d’un système d’écoute, une personne ensevelie sous des gravats qui est encore en mesure de gratter ou de taper sur les parois. Ce, en percevant les vibrations émises. Dans la liste des équipements se trouvent aussi des caméras endoscopiques qui peuvent être introduites dans de petits trous pour partir à la recherche d’une victime coincée sous des décombres. « Ça nous évite surtout d’avoir à déplacer des montagnes inutilement », précise le commandant Nicelli, qui mentionne également du matériel destiné à découper du béton. « On peut attaquer une dalle de béton armé de vingt centimètres », assure-t-il, sans oublier d’évoquer les techniques et le matériel d’étaiement.
« Cette formation et cette spécialisation vont nous permettre de participer aux opérations conjointes avec la Guadeloupe », se félicite le capitaine Christophe Laurens, commandant du Stis de Saint-Barthélemy. A l’heure actuelle, le service compte 15 sapeurs-pompiers professionnels et 45 volontaires.