Les sapeurs-pompiers ont fait leurs adieux à leur ancienne caserne

Chaque année, la Sainte-Barbe se veut un moment solennel pour les sapeurs-pompiers du Service territorial d’incendie et de secours de Saint-Barthélemy. Mais la cérémonie qui s’est déroulée le dimanche 8 décembre à Saint-Jean, si elle se voulait traditionnelle, n’avait rien d’ordinaire. De fait, c’est autant pour célébrer leur sainte patronne que pour dire adieu à leur chère et vieille caserne que les sapeurs-pompiers se sont réunis autour de leur commandant, le lieutenant Laurens. Car il s’agissait de l’ultime manifestation du Stis qui, depuis déjà plus de dix jours, a pris ses quartiers de l’autre côté de la rue, dans une caserne flambant neuve.
Face à une partie de ses troupes et en présence du président de la Collectivité territoriale, Xavier Lédée, et du préfet délégué des Iles du Nord, Vincent Berton, le lieutenant Laurens a souligné l’aspect historique de la cérémonie. « Aujourd’hui, nous rendons hommage à cette caserne qui a vu passer tant de sapeurs-pompiers, beaucoup d’histoires et d’anecdotes », indique-t-il.
Comme tous les ans, la Sainte-Barbe est pour le chef du Stis l’occasion de présenter le bilan des activités du service. Il cite ainsi 1.158 interventions réalisées qui se déclinent en 28 incendies, 894 sorties d’ambulances pour secourir des personnes, 118 accidents de la circulation, 108 interventions diverses et 10 opérations nautiques. « La préparation de la campagne cyclonique 2024 a été améliorée par la réalisation de formations et d’exercices interservices au titre de la Sécurité Civile, mission prise en charge par mon adjoint, le lieutenant Thierry Brin », salue Christophe Laurens.
Après avoir énuméré l’ensemble des formations auxquelles ont participé ses personnels en 2024, le lieutenant Laurens a évoqué la réception de nouveaux engins (camion, bateau) et salué le soutien et l’implication de la Collectivité dans le développement du Stis. «L’année 2025 s’annonce riche et chargée aussi bien opérationnellement qu’au niveau fonctionnel par la poursuite de toutes nos missions et projets en cours », a-t-il ensuite annoncé avant de remercier l’ensemble de ses personnels ainsi que les familles des sapeurs-pompiers qui « vivent l’engagement et la disponibilité et les absences de leurs conjoints toute l’année ».
Le président de la Collectivité, Xavier Lédée, a dit sa «fierté d’avoir un Service Territorial Incendie Secours à la hauteur» des attentes de la population. Il a rappelé le coût de la construction de la nouvelle caserne (12,1 millions d’euros). « Que chacun soit remercié pour son implication et sa détermination, à commencer bien sûr par mon prédécesseur, cher Bruno, mais aussi l’ensemble des équipes de la collectivité, et notamment les services techniques qui ont travaillé d’arrache-pied pour suivre ce chantier jour après jour, en lien avec les opérateurs privés que je salue pour leur efficacité », a-t-il ajouté. Xavier Lédée a toutefois souligné « les effets secondaires de tels chantiers sur le quotidien des habitants de l’île » avant de lancer : « Nous devons nous en souvenir pour ne pas être trop gourmands dans le futur. Notre ambition commune doit être proportionnelle à nos capacités. » L’élu a évoqué la question du logement pour laquelle, l’assure-t-il, « toutes les pistes seront explorées », du casernement à la réhabilitation de l’ancienne caserne en passant par des acquisitions foncières.
Le préfet délégué des Iles du Nord, Vincent Berton, a d’abord lu le message du ministre de l’Intérieur avant d’adresser un mot plus personnel aux pompiers. « Je vous redis combien j’ai de l’attention et de l’affection pour votre action et votre engagement, a déclaré le représentant de l’Etat. Je suis heureux que vous puissiez déménager dans ce nouveau bâtiment, c’est une reconnaissance de votre engagement. »
En retrait tout au long de la cérémonie, le président honoraire de la Collectivité, Bruno Magras, a pris soin de dissimuler son émotion derrière quelques bons mots. « Je me rends compte que j’ai vu naître l’ancienne caserne et que je la vois disparaître, a-t-il glissé lors de la visite des nouveaux locaux. Le temps passe à une vitesse folle. »