Une sensibilisation des enfants dès la maternelle : la Collectivité a vu large pour cette semaine de la sécurité routière. Des interventions sont programmées dans chaque établissement scolaire de l’île, avant la journée grand public de samedi, qui promet du spectacle.
«C’est des policiers!» Les enfants de grande section de maternelle de l’école Sainte-Marie, à Colombier, sont accueillis par deux gendarmes en tenue. «La sécurité routière, c’est quoi ? » questionne Yann Legrand, militaire de la BPDJ (Brigade de prévention de la délinquance juvénile) venu spécialement de Saint-Martin. « Il faut mettre sa ceinture ! » «Arrêtez ceux qui conduisent mal ! » Les petits sont emballés.
Ils découvrent un court métrage mettant en scène trois enfants en voiture avec leur père, qui a un accident. Rien qui ne puisse heurter la sensibilité de leur jeune âge, mais suffisant pour qu’ils intègrent l’objectif de la ceinture, du siège auto et du rehausseur, obligatoire pour les enfants jusqu’à l’âge de 10 ans. « Qui parmi vous n’a pas de rehausseur quand il va en voiture avec papa ou maman?» Une dizaine de doigts se lèvent. « Ils étaient bien plus nombreux dans la classe précédente », commente le gendarme.
Du haut de leur 5 ans, les enfants ont des choses à dire sur la conduite de leurs parents : « Ma maman des fois elle oublie de m’attacher!» « Ma mère tient son téléphone en conduisant, elle envoie des messages ! » « Si tu regardes ton téléphone, tu ne regardes pas la route », explique le gendarme. « Ma mère, elle regarde les deux à la fois », assure un garçonnet. « ça m’étonnerait », répond, bonhomme, le militaire. «Alors, si votre maman ou papa oublie de vous attacher, ou regarde son téléphone en conduisant, on lui dit quoi ? » « Fais attention, j’ai peur ! » scandent en chœur les enfants. « “J’ai peur”, c’est un mot magique, comme merci et s’il te plaît. Si vous dites ça, ils feront des efforts», encourage le militaire. « Et pour ceux qui n’ont pas de rehausseur, qu’est-ce qu’on dit à papa et maman ?» A l’unisson : « On va en acheter ! »
Acrobaties et cascadeur, samedi
« On n’est pas habitués à intervenir auprès d’enfants aussi jeunes », admet entre deux interventions le gendarme de la BPDJ. Cette brigade spécialisée effectue de nombreuses missions de prévention, pas seulement sur la sécurité routière mais sur l’ensemble des conduites à risques spécifiques à la jeunesse. « Mais surtout, on n’est jamais dans la morale, toujours dans la bienveillance. »
Dans la cour, les petits élèves poursuivent leur apprentissage avec David Dorvilma, de l’auto-école éponyme, la police territoriale, et une agent du service social de la Collectivité, qui leur détaille les missions des sapeurs-pompiers et les conduites à tenir en cas d’accident. Avec des voiturettes, les petits apprennent à identifier les panneaux de signalisation sur un parcours. Et les policiers territoriaux, qui ont l’habitude de superviser la sortie des écoles, moment toujours chargé en circulation, les sensibilisent spécifiquement sur le comportement à tenir en tant que piétons.
Après les écoles de Lorient et Colombier, les acteurs de la sécurité routière ont rencontré les collégiens de Mireille-Choisy, et les écoliers de Gustavia. Ils seront présents samedi sur le parking de Saint-Jean près de la morgue, accompagnés d’autres associations, pour une animation ouverte à tous les publics. Avec au programme une démonstration d’acrobaties en deux-roues à vitesse lente, et une simulation de choc frontal réalisée par un cascadeur professionnel.
> Samedi 30 novembre :
A Saint-Jean (de 15h à 18h sur le parking derrière le stade),
clôture de la Semaine de la Sécurité Routière avec une démonstration de
gymkhana acrobatique à moto, une simulation de chocs frontaux (cascadeur pro)
et une désincarcération avec la participation de la Brigade motorisée de la
gendarmerie, la police territoriale, le Stis, l’auto-ecole Dorvilma, l’association
SB Artists, l’association Les Liaisons
dangereuses, la Croix-Rouge et le Club Harley Davidson. Ouvert à tous.