Tandis que le début de la saison cyclonique se profile à grande vitesse, les différentes instances responsables de la sécurité des populations françaises de la Caraïbe affinent leurs préparatifs. Ainsi, vendredi 5 mai, une délégation de l’état-major interministériel de la sécurité civile a effectué le déplacement depuis la Martinique afin de s’entretenir avec le Service territorial d’incendie et de secours (Stis) de Saint-Barthélemy, ainsi qu’avec les élus de la Collectivité. Conduite par le lieutenant-colonel Patrick Haon, adjoint du chef de l’état-major, la délégation a rencontré les lieutenants Laurens et Brin, la première vice-présidente Marie-Hélène Bernier ainsi que le conseiller territorial Olivier Gréaux. « Nous avons plusieurs missions, à commencer par le Plan prévisionnel de secours pour l’ensemble de la zone des Antilles, explique le lieutenant-colonel Haon. L’intérêt est que nous ayons tous la même formation et que l’on soit complémentaires. »
L’objectif de la visite est également de prendre connaissance des moyens humains et matériels dont disposent les équipes présentes sur l’île. «Il faut que nous sachions ce qui est disponible et ce qui ne l’est pas, insiste l’officier. On gère des moyens nationaux, comme avec les hélicoptères Dragons ainsi que les réserves de la sécurité civile en matériels : les tentes, les groupes électrogènes, etc. Tout ce qui sera nécessaire. L’idée est de connaître, avant que ne survienne un événement, tout ce qui est disponibles. » Ce, afin que l’Etat anticipe le financement éventuel de moyens complémentaires.
« Tout peut arriver »
Lors des échanges qui ont eu lieu au sein du Centre opérationnel territorial (COT), basé dans les anciens locaux du centre météo sur les hauteurs de Gustavia, des scénarios probables ont été évoqués. Comme ce que le lieutenant-colonel Haon qualifie d’effet dominos. Il explique : « Un incendie se déclare, il entraîne des blocages, peut-être des coupures en énergie, etc. Tout peut arriver et il faut s’y préparer. » L’officier mentionne l’importance d’une surveillance et d’un accompagnement pour la sécurité économique. « Une personne s’en occupe et doit garantir qu’après un événement, le minimum vital est maintenu afin de permettre une reprise des activités. Il faut prévoir le pire afin de pouvoir apporter des réponses efficaces. »
A Saint-Barthélemy, la délégation, à laquelle le capitaine Jean-Vianney Vaast du 33e régiment d’infanterie de marine s’était joint, a pu observer la présence de matériel mais également «d’une bonne organisation et de gens investis », a souligné le lieutenant-colonel Haon, qui a insisté sur « la nécessité de de développer une coopération zonale ». Une évidence pour chacun des intervenants, comme le rappelle le lieutenant Laurens du Stis : « Nous avons des visios régulières avec tous les services du Stis et du Sdis. Une communication qui implique les collectivités et les préfectures, bien entendu. »
Il est à noter que le COT a déjà été alerté en début d’année dans le cadre d’un exercice autour d’un phénomène sismique factice. Une autre simulation en conditions réelles, cette fois sur le passage d’un cyclone, devrait être mise en place avant le début de la saison.